Voici un livre sur le Médoc. Un de plus, est-ce bien nécessaire ? « Tout ce qui n’est pas bois et vignes en ce grand nom de Médoc, fait que je le considère avec admiration », pensait déjà Stendhal. Cette fois, c’est avec la loupe de l’histoire que l’auteur examine le plus petit point de « la maille territoriale » – pour reprendre les mots de J.-C. Hinnewinkel dans son ouvrage sur Les Terroirs viticoles – qui commence avec le domaine du viticulteur, avant de s’élargir à la commune, puis au Médoc, au Bordelais, enfin.
L’histoire du château Phélan Ségur est le résultat d’une triple conjoncture où s’entremêlent la gestion patrimoniale avisée d’une famille parlementaire bordelaise, la constance des propriétaires successifs à chérir leur vignoble, le génie propre du vigneron médocain, enfin, à lui faire produire son vin. C’est pourquoi, il est bien sûr question de vigne et de vin, mais presque autant d’art de vivre aux XVIIIe et XIXe siècles, dans une campagne dont il était de bon ton de railler les rustres qui l’habitaient.
Au moment où paraît ce livre, cette histoire rebondit puisque le dernier classement des crus bourgeois de 2003 vient d’être annulé. C’est assez dire que le point final de cet ouvrage n’a rien de définitif !