Les villes du littoral de la mer du Nord, « avant-ports » des football(s) – fin xixe siècle-1914 ?

  • Towns on the French North Sea coast, “outports” of football(s) – late 19th century-1914?

DOI : 10.58335/football-s.600

p. 31-40

Résumés

Si l’influence anglaise dans la diffusion du football-association dans l’Europe continentale n’est plus à démontrer, la manière dont la greffe s’opère sur le littoral de la mer du Nord témoigne d’un certain nombre de spécificités qui renvoient à l’expression d’une « maritimité sportive » originale. À Boulogne-sur-Mer, les relations maritimes, commerciales et touristiques entretenues de longue date avec l’Angleterre expliquent le caractère précoce des loisirs balnéaires, observés dès le Second Empire. L’anglomanie ambiante favorisent également le développement des premières sociétés sportives (aviron, golf, lawn-tennis…) et la création de clubs de football-association dans le dernier tiers du xixe. L’Union Sportive Boulonnaise, fondée en 1898, illustre cette proximité géographique et culturelle : adoption des règles du football-association, présence de joueurs britanniques au sein de l’équipe première, rencontres amicales avec des équipes anglaises toutes proches contribuent avant-guerre au dynamisme d’un football littoral, que l’on peut à juste titre considérer comme le « croissant fertile » du football nordiste.

While the English influence on the spread of association football in continental Europe is well established, the way in which the sport was transplanted to the French North Sea coast reveals a number of specific features, which point to the expression of an original “sport maritimity”. In Boulogne-sur-Mer, long-standing maritime, commercial and tourist links with England explain the early development of seaside leisure activities, observed as early as the Second Empire. The prevailing Anglomania also encouraged the development of the first sporting societies (rowing, golf, lawn-tennis...) and the creation of association football clubs in the last third of the 19th century. The Union Sportive Boulonnaise, founded in 1898, illustrates this geographical and cultural proximity: the adoption of association soccer rules, the presence of British players in the first team and friendly matches with nearby English teams all contributed to the pre-war dynamism of coastal soccer, which can rightly be considered as the “fertile crescent” of northern soccer.

Plan

Texte

Si l’influence anglaise lors de la première « mondialisation du football » n’est plus à démontrer1, les facteurs qui contribuent à l’implantation du « people’s game » dans les villes de l’hexagone (et notamment l’anglomanie ambiante) demeurent encore peu observés à l’échelle des façades maritimes et des villes portuaires, à l'exception notable du Havre2, berceau du football-rugby autant que du football-association. Situés dans le « triangle originel » de la pratique du jeu de balle au pied, les ports du littoral de la mer du Nord (tout particulièrement Calais et Boulogne-sur-Mer) peuvent constituer un lieu d’observation pertinent afin de mesurer une double influence : celle d’une géographie qui les situe à quelques dizaines de kilomètres seulement des côtes anglaises, créant ainsi des conditions a priori favorables à l’expression d’une forme inédite de « maritimité3 » ; celle d’une histoire du temps long qui voit ces cités littorales nouer dès l’époque romaine des relations avec les îles Britanniques, bien avant que « l’entente cordiale » ne vienne accélérer un processus d’acculturation aux sports et aux loisirs, entamé dès le Second Empire pour ce qui relève de l’usage des bains4. L’intensification des relations maritimes tout au long du xixe siècle constitue à n’en pas douter un facteur décisif5 dont le football-association bénéficie : la Belle-Époque permet aux clubs du littoral de multiplier les contacts avec les équipes d’Outre-Manche et crée ainsi les conditions d’une acculturation singulière qui dépasse le jeu lui-même. Les modes d’organisation, formes de sociabilité et valeurs diffusées au sein de l’Union Sportive Boulonnaise (et du Racing Club de Calais) empruntent également à un « modèle anglais » qui, s’il sert de matrice sportive et administrative aux équipes nordistes, ne doit pas en être la simple copie.

À Boulogne, « toujours tu chériras la mer »

Dès les origines de sa fondation, la ville de Boulogne s’est naturellement tournée vers la mer et l’Angleterre. Mentionnées dans la « guerre des Gaules » (55 avant J.-C.), ces relations se prolongent tout au long du Moyen Âge à mesure que les activités portuaires et commerciales se développent et se diversifient6. Elles prendront un tour particulier au moment de l’installation de la Grande Armée et des projets impériaux d’invasion, entre 1803 et 1805. Mais c’est au xixe siècle que ces liens deviennent plus intenses, conséquence de nouveaux aménagements portuaires et d’un « désir du rivage7 » dont la conquête la plus visible s’observe dans la construction d’établissements de bains. Si les premières traces de baignades en bord de mer datent de 1780 et renvoient à un usage thérapeutique, le Second Empire marque l’essor de la vocation touristique de la ville : hôtels et pensions de famille, casino (1863), digue promenade permettent d’accueillir une clientèle touristique majoritairement anglaise, faisant de Boulogne-sur-Mer l’une des villes-phares de la Côte d’Opale8.

Il faut ici rappeler l’importance déterminante du développement des liaisons maritimes et des infrastructures portuaires dans l’intensification de la circulation des marchandises et des personnes au xixe siècle : la construction de deux nouvelles jetées, l’achèvement de la gare maritime en 1877 facilitent l’afflux des voyageurs en provenance d’Angleterre, qui empruntent de nouvelles voies de navigation (Ramsgate, en 1826, Douvres en 1830, Folkestone en 1843) qui se prolongent par rails vers Londres. En 1855, l’agence de voyages Thomas Cook propose la traversée Douvres/Boulogne au prix de 31 shillings, permettant à la ville de devenir la 1re étape du « Grand tour9 ». L’organisation des expositions universelles de Londres (1851, 1862) et de Paris (1855) ne fait qu’accroitre le trafic. En 1859, le sous-préfet de Boulogne-sur-Mer qualifie fort justement la cité de « ville semi-anglaise10 ». L’action des élus boulonnais en faveur du désenclavement ferroviaire de la ville (liaison ferroviaire Boulogne/Amiens en 1848, qui sera prolongée vers Paris) lui permet, dès la fin du Second Empire, d’être située à égale distance des deux capitales. Cette position géographique privilégiée explique que la « greffe des sports anglais11 » autant que celle du football-association en soient facilitées.

Figure n° 1 : affiche publicitaire pour les transports maritimes de Boulogne-sur-mer (1891).

Figure n° 1 : affiche publicitaire pour les transports maritimes de Boulogne-sur-mer (1891).

Crédits : BNF/Gallica.

Des loisirs balnéaires au football-association : le temps de « l’anglomanie »

Comme d’autres villes du littoral de la mer du Nord, les activités récréatives et balnéaires constituent le socle premier des pratiques sportives12 : à Boulogne-sur-Mer, la présence des élites anglaises au cours de la belle saison se traduit par la création de sociétés en charge d’organiser qui des courses hippiques sur l’hippodrome d’Ambleteuse à compter de 1837, qui les premières régates à partir de 1859 (L’Émulation nautique boulonnaise sera fondée deux ans plus tard), qui des courses vélocipédiques dont la dimension « internationale » affichée tient d’abord au fait que le Véloce Club boulonnais (1895) compte de nombreux sujets britanniques dans son comité directeur, qui des premières rencontres de lawn-tennis en 1887 au pied des remparts de la ville. Publiés en 1903, les statuts du Boulogne golf club sont d’ailleurs rédigés en anglais.

Observée lors de cet « avènement des loisirs13 », cette imprégnation anglaise concerne tout autant le football-association, les circulations maritimes jouant ici un rôle déterminant : l’antériorité des relations avec l’Angleterre, leur intensification au xixe siècle, l’introduction progressive des sports et la position privilégiée des ports du littoral (on pourrait observer un phénomène et des temporalités quasi identiques pour Calais et Dunkerque) expliquent que l’anglomanie gagne les corps et les esprits14 : joueurs, dirigeants, arbitres15 et spectateurs franchissent désormais le Channel pour disputer des rencontres amicales organisées au gré de la fondation des clubs et de l’organisation des championnats. Cette coloration britannique d’un football maritime émergent s’observe d’abord dans les pratiques scolaires informelles disputées dans les pensionnats privés qui accueillent de jeunes britanniques : en 1829, les réclames diffusées dans la presse vantent les bienfaits de la « Beaulieu House Academy » qui associe pratiques sportives et disciplines intellectuelles. À la fin des années 1890, des équipes de football-association sont recensées dans les lycées de Douai, Cambrai ou encore Abbeville. À Roubaix, quelques étudiants ayant fréquenté des écoles de commerce outre-Manche fondent le French Club en 1892. Joueur emblématique du Racing Club de Roubaix, de l’équipe des Lions des Flandres et de l’équipe de France16, Raymond Dubly fréquent le collège d’Ukfield dans le Sussex de 1909 à 1910 et y perfectionne autant son anglais que son football17. Comme le rappelle Alfred Wahl18, le rôle des professeurs ou assistants d’anglais dans les établissements scolaires joue parfois un rôle déterminant, comme c’est le cas à Tourcoing, à Amiens ou encore à l’École Normale d’Arras : de ces pratiques scolaires naîtront les premiers clubs civils dont les noms (comme l’usage récurrent du mot « sporting ») soulignent aussi l’influence anglaise. On la retrouve d’ailleurs dans les termes utilisés pour désigner les postes des joueurs sur le terrain, ou les styles de jeu alors pratiqués (goakeeper, kick and rush, trainer, tackling, drill, etc.). Cette circulation linguistique étant généralement dénoncée par la presse sportive, qui souhaiterait y mettre un terme en remplaçant les mots anglais par leurs équivalents en français19.

Figure n° 2 : affiche publicitaire pour les chemins de fer et bains de mer à Boulogne-sur-mer (années 1890).

Figure n° 2 : affiche publicitaire pour les chemins de fer et bains de mer à Boulogne-sur-mer (années 1890).

Crédits : BNF/Gallica.

L’Union Sportive Boulonnaise : l’exemplarité anglaise ?

L’empreinte britannique et la manière dont la mer contribue au développement du football littoral peuvent s’observer pour l’un de ses clubs-phares. Fondée lors de son assemblée générale constitutive le 7 décembre 1898, l’Union Sportive Boulonnaise (USB) est une société omnisports (boxe, aviron, cyclisme, hockey, football-association). La composition et l’organisation tactique de l’équipe première montrent une évidente coloration britannique : quatre joueurs anglais (Instone, Graham, Darling, Mac Coll) et une disposition sur le terrain en « 1/2/3/5 » (un gardien de but, deux arrières, 3 demis et 5 avants), caractéristique des styles de jeu offensifs alors pratiqués outre-Manche et que l’USB reproduit ici à l’identique20. L’analyse des comptes rendus des premières réunions montre qu’elles sont consacrées aux questions matérielles : la fabrication de « goal post » et de drapeaux permet la délimitation sommaire d’une aire de jeu place de Capécure dans un quartier situé sur la rive gauche de la Liane, siège des principales activités portuaires et commerciales. Comme pour nombre de clubs fondés à la fin du xixe, le football-association est aussi le prétexte au prolongement d’un « entre-soi » et des formes de sociabilité qui lui sont classiquement associées. Là encore, les traces du « modèle anglais » sont repérables : port de l’insigne et des couleurs du club (« celui qui ne sera pas convenablement vêtu sera exclu21 »), bureaucratisation du comité directeur et respect impératif du règlement gouvernent le fonctionnement du club22.

Dès sa création, l’USB intègre le groupe Nord du championnat USFSA, engage son équipe première dans les tournois et matchs amicaux d’intersaison. Là encore, à l’image des chemins de fer, les liaisons maritimes fixent le tempo et la topographie des rencontres. L’existence de liaisons quotidiennes entre Douvres et Folkestone permet aux clubs de football du littoral de se confronter à des équipes anglaises qui pratiquent un jeu moins rudimentaire que le « hourrah football » qui sert alors de tactique aux équipes hexagonales : le 17 février 1900, le match opposant l’USB au FC Folkestone doit ainsi « être l’occasion pour le club français de tirer un sérieux profit de la rencontre ». Le 7 avril 1901, une sélection du Racing Club de Calais (complétée par des joueurs du Sporting Club amateur de Paris) affronte l’équipe anglaise des Richmond Old Boys. Pour la presse locale, « si les Anglais tiennent à assurer leur victoire, leurs adversaires sont aussi désireux d’ajouter à leur gloire celle de battre une équipe d’outre-Manche23 ». On pourrait multiplier les exemples de ces matchs où les équipes anglaises servent autant de « sparring partner » qu’elles ne contribuent à l’acculturation footballistique des clubs du littoral, qu’il s’agisse de la compréhension des lois du jeu ou de la compréhension de ses rudiments techniques et tactiques. Ce souci d’imitation permanent, qui reprend l’antienne d’un Pierre de Coubertin (« tout emprunter aux Anglais sans rien leur devoir en apparence24 ») ou d’un Philippe Tissié à propos des sports athlétiques25, peut aussi s’observer dans le caractère précoce de la popularité du football-association dans les villes de cette façade maritime. Sans entrer dans le détail des affluences des stades et des formes prises par un supportérisme naissant26, l’analyse de la presse sportive locale montre qu’il convient également en ce domaine de prendre exemple sur des stades anglais où le spectacle du football attire déjà plusieurs dizaines de milliers de spectateurs contre quelques centaines en France, y compris lors du derby qui, en janvier 1901, oppose l’USB au Racing Club de Calais. Et les raisons de cette désaffection sont connues : piètre qualité du jeu pratiqué par les équipes littorales qui accumulent « gaffes et maladresses » là où les clubs anglais et « terriens » (il faut ici entendre les clubs de Lille, Roubaix ou Tourcoing) affichent leur maîtrise ; incapacité à progresser et à dépasser un « kick and rush27 » d’autant plus inefficace que les conditions météorologiques contrarient souvent l’issue des rencontres. Proches des côtes, exposés aux rigueurs du climat océanique l’hiver, les terrains des équipes boulonnaises et calaisiennes sont régulièrement battus par les vents et les pluies, exposés au froid et à l’humidité28. Ce n’est pas le moindre des paradoxes que de disposer de conditions climatiques identiques à celles des îles Britanniques pour finalement pratiquer un football bien médiocre…

Figure n° 3 : action du match Association sportive française-US Boulonnaise (5-1) joué à Paris le 5 décembre 1920.

Figure n° 3 : action du match Association sportive française-US Boulonnaise (5-1) joué à Paris le 5 décembre 1920.

Crédits : BNF/Gallica La Vie au Grand Air, 2 janvier 1921.

Figure n° 4 : équipe du Racing Club de Calais en 1922.

Figure n° 4 : équipe du Racing Club de Calais en 1922.

Crédits : Gallica/Agence Rol.

Une maritimité sportive singulière ?

À la veille de la Première Guerre mondiale, le « croissant fertile » du football littoral doit largement son enracinement aux transferts culturels observés en matière de sports et de loisirs tout au long du xixe siècle. Reste qu’il accuse, comme pour d’autres régions, une forme de « retard français29 », tant dans le nombre de clubs engagés dans des compétitions qui n'attirent pas encore les foules que dans des formes de jeu en deçà de celles pratiquées outre-Manche. De ce point de vue, le retour à la paix est vécu comme une bénédiction. Si le conflit mondial a pour effet de mettre en place un « sport de guerre » aux accents patriotiques et nationalistes indéniables30, le football littoral bénéficie pour sa part de la présence des cantonnements des régiments britanniques pour maintenir, vaille que vaille, quelques rencontres amicales. C’est par exemple le cas du Racing Club Étaplois, société omnisports fondée en 1912, dont l’équipe de football est engagée dans le championnat maritime et qui, au lendemain de la guerre, cultive la veine commémorative en faisant de l’Angleterre une sorte de « modèle de référence » :

Après les honneurs à ceux qui ont su se sacrifier pour sauver la France et nous délivrer de l’invasion barbare, il nous faut aussi penser à ceux qui restent et songer à leur proposer un avenir […] Cultivons donc les sports, pratiquons-les, faisons-les pratiquer à nos amis et que la France puisse devenir bientôt, comme notre alliée l’Angleterre, une nation sportive apte à l’offensive mais surtout prête à la défensive31.

Aussi, dès que l’occasion se représente, les clubs du littoral renouent avec leurs homologues anglais, jugés en tous points supérieurs aux équipes galloises, irlandaises ou écossaises rencontrées au cours de la guerre. Le 28 mars 1921, le Racing Club de Calais s’incline d’un but (1-2) face au Cox’s Bank Athletic Football Club, devant près de 800 spectateurs. Consciente de la supériorité de l’adversaire, « Calais Sport » se réjouit de ce continuum sportif retrouvé, et de confrontations face à des équipes « dont le jeu si scientifique, si joli (et) si doux permettait à nos joueurs de s’acclimater aux véritables combinaisons artistiques de nos amis d’outre-Manche (…) Les véritables équipes anglaises d’Angleterre nous reviennent ». Pour lapidaire qu’elle soit, cette dernière phrase résume assez bien le rapport que les clubs du littoral de la mer du Nord entretiennent avec un football anglais « originellement supérieur » dont il faut nécessairement s’inspirer. La vitalité du football nordiste est à ce prix.

Notes

1 Se reporter à Paul Dietschy, Histoire du football, Paris, Perrin, coll. Tempus, 2014 (rééd.). Retour au texte

2 André Frémont, Le Havre, mémoire d’un port, Paris, éditions Arléa, 1997. François Bourmaud « Les britanniques et les débuts du rugby en France », Football(s). Histoire, culture, économie, société, n° 3, 2023, p. 15-27. Retour au texte

3 Forgé dans les années 1990 par les géographes, ce terme désigne la manière dont les hommes et les sociétés s’approprient la mer, à partir de multiples dimensions (économiques, militaires, culturelles, etc.). Voir Françoise Piéron, Jean Rieucau (dir.), La maritimité aujourd’hui, Paris, L’Harmattan, coll. Géographies et cultures, 2000. Retour au texte

4 Olivier Chovaux, « La diffusion des sports athlétiques sur le littoral du Pas-de-Calais (fin xixe-années vingt), greffe du modèle anglais ou mésentente cordiale ? », Revue du Nord, Université Charles de Gaulle Lille 3, n° 389, 2011, p. 111-133. Retour au texte

5 À titre d’exemple, le trafic passagers s’élève à 104 300 voyageurs pour la période 1889-1893. De 1909 à 1913, 425 900 passagers sont recensés. Retour au texte

6 Consulter Alain Lottin (dir.), Histoire de Boulogne sur-mer, Villeneuve d’Ascq, Presses Universitaires du Septentrion, 2014. Retour au texte

7 Alain Corbin, Le territoire du vide. L’Occident et le désir du rivage (1740-1840), Paris, Flammarion, coll. Champs, 1990. Retour au texte

8 L’expression est utilisée pour la première fois par l’architecte Edouard Lévêque, pour délimiter cette frange littorale allant de la Baie de Somme à l’embouchure de la Liane. À la Belle Époque, les stations balnéaires s’y développent (Wimereux, Le Portel, Hardelot, le Touquet-Paris-Plage, Le Crotoy, Berck-sur-mer, etc.). Consulter Richard Klein, « La Côte d’Opale, une conquête méthodique », dans Alain Lottin, Jean-Pierre Poussou (dir.), Les villes balnéaires d’Europe occidentale du xviiie à nos jours, Paris, Presses Universitaires de Paris Sorbonne, 2008, p. 179-192. Retour au texte

9 Gilles Bertrand, Le Grand Tour revisité. Pour une archéologie du tourisme. Le voyage des Français en Italie (milieu xviiie-début xixe), Rome, École française de Rome, 2008. Marc Boyer, L’invention du tourisme, Paris, Gallimard, coll. Découvertes, 1996. Retour au texte

10 Cité par Alain Lottin, ibid. Retour au texte

11 Olivier Chovaux, Cinquante ans de football dans le Pas-de-Calais. Le temps de l’enracinement (fin xixe-1940), Arras, Artois presses Université, coll. Histoire, 2001. Retour au texte

12 Olivier Chovaux, « Essor et enracinement des loisirs balnéaires à Boulogne sur mer dans la seconde moitié du xixe », dans Alain Lottin, Jean-Pierre Poussou (dir.), Les villes balnéaires d’Europe occidentale du xviiie à nos jours, Paris, Presses Universitaires de Paris Sorbonne, 2008, p. 165-179. Retour au texte

13 Alain Corbin (dir.), L’avènement des loisirs (1850-1960), Paris, Aubier, 1995. Retour au texte

14 Olivier Chovaux, « La diffusion des sports athlétiques sur le littoral du Pas-de-Calais (fin xixe-années vingt) : greffe du modèle anglais ou mésentente cordiale ? », Revue du Nord, Université Charles de Gaulle Lille 3, n° 389, 2011, p. 111-133. Retour au texte

15 Olivier Chovaux, « Siffler n’est pas jouer ? ». Histoire des arbitres de football, Paris, Éditions Atlande, coll. Penser le sport, 2021. Retour au texte

16 François Da Rocha Carneiro, Les Bleus et la Coupe, de Kopa à Mbappé, Bordeaux, éditions du Détour, 2022. Du même auteur Une histoire de France en crampons (préface de Patrick Boucheron), Bordeaux, éditions du Détour, 2022. Retour au texte

17 François Da Rocha, « Raymond Dubly (1893-1988), le dernier des footballeurs amateurs », Revue du Nord, n° 437, 2021, p. 817-838. Retour au texte

18 Alfred Wahl, Les archives du football. Sport et société en France (1880-1980), Paris, Gallimard, coll. Archives, 1989. Retour au texte

19 « Lorsqu’il s’agit d’un mot n’ayant pas son équivalent en français, à la rigueur passe encore, mais le plus grand nombre de termes anglais que nous employons désignent des choses pour lesquelles nous avons un ou même plusieurs mots dans notre dictionnaire […] Qu’il me suffise de dire combien me parait ridicule cette manière de faire, cet abusif emploi de mots anglo-saxons ». Nord Sportif, Archives départementales du Pas-de-Calais, 1899, (extrait). Sur l’histoire de la presse sportive, Philippe Tétart (dir.), Le sport et la plume : naissance de l’information sportive (1870-1914), Rennes, Presses Universitaires de Rennes, coll. Histoire, 2015. Retour au texte

20 Sur les styles de jeu, Olivier Chovaux, « D’un jeu barbare à un jeu intelligent… Les mutations des styles de jeu du football nordiste (1880-1932) », STAPS, n° 65, 2004, p. 111-122. Également, Jonathan Wilson, La pyramide inversée. L’histoire mondiale des tactiques du football, Paris, Hachette, coll. Sport, 2019. Retour au texte

21 Statuts de l’USB, décembre 1898 (extrait). Voir Olivier Chovaux, Cinquante ans de football (…), op.cit. Au lendemain de la Première Guerre mondiale, le choix des couleurs « noir et rouge » sera a posteriori justifié par des considérations patriotiques (« le drapeau de l’USB qui symbolise le sang répandu et le deuil du sacrifice (…) ». Retour au texte

22 Sur ces points, voir Pierre Arnaud, Jean Camy (dir.), La naissance du mouvement sportif associatif en France. Sociabilités et formes de pratiques sportives, Lyon, Presses Universitaires de Lyon, 1986. Retour au texte

23 Littoral Sportif, février 1900, Archives départementales du Pas-de-Calais, extrait. Retour au texte

24 Cité par Nicolas Bancel et Jean-Marc Gayman, Du guerrier à l’athlète. Éléments d’histoire des pratiques corporelles, Paris, PUF, 2002, p. 200. Retour au texte

25 « Les Anglais sont un grand peuple. Ils le doivent surtout aux sports. Pourquoi ne les imiterions-nous pas, pour les surpasser ensuite ? ». Philippe Tissié, L’éducation physique au point de vue historique, scientifique, technique, critique, pratique et esthétique, Paris, Larousse, 1901 (extrait). Retour au texte

26 Olivier Chovaux, « La naissance du supportérisme dans le Nord–Pas-de-Calais (fin xixe/années 1920) », dans Philippe Tétart (dir.), Côté tribunes. Les supporters en France, de la Belle-époque aux années trente, Rennes, Presses Universitaires de Rennes, coll. Histoire, 2019, p. 147-167. Retour au texte

27 Constat identique quelques années plus tard lors du derby USB-RCC de novembre 1908 : « Les avants eurent le tort de n’employer que la tactique insuffisante de grands coups de pied en avant, suivis de courses folles pour rattraper le ballon. Ils ont bien fait des descentes mais des descentes non couronnées de succès ». Cité par : Olivier Chovaux, Cinquante ans de football (…), op.cit. Retour au texte

28 Le 9 novembre 1911, le match opposant l’équipe réserve de l’USB au 73e Régiment d’infanterie d’Hesdin est contrarié par un vent violent à l’origine du score fleuve (7-3) en faveur des juniors boulonnais. Cité par Olivier Chovaux, op.cit., p.73. Retour au texte

29 Selon l’expression de Ronald Hubscher (dir.), L’histoire en mouvements. Le sport dans la société française (xixe-xxe), Armand Colin, 1992, p. 62 et suiv. Retour au texte

30 Paul Dietschy, Le sport et le Grande Guerre, Éditions Chistera, 2018. Retour au texte

31 Bulletin du Racing Club Etaplois, janvier 1922, Archives départementales du Pas-de-Calais, (extrait). Retour au texte

Illustrations

  • Figure n° 1 : affiche publicitaire pour les transports maritimes de Boulogne-sur-mer (1891).

    Figure n° 1 : affiche publicitaire pour les transports maritimes de Boulogne-sur-mer (1891).

    Crédits : BNF/Gallica.

  • Figure n° 2 : affiche publicitaire pour les chemins de fer et bains de mer à Boulogne-sur-mer (années 1890).

    Figure n° 2 : affiche publicitaire pour les chemins de fer et bains de mer à Boulogne-sur-mer (années 1890).

    Crédits : BNF/Gallica.

  • Figure n° 3 : action du match Association sportive française-US Boulonnaise (5-1) joué à Paris le 5 décembre 1920.

    Figure n° 3 : action du match Association sportive française-US Boulonnaise (5-1) joué à Paris le 5 décembre 1920.

    Crédits : BNF/Gallica La Vie au Grand Air, 2 janvier 1921.

  • Figure n° 4 : équipe du Racing Club de Calais en 1922.

    Figure n° 4 : équipe du Racing Club de Calais en 1922.

    Crédits : Gallica/Agence Rol.

Citer cet article

Référence papier

Olivier Chovaux, « Les villes du littoral de la mer du Nord, « avant-ports » des football(s) – fin xixe siècle-1914 ? », Football(s). Histoire, culture, économie, société, 4 | 2024, 31-40.

Référence électronique

Olivier Chovaux, « Les villes du littoral de la mer du Nord, « avant-ports » des football(s) – fin xixe siècle-1914 ? », Football(s). Histoire, culture, économie, société [En ligne], 4 | 2024, publié le 24 mai 2024 et consulté le 03 juillet 2024. Droits d'auteur : Licence CC BY 4.0. DOI : 10.58335/football-s.600. URL : https://preo.u-bourgogne.fr/football-s/index.php?id=600

Auteur

Olivier Chovaux

Professeur d’histoire contemporaine, CREHS, Université d’Artois

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