Les « stèles de vignerons » en Gaule antique : retour critique sur une interprétation forcée

  • The “steles of winegrowers” in ancient Gaul: criticism of a forced interpretation

DOI : 10.58335/crescentis.1399

Résumés

Les scènes de métiers figurant sur les reliefs funéraires sont autant de témoignages quant à la pratique locale d’activités agricoles, artisanales et commerciales. Pour ce qui est de la culture de la vigne en Gaule romaine – et plus particulièrement dans les territoires éduen et lingon, la présence de certains attributs spécifiques a longtemps été perçue comme la confirmation de l’existence de domaines à vocation viti-vinicole. Pourtant, que savons-nous vraiment de ces objets identifiés comme propres à ce domaine d’activité ? À quelles activités font-ils référence ?

The working scenes on the funeral reliefs bear witness to the local practice of agricultural, craft and commercial activities. With regard to the crop of vines in Roman Gaul, especially in haeduan and lingon territories, the occurence of specific attributes have long been seen as confirmation of the existence of wine-producing estates. What do we really know about these objects identified as specific to this field of activity ? What activities do they refer to ?

Plan

Texte

Introduction

Dans de nombreuses régions viticoles, il est classique de rechercher les traces matérielles d’une viti-viniculture ancienne, voire antique, afin d’en documenter les origines, la répartition ainsi que les lieux et étapes de la chaîne de production (Poux, Brun, Hervé-Monteil 2011 ; Brun, Poux, Tchernia 2011). En Bourgogne viticole plus spécifiquement, les chercheurs ont longtemps attribué à des vignerons gallo-romains diverses stèles dont l’iconographie comportait selon eux une évocation du monde viticole : serpe, raisin, service à boire, etc. (Vernou 2009). Les supports de l’iconographie liée au monde viti-vinicole sont en effet nombreux et variés en Gaule romaine – sculptures, enduits peints, céramiques. Ce sont plus spécifiquement les reliefs issus du monde funéraire qui seront traités ici. Bien que stéréotypés, ces derniers sont souvent le reflet d’une réalité liée au quotidien des défunts, au contraire des décors peints, réalisés en mosaïque ou figurés sur un support céramique qui véhiculent généralement des modèles italiens (Zuber 1990 ; Allag 1997 ; Dardenay 2014). Si les reliefs funéraires sont effectivement une évocation directe de la vie des défunts et de leurs activités quotidiennes, qu’en est-il des stèles dites « de vignerons » de la Bourgogne actuelle (cité des Éduens et des Lingons) ? Aujourd’hui, grâce à un corpus de stèles enrichi et révisé (Edme 2018), il nous semble opportun de porter un regard critique sur l’interprétation des objets viti-vinicoles figurés sur les stèles, en cernant mieux les représentations et en s’interrogeant sur la signification de ces monuments funéraires. Ceci nous amènera à modérer les attributions, justifiant a posteriori bien souvent la présence pérenne de vigne et du vin dans une région actuellement viticole.

Des stèles de vignerons ?

Il existe différents types de serpes dès l’époque romaine, mais il ne nous est pas toujours possible de les identifier du fait de leur état de conservation variable et de notre méconnaissance de leur(s) fonction(s). Les textes antiques, s’ils donnent parfois les noms et fonctions de certains outils, ne nous décrivent que rarement les formes qu’ils prennent. Ainsi, Palladius parle de « serpes pour tailler les arbres et la vigne » sans préciser s’il s’agit du même outil1. C’est à Columelle que nous devons les informations les plus précises2. En effet, il évoque la falx vinitoria, l’outil spécifique du vigneron : une serpe complexe munie de différentes parties adaptées au travail de la vigne3. Sa description précise correspond aux observations faites par Alain Ferdière (Ferdière 1988), qui précisait que cet outil comporte une lame, un tranchant, une saillie pointue pour creuser l’écorce et une minuscule lame de hache fixée à l’arrière de la lame. Cet outil polyvalent aurait permis au travailleur de la vigne d’effectuer une variété de tâches pendant la croissance et la récolte4.

Figure 1 : Serpes « à talon ».

Figure 1 : Serpes « à talon ».

a : Nîmes (musée de la Romanité, sans numéro d’inventaire) ; b : Alésia (fonds de la Société des Sciences de Semur-en-Auxois, 2007.1.142) ; c : Horbourg-Wihr ; d : Champlitte-la-Ville ; e : Champlitte-la-Ville ; f : vitrail de la rosace ouest de Notre-Dame de Paris ; g : scène de vendange.

a et d : photo A.-L. Edme ; b : photo musée Alésia ; c : photo P. Flotté, Pôle d’Archéologie Interdépartemental rhénan ; e : tiré de Kornprobst, Kornprobst 2009, p. 129 ; f : https://www.musee-virtuel-vin.fr/mosaique-et-vitraux ; g : tiré des Heures à l’usage de Rome, bibliothèque municipale d’Angers, ms 134, folio 3.

Une stèle conservée à Nîmes (Gard)5 présente une serpe très similaire : une hache quadrangulaire est placée à l’arrière de la lame, celle-ci étant plus fine et recourbée que les modèles lingons (Figure 1a). Cette « serpe à talon », est bien attestée comme liée à la viticulture depuis l’époque romaine6. Des outils de cette forme ont également été découverts en Moselle où elles sont connues sous le nom de « rebmesser »7. La présence de cette variante confirme les données de terrain relatives à la présence de la vigne dans de nombreuses régions de Gaule romaine8.

Il est très intéressant de noter que les dalles funéraires médiévales de vignerons peuvent être ornées d’une serpe à talon, attestant la très longue durée de vie de cet outil encore utilisé à la fin du xixe siècle. L’église Saint-Christophe de Champlitte-la-Ville (Haute-Saône) possède un dallage composé de dizaines de pierres tombales (xive -xviiie siècles) remployées, dont plusieurs appartiennent à des vignerons. Ainsi, l’une de ces pierres, datée de 1557, montre une épitaphe présentant Jehan Fremilot et son fils François, de Margilley, l’un étant maçon et l’autre vigneron (Kornprobst, Kornprobst 2009, p. 98-99). C’est la présence d’un marteau têtu, d’une équerre et d’une serpe de vigneron qui précisent l’activité professionnelle des défunts (Figure 1d). La forme de la serpe est très semblable à celle de la stèle romaine de Nîmes : lame courte et recourbée, associée à une lame rectangulaire et prolongée par une douille assez longue. Les outils du maçon étant centrés dans la partie haute et la serpe insérée dans l’angle supérieur gauche, il paraît très probable que ce soit le fils qui ait été vigneron, son symbole ayant été ajouté au moment de son décès. La serpe figure sur une autre pierre tombale, celle d’André Viart, vigneron local décédé en 1606 (Kornprobst, Kornprobst 2009, p. 128-129). La serpe est placée dans la partie supérieure de la stèle, au-dessus de l’épitaphe et figurée tête en bas (Figure 1e). Une troisième tombe de vigneron fait apparaître la serpe, celle de Gillot et Philibert Gaudot, père et fils décédés en 1501. Si l’outil est assez effacé, il est encore visible au centre de la stèle (Kornprobst, Kornprobst 2009, p. 68-69).

Pour ce qui est du corpus bourguignon des stèles gallo-romaines, force est de constater l’absence de cet outil sur les monuments funéraires. Si certaines stèles présentent bien un individu associé à une serpe, la forme de cette dernière ne correspond pas à celle de la serpe à talon. Nous reviendrons plus loin sur ce point. Si quelques attributs figurés peuvent être rapprochés du monde viticole, ils sont pour le moins ambivalents. Les grappes de raisin pourraient ainsi rappeler la production viticole mais il n’est pas exclu que les commanditaires de ces tombeaux aient voulu évoquer tout autre chose (raisin de table, symbole de prospérité, etc.).

Figure 2 : Raisin et passoire.

Figure 2 : Raisin et passoire.

a : Tart-le-Haut (musée archéologique de Dijon, 896.10) ; b : Nuits-Saint-Georges (musée d’Archéologie nationale – Domaine Saint-Germain-en-Laye, 81697) ; c : Nuits-Saint-Georges (musée municipal de Nuits-Saint-Georges, 92.02.64).

La présence du raisin en tant qu’attribut sur les monuments funéraires est ainsi attestée dans plusieurs localités : Dijon, Gevrey-Chambertin, Langres, Rully. Une grappe de raisin est présente dans la main droite d’un personnage féminin sur une stèle découverte rue de Gray à Dijon9. La stèle 861.20 du musée Guy Baillet de Langres figure un homme accompagné d’un chien tenant dans sa main gauche une grappe de raisin enveloppée d’une feuille de vigne. Il est également envisageable de lier une stèle dégagée du rempart antique à la production fruitière10 : un homme debout sous une niche tient dans la main droite un long bâton et dans la main gauche un panier allongé contenant des fruits. Il pourrait s’agir ici de grappes de raisin11. Deux stèles découvertes dans la nécropole des Bolards à Nuits-Saint-Georges présentent chacune un personnage tenant une grappe de raisin. Si la première est sculptée de manière assez fruste (Figure 2b)12, la seconde est de bien meilleure qualité (Figure 2a)13. Enfin, une stèle encastrée dans un mur à Gevrey-Chambertin figure deux personnages dont l’un tient une grappe de raisin14. À cela s’ajoutent les éléments pouvant participer à la chaîne économique de la vigne et du vin : scènes de transport, de négoce/commerce, de vente au détail ou de service (pipettes, passoires, tonneaux).

La présence à Nuits-Saint-Georges (Côte-d’Or) de six stèles où figure un flacon, parfois associé à un panier de fruit, pourrait être un indice de la présence locale de vignobles15. Bien que souvent considéré comme un contenant d’huiles parfumées ou de parfums, le flacon est un attribut assez présent en territoire éduen alors qu’il est globalement peu répandu en Gaule de l’Est. Sa présence bien affirmée dans cette zone pourrait être un indice reliant cet attribut à la production et à la vente du vin, tout comme cela peut être envisagé pour la cruche16. Notons que sur les trois stèles découvertes à Rully (Saône-et-Loire), deux semblent avoir un lien avec les vignes : serpes sur la première, possible grappe de raisin sur la seconde, autant d’indices qui laisseraient entendre la présence de vignobles à Rully durant l’Antiquité17. Précisons également qu’un fragment de stèle découvert anciennement à Autun pourrait à son tour être associé à un vigneron, bien que le rapprochement avec un cabaretier ou un tonnelier soit envisageable : y est figuré un homme portant un tonneau sur son épaule gauche et s’appuyant sur un bâton de marche de la main droite18.

Une stèle présentant un couple a été découverte à Tart-le-Haut (Côte-d’Or, territoire lingon ; Figure 2c) : l’homme, placé à droite, serre une serpe que nous discutons ci-dessous, posée contre son ventre tandis que son épouse tient une passoire ou une puisette dans sa main droite et place son autre main sur l’épaule gauche de son époux19. L’attribut de la femme est lié à la production, à la vente et au service du vin. En effet, la puisette (simpulum) est une louche à puiser utilisée pour servir le vin tandis que la passoire sert à filtrer les épices qui y étaient ajoutées au cours de la fermentation. Ces deux objets étant de forme très similaire et s’utilisant conjointement, il est possible que la stèle présente une évocation double ; l’attribut représentant à la fois une puisette et une passoire.

Figure 3 : Monuments funéraires présentant une scène de transport.

Figure 3 : Monuments funéraires présentant une scène de transport.

a : Dijon (musée archéologique de Dijon, Arb. 134 ) ; b : Dijon (musée archéologique de Dijon, 4020) ; c : Langres (musée Guy Baillet, 843.1.32 ).

a : photo O. Harl ; b et c : photo A.-L. Edme.

La présence dans la zone étudiée de monuments figurant le transfert et le commerce du vin peut permettre de mieux comprendre les circuits d’approvisionnement en vin des centres urbains. Les scènes de transport par voie terrestre ou fluviale sont assez nombreuses dans l’iconographie gallo-romaine – notamment funéraire. Si les marchandises charriées ne sont pas toujours identifiables20, il est parfois possible d’y constater la présence de tonneaux ou d’amphores21. La zone de découverte de ces monuments funéraires est assez restreinte puisque tous ont été mis au jour entre Langres et Chalon-sur-Saône, à proximité de la voie d’Agrippa et des voies secondaires qui y sont reliées tout comme à la Saône (Figure 3 et 4).

Figure 4 : Localisation des monuments funéraires figurant les métiers de la chaine opératoire du vin.

Figure 4 : Localisation des monuments funéraires figurant les métiers de la chaine opératoire du vin.

DAO A.-L. Edme.

Pour ce qui est des stèles évoquant un marchand de vin, elles sont bien connues dans l’est de la Gaule (Figure 5)22. Une stèle découverte à Metz (Moselle)23 semble évoquer diverses activités artisanales liées au monde vinicole, les faces latérales étant ornées de deux tableaux superposés. À droite, la partie supérieure présente deux personnages transportant un baquet à l’aide d’une perche, alors que dans la partie inférieure figure une scène de mouture à l’aide d’un mulet. À gauche, deux scieurs de bûches sont représentés au-dessous de la représentation de la vente d’un liquide contenu dans de gros tonneaux à l’aide d’une cruche et d’un tonnelet. Les acteurs de ces petites scènes semblent appartenir au personnel servile d’une famille d’artisans et de marchands. De même, la face latérale gauche d’une stèle dijonnaise24 est ornée d’objets étagés : un motif circulaire contenant une spirale non identifiée, deux ruches, deux amphores retournées et dans la partie inférieure un tonneau couché25. L’association sur une même face sculptée d’un tonneau, d’amphores et de ruches26 indique bien une activité liée à l’élaboration ou à la vente du vin.

La présence sur certaines stèles d’un entonnoir, d’un filtre à vin, d’une passoire ou encore d’une pipette à vin laisse aussi entendre une activité liée à la production et/ou à la vente de vin27. Bien que peu nombreux, ces monuments sont bien attestés dans l’est de la Gaule romaine, notamment à Besançon (Doubs)28, Saverne (Bas-Rhin)29, Tart-le-Haut (Côte-d’Or)30, Autun (Saône-et-Loire)31, Nuits-Saint-Georges (Côte-d’Or)32, Dijon (Côte-d’Or)33, Til-Châtel (Côte-d’Or)34, Bourges (Cher)35. Ces stèles attribuables à des marchands et les reliefs figurant des comptoirs de tavernes évoquent les activités typiques de la fin de la chaîne opératoire du vin, à savoir le transport et la vente. Contrairement aux stèles dites autrefois « de vignerons », elles ne sont que peu sujettes à débat. À noter que certains reliefs, parfois sculptés sur les faces latérales de monuments funéraires, figurent des contenants divers comme des cruches, des outres, des amphores ou des paniers36. Ces représentations sont également à rapprocher du transport et de la vente de vin ou de denrées périssables.

Figure 5 : Monuments funéraires figurant des marchands de vin.

Figure 5 : Monuments funéraires figurant des marchands de vin.

a : Besançon ; b : Autun ; c : Nuits-Saint-Georges (musée des Beaux-arts, Beaune, 44.789) ; d : Dijon (musée archéologique de Dijon, Arb. 137) ; e : Dijon (musée archéologique de Dijon, 912.2.4) ; f : Saint-Ambroix-sur-Arnon (musée du Berry, 1950.1.35).

a : tiré de Bassi 2015, p. 596 ; b-c et e-f : photo A.-L. Edme ; d : photo O. Harl.

La compilation des données de l’archéologie, associées à celles issues des études iconographiques que nous avons menées, nous a permis de créer une carte de localisation des vestiges en lien avec l’activité viti-vinicole antique, à interpréter avec précaution (Figure 6). Celle-ci semble s’être développée dans toute la région maillée par les centres urbains tels Autun, Auxerre, Beaune, Besançon, Chalon-sur-Saône, Langres, Luxeuil-les-Bains ou encore Nuits-Saint-Georges. La présence de voies de communication, tant fluviales que terrestres, à proximité des points de production, permettait une diffusion plus rapide et efficace des denrées produites dans les domaines agricoles (Djaoui 2017). Ces résultats sont toutefois à nuancer pour ce qui concerne la réelle fonction des serpes découvertes sur site ou figurées sur les stèles37.

Figure 6 : Localisation des lieux de découverte des stèles de vignerons.

Figure 6 : Localisation des lieux de découverte des stèles de vignerons.

DAO : A.-L. Edme.

Un outil particulier

Il est intéressant de noter que les monuments funéraires attribués depuis longtemps à des vignerons sont particulièrement rares et semblent globalement regroupés entre Dijon (Côte-d’Or) et Chalon-sur-Saône (Saône-et-Loire), soit au niveau de l’actuelle « Côte des vins » (Reddé 1978 ; Edme 2018, p. 266). Les territoires antiques correspondant à cette zone étaient administrativement rattachés à la province de Lyonnaise pour le pays éduen et de Gaule Belgique pour la cité lingonne. Le monde agricole est en lui-même très peu représenté dans la sculpture funéraire romaine, au contraire de nombreuses autres activités artisanales et commerciales (Edme 2018, p. 206-280)38. Exception faite des figurations des calendriers agricoles39, seuls quelques exemples de travailleurs de la terre sont connus. Citons pour exemple une stèle découverte à Arlon (Belgique) et arborant quatre scènes liées à la production agricole (Sibenaler 1905)40. À noter que les travailleurs agricoles sont présentés sur les faces latérales des grands monuments et ne sont donc évoqués qu’afin d’illustrer la richesse des propriétaires terriens, comme c’est le cas sur plusieurs monuments d’Arlon41. Les figurations de “paysans” sur la face principale – et donc en tant que sujet majeur – sont encore plus rares. La stèle d’un faucheur mise au jour à Francalmont (Haute-Saône)42 fait presque figure d’unicum.

Figure 7 : Liste des monuments funéraires où figurent des serpes de vigneron.

Figure 7 : Liste des monuments funéraires où figurent des serpes de vigneron.

© A.-L. Edme.

C’est la présence d’un outil interprété comme une serpe figurée sur certains monuments funéraires qui a incité les chercheurs à attribuer ces derniers à des vignerons (Tisserand 2010, p. 255)43. Pourtant, aujourd’hui, cette hypothèse est largement remise en question du fait de notre méconnaissance quant à la réelle fonction de cet outil que nous dénommerons à ce stade simplement « serpe ». On recense sept stèles figurant une serpe en pays lingon et trois en territoire éduen (Figure 7). Comme le montre la carte de répartition de ces monuments, leur présence semble restreinte à une aire géographique bien définie (Figure 8).

Figure 8 : Localisation des lieux de découverte des stèles de vignerons.

Figure 8 : Localisation des lieux de découverte des stèles de vignerons.

DAO : A.-L. Edme.

Le musée archéologique de Dijon conserve la majorité de ces stèles dites « de vignerons ». La première provient de Brochon (Côte-d’Or, territoire lingon) et figure un couple debout sous une niche cintrée44. La femme tient un poculum dans sa main droite et enlace les épaules de son époux de sa main gauche ; l’homme serre le manche d’une serpe dans sa main gauche et semble tenir un objet (flacon ?) dans sa main droite (Figure 9a)45. La serpe est placée contre le torse de l’homme, la pointe de la lame tournée vers la femme. La seconde stèle a été découverte à Til-Châtel au lieu-dit « Clos Lieutet » (Côte-d’Or, territoire lingon)46 et présente un couple en buste sous une niche cintrée sur laquelle est placé un cartouche épigraphique47. Comme sur le relief précédent, le même geste d’harmonie familiale est esquissé par la femme tandis que l’homme tient à nouveau une serpe dans sa main gauche (Figure 9b). Une scène similaire est visible sur un petit monument funéraire mis au jour à Gevrey-Chambertin au lieu-dit « Les Baraques » (Côte-d’Or, territoire lingon) en 180648. La position de la serpe est ici différente puisque la lame est tournée vers la droite de la stèle, comme si elle reposait sur le pli de coude gauche du vigneron (Figure 9c). À Marsannay-la-Côte au lieu-dit « Les Petites Baraques » (Côte-d’Or, territoire lingon) a été trouvée la stèle d’un homme tenant un gobelet dans sa main droite et une serpe dans sa main gauche49. La serpe est présentée de la même manière que sur la stèle de Gevrey-Chambertin décrite plus haut (Figure 9i). La commune de Marsannay-la-Côte a livré une seconde stèle, au lieu-dit « Les Baraques »50, où figure un homme debout sous une niche inscrite, tenant un gobelet et une serpe à émonder, les deux objets étant placés sur l’abdomen du personnage (Figure 9d). Une autre stèle découverte à Tart-le-Haut (Côte-d’Or, territoire lingon) et déjà évoquée, présente un couple : l’homme, placé à droite, serre une serpe posée contre son ventre tandis que son épouse tient une passoire ou une puisette51 (Figure 2c). Une stèle masculine attribuée à un vigneron a également été mise au jour à Dijon, aux « Petites Baraques » (Côte-d’Or, territoire lingon)52 (Figure 9e). Bien qu’en assez mauvais état, le relief sculpté est suffisamment lisible pour identifier une serpe au long manche dans la main gauche de l’homme. Une serpe est également présente sur une stèle funéraire remployée dans le mur d’une maison à Brazey-en-Plaine (Côte-d’Or, territoire éduen)53. L’homme, placé sous une niche droite, tient un gobelet dans la main droite et serre dans la main gauche le manche d’une serpe ; le fer de celle-ci, appuyé sur l’épaule gauche, est tourné vers la droite du monument (Figure 9f). De la nécropole romaine de « Gratte Dos » à Meuilley (Côte-d’Or, territoire éduen) provient une stèle masculine où figure un homme barbu portant un gobelet dans la main gauche et une serpe dans la main droite54. La serpe est placée horizontalement, la pointe tournée vers le bas (Figure 9g). Une stèle double découverte à Rully au lieu-dit « La Terre de Latour » (Saône-et-Loire, territoire éduen)55 est particulièrement intéressante, bien que détériorée. Sous une niche sont placés deux personnages masculins figurés debout, en pied (Figure 9h). L’homme de gauche est le moins bien conservé, mais il est encore possible d’observer une serpe non emmanchée disposée dans le creux de son coude gauche. Une autre serpe est pareillement installée dans la pliure du coude gauche du personnage de droite. Celui-ci tient une bourse dans la main gauche et un gobelet dans la main droite ramenée sur la poitrine. La disposition du bras droit de l’homme de gauche devait être similaire en raison de l’empreinte encore visible d’un gobelet. Ce monument a été anciennement interprété comme celui de deux vignerons – peut-être père et fils – qui se sont fait représenter sur cette stèle funéraire. La cassure de la partie supérieure a fait disparaître l’inscription qui précisait peut-être le lien unissant ces défunts. Notons qu’une autre stèle pourrait être affiliée à ce corpus : découverte anciennement à Autun (Saône-et-Loire, territoire éduen)56, elle figure un homme tenant dans le pli de son coude gauche un objet qui pourrait être une serpe. L’érosion de la sculpture rend la lecture difficile et ne permet pas une identification précise.

Figure 9 : Stèles anciennement attribuées de vignerons découvertes dans la zone étudiée.

Figure 9 : Stèles anciennement attribuées de vignerons découvertes dans la zone étudiée.

a : Brochon (musée archéologique de Dijon, Arb. 176) ; b : Til-Châtel (musée archéologique de Dijon, Arb. 172) ; c : Gevrey-Chambertin (musée archéologique de Dijon, Arb. 175) ; d : Marsannay-la-Côte (musée archéologique de Dijon, 996.2.2) ; e : Tart-le-Haut (musée archéologique de Dijon, 896.10) ; f : Brazey-en-Plaine ; g : Rully (musée Vivant-Denon, CL37) ; h : Dijon ; i : Marsannay-la-Côte ; j : Meuilley (musée municipal de Nuits-Saint-Georges, 93.1.166).

a : photo musée archéologique de Dijon ; b à g et j : photo A.-L. Edme ; h : tiré de Espérandieu 1911, n°3514 ; i : tiré de Deyts 1976, n°157.

Les stèles lingonnes et éduennes identifiées anciennement comme stèles de vignerons présentent donc un type particulier de serpes. Typologiquement, ces serpes n’appartiennent pas à la catégorie des serpes à talon. En effet, elles ne présentent qu’une large lame recourbée et sont dépourvues de partie saillante à l’arrière de la lame. Il s’agit donc de serpes « à émonder », dont le fer est emmanché dans un long manche, parfois exclu des représentations figurées. Des exemplaires en fer ont été retrouvés sur certains sites archéologiques, comme dans la cave de la villa de Saint-Clément (Yonne)57 ou sur le site de Vertault58. Le long manche de cet outil tend à lui attribuer une fonction liée à la taille des arbres (entretien des vergers ?). Également appelée « serpe à excroissance », cet outil est attesté en Gaule romaine par l’archéologie (Tisserand, Fort 2015). Cette serpe est composée d’une « lame en quart de cercle, à dos courbe et tranchant droit et dont la pointe est généralement […] pourvue d’une petite excroissance de forme rectangulaire »59 et d’un long manche tubulaire dont la douille – plus ou moins longue – peut être fermée ou incisée d’une fente longitudinale (Figure 11). Les travaux déjà cités de N. Tisserand et B. Fort démontrent que trois variantes de cette serpe sont connues en Gaule et sont regroupées en Bourgogne (Tisserand, Fort 2015). Les différences morphologiques sont assez minimes et tiennent à la courbure du dos et à l’angle inférieur de la lame.

Figure 10 : Serpes à ergot.

Figure 10 : Serpes à ergot.

a : Torcy ; b : Bourges (musée du Berry, 1950.1.34) ; c : Lakenheath ; d : scène de taille de vignes.

a : tiré de Espérandieu 1910, n°2016 ; b : photo A.-L. Edme ; c : photo British Museum, 2e791e4 ; d : tiré des Moralia in Job de Gregorius, bibliothèque municipale de Dijon, ms 173, folio 41.

Il est intéressant de noter que les études menées outre-Manche tendent à une autre catégorisation. Certaines lames de serpes sont interprétées comme des faucilles d’élagages, de diverses formes, employés pour des techniques horticoles plus générales, telles que la greffe, l’écussonnage, la coupe, l’effeuillage ou la taille des ronces60. Trois types de petits outils à faucher et à tailler sont reconnus dans la collection du British Museum61, le type 2 pouvant être rapproché de nos serpes à émonder.

La serpe à talon des vignerons ne doit pas non plus être confondue avec la serpe à double taillant ou « à ergot », utilisée pour la taille des haies (Figure 10d). Bien que similaire, cette serpe possède un appendice allongé placé à l’arrière de la lame, un ergot dont la pointe est orientée vers le haut62. À noter qu’une grande stèle conservée à Bourges (Cher) figure une serpe à long manche possédant une lame à ergot (Figure 10b)63. De même, une stèle découverte à Torcy au lieu-dit « Champ-le-Duc » (Saône-et-Loire) présente un personnage tenant une serpe assez semblable (Figure 10a)64. Comme la serpe à émonder, cet outil a connu une longue vie puisqu’il est attesté à l’époque médiévale (Figure 10c)65 et encore jusqu’au début du xxe siècle.

Figure 11 : Serpes à émonder.

Figure 11 : Serpes à émonder.

a : Arcelot (photo musée archéologique de Dijon, 994.2.21) ; b : Vertault (tiré de Tisserand, Fort 2015) ; c : Saint-Apollinaire.

Tiré de Devevey 2014, p. 255, fig.140).

Si les serpes figurées sur les monuments funéraires devaient évoquer une activité viti-vinicole, il est en effet étrange que leurs formes ne correspondent pas à celle de la falx vinitoria. Deux hypothèses peuvent alors être émises. Ces stèles présentent des vignerons, mais ces derniers sont associés à un outil différent de leur outil traditionnel (marqueur de leur identité). La présence d’un long manche sur la serpe à émonder pourrait alors indiquer une forme spécifique de la vigne dans le Centre-Est des Gaules (vignes hautes, vignes arbustives ou en hautains ?). La seconde possibilité est que ces défunts n’aient pas été vignerons mais plutôt des travailleurs spécialisés, comme les stèles d’artisans en montrent très régulièrement. Les stèles de notre corpus pourraient donc appartenir à des exploitants de vergers (taille et cueillette), des travailleurs agricoles (itinérants ?) entretenant les arbres et les haies, des essarteurs, etc.66.

Conclusion

L’existence de vignes antiques en Bourgogne romaine est confirmée par l’archéologie de terrain (vestiges de cultures, fosses de plantation67, présence de pollens ou de pépins de raisins68, sites de production d’amphores régionales69), tout comme la production locale de vin et son exportation à plus ou moins grande échelle. Les fouilles archéologiques, tout comme les études palynologiques, iconographiques et archivistiques, participent à enrichir régulièrement le dossier de la viticulture dans l’Est de la Gaule. Pourtant, ce dossier ne peut que très rarement profiter de l’apport de l’iconographie funéraire. Bien que le corpus des stèles dites « de vignerons » soit cohérent et bien documenté, les lacunes mises au jour sont indéniables et l’idée que la seule présence de ces objets atteste de leur identification comme stèles de vignerons est fausse. En effet, l’analyse individuelle de chaque stèle révèle que ces objets sont globalement ambigus et difficiles à interpréter, tout comme est incertaine la fonction même des attributs définis comme des symboles d’activités viti-vinicoles. S’il n’est pas exclu que les serpes à émonder aient pu servir à l’entretien des ceps et aux vendanges, elles ont principalement été employées pour la taille des arbres fruitiers, du fait de leur long manche. De même, les représentations de fruits tels que les grappes de raisin peuvent avoir diverses significations sans lien avec la culture de la vigne. Les passoires et puisettes servant à filtrer le vin peuvent évoquer la vinification comme la vente au détail ou encore le service à table. Ce sont donc des éléments ambigus que l’on a voulu lier de force à l’économie de la vigne et du vin, dans un territoire où ces activités sont particulièrement développées de nos jours. La codification très poussée des scènes sculptées rend difficile leur interprétation lorsque nous n’en possédons pas toutes les clés de lecture.

La création d’un monument funéraire sculpté dépendant en grande partie des moyens financiers du défunt et de sa famille, force est de constater l’absence quasi systématique des marqueurs de tombes des plus pauvres. Bien que d’apparence modeste, les stèles lingonnes et éduennes attribuées à des vignerons attestent d’un certain niveau de vie, la réalisation d’une stèle en pierre n’étant pas à la portée de toutes les bourses. Cet état de fait est bien démontré par la rareté des représentations de « paysans », ces dernières évoquant majoritairement les ouvriers agricoles des grands propriétaires terriens, comme à Arlon. Notre vision est donc biaisée de prime abord. Ainsi, seuls quelques monuments peuvent à coup sûr présenter ces corps de métier et seules sont régulièrement figurées les activités liées aux dernières étapes de la chaîne de production et de commercialisation, où s’accumule in fine la valeur marchande : transport, négoce, vente au détail. Il est donc nécessaire de déconstruire l’idée d’un corpus simple de stèles de vignerons en Bourgogne romaine, les indices fournis par l’archéologie démontrant une situation bien plus complexe.

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Notes

1 Palladius, Opus agriculturae, I, 43, 1. Retour au texte

2 Columelle, De re rustica, IV, 25, 1. Retour au texte

3 Le tranchant droit au-dessus du manche, s’appelait culter (le coutre) ; celui qui se recourbe au-delà, sinus (le pli ou le creux) ; le tranchant, entre le creux et la pointe, scalprum (le couteau) ; le croc lui-même, rostrum (le bec) ; au-delà de la pointe saillante, mucro (la pointe) ; et contre le dos, le tranchant en demi-lune, securis (la hache). Retour au texte

4 Brown, Meadows, Turner et Mattingly 2015. Retour au texte

5 La stèle, conservée au musée de la Romanité à Nîmes (actuellement sans numéro d’inventaire), présente une inscription dans la partie supérieure. cil, xii, 4003 : D(is) M(anibus), Valloni Quartina, fratri opti(mo). Retour au texte

6 La serpe « à talon » a été utilisée jusqu’au début du xxe siècle (Mane 1991 ; Pesez 1991 ; Reigniez 2002, p. 166-175 ; Mane 2003 ; Pepke-Durix 2009). L’iconographie livre de nombreux témoins de l’emploi de cet outil, comme sur un vitrail de la rosace ouest de Notre-Dame de Paris figurant un homme taillant la vigne à l’aide d’une serpe à talon (Figure 1f). Cette scène est associée au signe du zodiaque du Bélier, premier signe du feu, qui commence la nouvelle année. Une scène similaire est figurée sur un vitrail de la cathédrale de Chartres : deux vignerons taillent la vigne avec une serpe à talon. Tous ces vitraux sont datés du premier quart du xiiie siècle (Mane 1991). Des manuscrits médiévaux présentent aussi des scènes similaires où les personnages manient des serpes à talon (Mane 1991). C’est le cas des Heures à l’usage de Rome, conservées à la bibliothèque municipale d’Angers (ms 134, folio 3 ; Figure 1g). Retour au texte

7 Pour exemples : Laquenexy « Entre deux cours » (Jeandemange et al. 2011, p. 439) ; Brauneberg (Allemagne ; Gilles 1990). Une serpe similaire a aussi été mise au jour à Horbourg-Wihr “Kreutzfeld” (Haut-Rhin ; Figure 1c) en 2008 (Flotté 2009). Retour au texte

8 Alésia (musée Alésia, 2007.1.142 ; Figure 1b) ; Autun (musée Rollin, 382a) ; Le Vieil-Evreux (musée municipal, 154) ; Montélier (Valence, musée des Beaux-Arts et d’Archéologie, 616) ; Neully-en-Thelle ; Sainte-Colombe (Saint-Romain-en-Gal, musée gallo-romain, SCV-3RG-412) ; Sens (musées de Sens, 26.3.2). Retour au texte

9 Musée archéologie de Dijon (Arb. 203). Espérandieu 1911, n°3503. Retour au texte

10 Musée Guy Baillet, Langres (845.17). Retour au texte

11 Espérandieu 1911, n°3279. Retour au texte

12 Musée municipal de Nuits-Saint-Georges (93.02.64). Planson 1982, n°4 ; Planson, Pommeret 1986, p. 45-46 ; Provost et al. 2009b, p. 32 ; Edme 2018, Éd-605. Retour au texte

13 Musée d’Archéologie nationale - Domaine national de Saint-Germain-en-Laye (81697). Espérandieu 1910, n°2060 ; Provost et al. 2009b, p. 37 ; Edme 2018, Éd-666. Retour au texte

14 Deyts 1982, p. 254 et 257, n°3. Retour au texte

15 Musée des Beaux-arts de Beaune (44.789) ; musée municipal de Nuits-Saint-Georges (93.02.67 ; 93.02.68) ; Musée des Beaux-arts et d’archéologie de Troyes (55.7.1) ; non localisés (Espérandieu 1910, n°2061 ; Planson 1982, p. 108 et 128, n°15). Retour au texte

16 Le rapprochement entre cruche/flacon et production/vente de vin est hypothétique. Si le flacon est souvent vu comme un symbole spécifiquement féminin lié à la parure et au parfum, la cruche a longtemps été identifiée comme une simplification du “rite du verseur”, soit une libation funéraire (Graillot 1902 ; Braemer 1959, p. 119). L’idée que le gobelet et le flacon sont un rappel de la production locale de vin a été émise au xviiie siècle par Bernard de Montfaucon, avant d’être remise en question car jugée trop simpliste (Montfaucon 1724, p. 96 ; Girault 1820, p. 364 ; Graillot 1902, p. 257 ; Le Bohec 2010, p. 174). Ces stèles funéraires étaient connues dans la tradition populaire comme des « pierres du bon buveur » et la thèse de Mélanie Jonash a mis en évidence la répartition spécifique des gobelets sur les monuments funéraires le long de l’axe Trèves-Mâcon (Jonash 2011a ; Jonash 2011b ; Jonash 2013, p. 12). Retour au texte

17 La troisième est lacunaire : seule la partie supérieure est conservée et le fragment est actuellement remployé dans le mur d’une maison à Rully (Rebourg 1994, p. 119). Ces monuments ont tous été retrouvés dans les champs entourant le village. Retour au texte

18 Conservée au musée Rolin d’Autun (ML849). Espérandieu 1910, n°1882 ; Rebourg 1993, p. 154 ; Edme 2018, Éd-159. Retour au texte

19 Espérandieu 1911, n°3472 ; Deyts 1976, n°199 ; Le Bohec 2003, p. 34, n°3 ; Edme 2018, Ling-427. Musée archéologique de Dijon (896.10 = 4032). Retour au texte

20 Dijon (Espérandieu 1911, n°3521 ; Espérandieu 1911, n°3522 ; Espérandieu 1911, n°3523) ; Metz (Espérandieu 1913, n°4321). Retour au texte

21 Arlon (Espérandieu 1913, n°4080) ; Langres (Espérandieu 1911, n°3232) ; Neumagen (Espérandieu 1915, n°5184) ; Cabrières-d’Aigue (Espérandieu 1925, n°6699). Retour au texte

22 Autun (Maison des Caves Joyaux, Espérandieu 1910, n°1898), Dijon (musée archéologique de Dijon, Arb. 137), Nuits-Saint-Georges (musée des Beaux-arts de Beaune, 44.789), Saint-Ambroix-sur-Arnon (musée du Berry, 1950.1.35), Til-Châtel (musée archéologique de Dijon, Arb. 138). Pour ce qui est de la question des aubergistes, voir notamment Le Guennec 2019. Retour au texte

23 Mise au jour « Ilot Saint-Jacques », elle est aujourd’hui conservée au musée de la Cour d’Or (75.38.55). Retour au texte

24 Musée archéologique de Dijon (912.2.4). Retour au texte

25 Espérandieu 1911, n°3484 ; Espérandieu 1925, n°7187. Retour au texte

26 Le miel était employé pour adoucir le goût du vin et pour la production du mulsum, un vin miellé très prisé (Bouvier 2001, p. 127). Retour au texte

27 Sur la question des pipettes ; Djaoui 2015 ; Coulon, Djaoui 2016 ; Edme 2018, p. 318. Retour au texte

28 Découverte en 2013 dans la nécropole de la Viotte, elle est conservée au service municipal d’archéologie préventive de Besançon (3892.BVN.LAP.1237.1). Voir Bassi 2015, p. 596-600. Figure 5a. Retour au texte

29 Mise au jour en 1908 dans un mur du rempart antique de Saverne (musée de Saverne, sans numéro d’inventaire). Espérandieu 1918, n°5672. Retour au texte

30 Conservée au musée archéologique de Dijon (896.10). Espérandieu 1911, n°3472. Retour au texte

31 Stèle en remploi dans la maison des Caves Joyaux à Autun (sans numéro d’inventaire). Espérandieu 1910, n°1898. Figure 5b. Retour au texte

32 Musée des Beaux-arts de Beaune ; inv. 44.789. Figure 5c, détail. Retour au texte

33 Musée archéologique de Dijon, Arb. 137. Figure 5d. Musée archéologique de Dijon, 912.2.4. Figure 5e. Retour au texte

34 Musée archéologique de Dijon, Arb. 138. Figure 5g. Retour au texte

35 Musée Bertrand de Châteauroux (4775). Coulon, Djaoui 2016, p. 9-10. Figure 5f. Retour au texte

36 C’est le cas sur certaines stèles de Dijon et Sens notamment. Retour au texte

37 Une synthèse similaire a été envisagée en 2007 après la fouille de deux quartiers d’habitat à Beaune-la-Rolande et de potentielles zones de productions viticoles en territoire sénon avaient ainsi été proposées (Cribellier, Fourré 2011, p. 152). Comme dans la plupart des travaux sur la vigne antique, l’identification des serpes comme outils de vignerons y est généralisée. Retour au texte

38 Les collections muséales conservent de très nombreuses stèles de forgerons, tailleurs de pierre, maçons, menuisiers, commerçants divers, potiers, tisserands, etc. Retour au texte

39 De nombreuses mosaïques illustrent ce thème, que l’on retrouve aussi sur la “porte de Mars” à Reims (Marne ; Stern 1966 ; Lefèvre 1988, p. 156 ; Huet 2011 ; Blonce 2013, p. 16). Retour au texte

40 Exposée au musée lapidaire d’Arlon (Espérandieu 1913, n°4044). Retour au texte

41 Mariën 1945 ; Kremer, Ruppet 2017, p. 33-41 ; Ruppert 2018. Retour au texte

42 Conservée au musée Georges Garret de Vesoul (D982.2.3). Retour au texte

43 Cet outil est également présent sur une statue de Mercure découverte à Morienval « La Carrière-du-Roi » (Oise ; musée d’archéologie nationale – domaine national Saint-Germain-en-Laye, 28729). Retour au texte

44 CIL, XIII, 5464 ; Espérandieu 1911, n°3577 ; Deyts 1976, n°59 ; Provost et al. 2009a, p. 126 ; Le Bohec 2003, p. 41-42, n°18 ; Edme 2018, Ling-24. Retour au texte

45 Musée archéologique de Dijon (Arb. 176). Retour au texte

46 Musée archéologique de Dijon (Arb. 172). Retour au texte

47 cil, xiii, 5632 ; Espérandieu 1911, n°3602 ; Le Bohec 2003, p. 156, n°249 ; Edme 2018, Ling-432. Retour au texte

48 cil, xiii, 5465 ; Espérandieu 1911, n°3576 ; Deyts 1976, n°138 ; Le Bohec 2003, p. 39-40, n°13 ; Edme 2018, Ling-191. Musée archéologique de Dijon (Arb. 175). Retour au texte

49 cil, xiii, 5469 ; Espérandieu 1911, n°3556 ; Deyts 1976, n°157 ; Le Bohec 2003, p. 37, n°8 ; Edme 2018, Ling-402. Musée archéologique de Dijon (Arb. 210). Retour au texte

50 Deyts 1996, p. 7 ; Le Bohec 2003, p. 123-124, n°187 ; Edme 2018, Ling-398. Musée archéologique de Dijon, ancienne collection Guyot (996.2.2). Retour au texte

51 Espérandieu 1911, n°3472 ; Deyts 1976, n°199 ; Le Bohec 2003, p. 34, n°3 ; Edme 2018, Ling-427. Musée archéologique de Dijon (896.10 = 4032). Retour au texte

52 Espérandieu 1911, n°3514 ; Deyts 1976, n°246 ; Provost et al. 2009a, p. 276-277 ; Edme 2018, Ling-140. Musée archéologique de Dijon (894.13.3). Retour au texte

53 Provost et al. 2009a, p. 16 et 117 ; Edme 2018, Ling-16. Retour au texte

54 Provost et al. 2009b, p. 530-531 ; Edme 2018, Éd-565. Retour au texte

55 Conservée au musée Vivant Denon de Chalon-sur-Saône (CL37). Espérandieu 1910, n°2158 ; Rebourg 1994, p. 120-121 ; Edme 2018, Éd-682. Retour au texte

56 Musée Rolin, Autun (ML128=143). Espérandieu 1910, n°1921 ; Edme 2018, Éd-27. Retour au texte

57 Tisserand, Fort 2018. Retour au texte

58 Tisserand 2010. Retour au texte

59 Tisserand, Fort 2015, p. 1. Retour au texte

60 Brown, Meadows, Turner et Mattingly 2015, p. 753. Retour au texte

61 Manning 1985, no 1892-2.6.4. Retour au texte

62 De nombreux sites antiques et médiévaux ont livré des serpes à ergot : Lakenheath (Manning 1985, pl.25, F61), Lournand « Sur le Moulin » (Tremblay 2019, p. 55, pl. 35), Messimy « Le Chazeau » (Maza, Teyssonneyre, Mignot 2018, pl. 108), Saint-Loup-de-Varennes « La Corvée-de-Lux » (Teyssonneyre 2015, F269). Retour au texte

63 Musée du Berry (1950.1.34). Retour au texte

64 Découverte en 1874, elle est conservée au musée lapidaire Saint-Nicolas d’Autun (ML852 = 24). Espérandieu 1910, n°2016. Retour au texte

65 On retrouve cet outil sur une enluminure médiévale conservée à la bibliothèque municipale de Dijon (ms 173 – folio 41). Issu du Moralia in Job de Gregorius, daté du xiie siècle, ce folio illustre l’abattage d’un arbre. Retour au texte

66 L’enluminure de Citeaux présente ce type de travailleurs. Retour au texte

67 Les fouilles menées sur le site de Gevrey-Chambertin « Au-dessus-de-Bergis » en 2008 et 2009 ont mis au jour des fosses rectangulaires alignées qui ont pu être attribuées à un vignoble antique (Garcia et al. 2010 ; Garcia, Chevrier, Fick 2011). Retour au texte

68 En Bourgogne, des pépins de raisin ont été prélevés dans plusieurs villas : Champvert (Nièvre ; Gauthier, Joly 2003, p. 199) ; Lournand « Sur le Moulin » et « Les Combes » (Saône-et-Loire ; Reboug 1994, p. 202 ; Gauthier, Joly 2003, p. 198-199 ; Garcia 2012, p. 26) ; Grimault/Noyers-sur-Serein « La Tête de Fer » (Yonne ; Gauthier, Joly 2003, p. 199) ; Selongey « les Tuillières » (Côte-d’Or ; Ruellet, Ruellet, Béal 1990 ; Vernou 2009). Des pépins de raisins ont aussi été identifiés sur quelques sites hors contexte domestique : Chalon-sur-Saône (Saône-et-Loire ; Gauthier, Joly 2003, p. 199) ; Champallement (Nièvre ; Gauthier, Joly 2003, p. 199) ; Cosne-sur-Loire (Nièvre ; Gauthier, Joly 2003, p. 199) ; Mavilly-Mandelot (Côte-d’Or ; Gauthier, Joly 2003, p. 199) ; Tournus (Saône-et-Loire ; Gauthier, Joly 2003, p. 199). Dans le Grand Est, des sites comme Biesheim (Haut-Rhin) et Horbourg (Haut-Rhin) ont aussi livré des vestiges végétaux en lien avec l’activité vinicole. Voir également Zehner 1998, p. 114 et 186 et Schnitzler 2011, p. 21-22. Retour au texte

69 Plusieurs centres de production de ces amphores gauloises « bourguignonnes » sont attestés dès la seconde moitié du Ier siècle : Autun (Saône-et-Loire ; Alfonso 1999) ; Bussy-le-Repos (Yonne ; Olmer 1996) ; Chalon-sur-Saône (Saône-et-Loire ; Devevey, Mouton-Venault, 2006) ; Courtesoult (Haute-Saône ; Gauthier, Joly 2003, p. 196) ; Domecy-sur-Cure (Yonne ; Gauthier, Joly 2003, p. 196) ; Gueugnon (Saône-et-Loire ; Laubenheimer, Notet, 1986) ; Jaulges/Villiers-Vineux (Yonne ; Olmer 1996) ; Mathay/Mandeure (Doubs ; Jeannin 1974) ; Offemont (territoire de Belfort ; Rilliot 1969) ; Sens (Yonne ; Perrugot 1990). Retour au texte

Illustrations

  • Figure 1 : Serpes « à talon ».

    Figure 1 : Serpes « à talon ».

    a : Nîmes (musée de la Romanité, sans numéro d’inventaire) ; b : Alésia (fonds de la Société des Sciences de Semur-en-Auxois, 2007.1.142) ; c : Horbourg-Wihr ; d : Champlitte-la-Ville ; e : Champlitte-la-Ville ; f : vitrail de la rosace ouest de Notre-Dame de Paris ; g : scène de vendange.

    a et d : photo A.-L. Edme ; b : photo musée Alésia ; c : photo P. Flotté, Pôle d’Archéologie Interdépartemental rhénan ; e : tiré de Kornprobst, Kornprobst 2009, p. 129 ; f : https://www.musee-virtuel-vin.fr/mosaique-et-vitraux ; g : tiré des Heures à l’usage de Rome, bibliothèque municipale d’Angers, ms 134, folio 3.

  • Figure 2 : Raisin et passoire.

    Figure 2 : Raisin et passoire.

    a : Tart-le-Haut (musée archéologique de Dijon, 896.10) ; b : Nuits-Saint-Georges (musée d’Archéologie nationale – Domaine Saint-Germain-en-Laye, 81697) ; c : Nuits-Saint-Georges (musée municipal de Nuits-Saint-Georges, 92.02.64).

  • Figure 3 : Monuments funéraires présentant une scène de transport.

    Figure 3 : Monuments funéraires présentant une scène de transport.

    a : Dijon (musée archéologique de Dijon, Arb. 134 ) ; b : Dijon (musée archéologique de Dijon, 4020) ; c : Langres (musée Guy Baillet, 843.1.32 ).

    a : photo O. Harl ; b et c : photo A.-L. Edme.

  • Figure 4 : Localisation des monuments funéraires figurant les métiers de la chaine opératoire du vin.

    Figure 4 : Localisation des monuments funéraires figurant les métiers de la chaine opératoire du vin.

    DAO A.-L. Edme.

  • Figure 5 : Monuments funéraires figurant des marchands de vin.

    Figure 5 : Monuments funéraires figurant des marchands de vin.

    a : Besançon ; b : Autun ; c : Nuits-Saint-Georges (musée des Beaux-arts, Beaune, 44.789) ; d : Dijon (musée archéologique de Dijon, Arb. 137) ; e : Dijon (musée archéologique de Dijon, 912.2.4) ; f : Saint-Ambroix-sur-Arnon (musée du Berry, 1950.1.35).

    a : tiré de Bassi 2015, p. 596 ; b-c et e-f : photo A.-L. Edme ; d : photo O. Harl.

  • Figure 6 : Localisation des lieux de découverte des stèles de vignerons.

    Figure 6 : Localisation des lieux de découverte des stèles de vignerons.

    DAO : A.-L. Edme.

  • Figure 7 : Liste des monuments funéraires où figurent des serpes de vigneron.

    Figure 7 : Liste des monuments funéraires où figurent des serpes de vigneron.

    © A.-L. Edme.

  • Figure 8 : Localisation des lieux de découverte des stèles de vignerons.

    Figure 8 : Localisation des lieux de découverte des stèles de vignerons.

    DAO : A.-L. Edme.

  • Figure 9 : Stèles anciennement attribuées de vignerons découvertes dans la zone étudiée.

    Figure 9 : Stèles anciennement attribuées de vignerons découvertes dans la zone étudiée.

    a : Brochon (musée archéologique de Dijon, Arb. 176) ; b : Til-Châtel (musée archéologique de Dijon, Arb. 172) ; c : Gevrey-Chambertin (musée archéologique de Dijon, Arb. 175) ; d : Marsannay-la-Côte (musée archéologique de Dijon, 996.2.2) ; e : Tart-le-Haut (musée archéologique de Dijon, 896.10) ; f : Brazey-en-Plaine ; g : Rully (musée Vivant-Denon, CL37) ; h : Dijon ; i : Marsannay-la-Côte ; j : Meuilley (musée municipal de Nuits-Saint-Georges, 93.1.166).

    a : photo musée archéologique de Dijon ; b à g et j : photo A.-L. Edme ; h : tiré de Espérandieu 1911, n°3514 ; i : tiré de Deyts 1976, n°157.

  • Figure 10 : Serpes à ergot.

    Figure 10 : Serpes à ergot.

    a : Torcy ; b : Bourges (musée du Berry, 1950.1.34) ; c : Lakenheath ; d : scène de taille de vignes.

    a : tiré de Espérandieu 1910, n°2016 ; b : photo A.-L. Edme ; c : photo British Museum, 2e791e4 ; d : tiré des Moralia in Job de Gregorius, bibliothèque municipale de Dijon, ms 173, folio 41.

  • Figure 11 : Serpes à émonder.

    Figure 11 : Serpes à émonder.

    a : Arcelot (photo musée archéologique de Dijon, 994.2.21) ; b : Vertault (tiré de Tisserand, Fort 2015) ; c : Saint-Apollinaire.

    Tiré de Devevey 2014, p. 255, fig.140).

Citer cet article

Référence électronique

Anne-Laure Edme, « Les « stèles de vignerons » en Gaule antique : retour critique sur une interprétation forcée », Crescentis [En ligne], 6 | 2023, publié le 15 décembre 2023 et consulté le 21 novembre 2024. Droits d'auteur : Licence CC BY 4.0. DOI : 10.58335/crescentis.1399. URL : http://preo.u-bourgogne.fr/crescentis/index.php?id=1399

Auteur

Anne-Laure Edme

UMR 6298 ARTEHIS, (Archéologie-Terre-Histoire-Sociétés)

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Droits d'auteur

Licence CC BY 4.0