Depuis les attentats américains puis londoniens, le débat sur le multiculturalisme et l’identité britannique a gagné en intensité. On s’accorde à dire que le royaume traverse une crise identitaire aggravée par la montée de la violence terroriste, l’arrivée massive de demandeurs d’asile et les phénomènes de dévolution, autant de facteurs qui altèrent le rapport à l’Autre, à la Nation. Dans un pays de plus en plus marqué par la diversité, les deux concepts d’Identité et Altérité se trouvent en cours de restructuration : l’avènement du multiculturalisme, salué comme le nécessaire successeur de la politique dite d’assimilation, a-t-il permis de réconcilier identité et pluralisme sans matrice inclusive tout en conservant un socle commun ? Dans un pays qui a façonné l’individu-citoyen aux sources de l’individualisme et du libéralisme puis au travers de l’aventure impériale, la mise en capacité ou empowerment de la multitude était-elle véritablement possible ? La politique du New Labour telle que Tony Blair l’a conçue devait conjuguer solidarité et diversité, intérêts particuliers et intérêt national pour garantir l’agir de chacun mû par la reconnaissance de l’individu-citoyen quel qu’il soit. Mais le culte de la différence et ses dérives communautaristes n’ont-ils pas décliné une version minimaliste de l’identité nationale où le commun peina à émerger et où le culturel servit d’excuse pour perpétuer inégalités et traitement différentiel en particulier chez les femmes ? Le concept de citoyenneté alors appelé de ses vœux par Tony Blair et son successeur, fut considéré comme une «Troisième Voie» identitaire dont la mission devait réconcilier l’Un et le Multiple grâce à la promotion d’un sentiment d’appartenance à un collectif, vecteur d’intégration : la mise en place de cours de citoyenneté puis de tests et de cérémonies pour les aspirants à la nationalité britannique allaient dans ce sens. À la recherche d’une identité civique commune, Gordon Brown s’érigea alors en héraut d’une nouvelle britannicité à même de fédérer les différentes composantes du pays devant remplacer une vision exclusive et passéiste et l’identité nationale. Mais l’émergence d’une citoyenneté active pour tous a-t-elle eu lieu ?
Identité, Citoyenneté et Politiques de la diversité en G.B. de 2001 à 2007
Le multiculturalisme britannique à l’aube du xxie siècle
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Référence électronique
Marie-Hélène Abbadie, « Identité, Citoyenneté et Politiques de la diversité en G.B. de 2001 à 2007 », Textes et contextes [En ligne], 2 | 2008, . Droits d'auteur : Licence CC BY 4.0. URL : http://preo.u-bourgogne.fr/textesetcontextes/index.php?id=148
Auteur
Marie-Hélène Abbadie
Thèse de civilisation britannique sous la direction de Mme Agnès Alexandre-Collier