Portrait d’une lutte. « Les Molex » pour mémoire. Photographies d’Éric Cabanis, Toulouse, Les éditions Arcane 17, 2010.

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Mots-clés

Mouvement ouvrier, Classe ouvrière, Mouvement social

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Entre octobre 2008 et fin octobre 2010, les salariés de Molex, entreprise de connecteurs électroniques pour l’automobile sise à Villemur-sur-Tarn (Haute-Garonne) ont lutté pied à pied pour éviter la fermeture de leur site, employant un peu plus de 300 salariés. Bien qu’il s’agisse d’une entreprise parfaitement rentable, le plan de réorganisation mondial annoncé un an plus tôt, prévoyait la fermeture de ce site de produits de haute technologie. Cet ouvrage ne prétend pas proposer un reportage photographique de la lutte. Il s’agit bien d’un livre de photographies d’un ensemble de salariés et salariées, ayant participé au mouvement. Mais ces salariés, sont photographiés, chez eux, dans les locaux de l’association ou en d’autres endroits hors de l’usine. Il ne s’agit pas non plus de photos d’individus  anonymes, chacun, chacune d’entre eux/elles est parfaitement identifiable par le port du T-shirt, Molex en lutte, édité pour l’occasion. Un court texte de présentation de chacun d’entre eux permet de le/la situer. Ainsi, « Eric Granier, le 14 octobre 2010 dans les locaux de l’association « Solidarité des Molex ». Recruté par Molex en février 2006, technicien de maintenance repris par VMI », p. 62. La photographie est accompagnée d’une phrase de l’individu représenté. Ainsi, pour Eric Granier, « Si on n’avait fait rien, on n’aurait rien eu. Il faut encourager les gens à lutter, à se défendre, quitte à être sur le fil de la légalité. Tu travailles bien ou tu travailles mal, au final, tu es foutu dehors sans reconnaissance des efforts fournis ». Le même choix esthétique préside à chacun de ces portraits. Une étrange impression en découle : celui d’un monde en bleu (la couleur du T-shirt), défait, même si le message demeure bien un message d’espoir. S’ensuit une chronologie de ces 24 mois de mobilisation, fait de manifestations, de délégations, de journées de grève, d’occupation, etc. Une courte présentation historique permet de suivre l’évolution du site de Villemur, de la SGE à Molex. Quelques textes (Vous avez dit « Lutte de classes »…) des sociologues Stephane Beaud et Michel Pialoux ou d’Eric Darras et Alexandra Oeser, politologue et sociologue à Toulouse, permettent de donner du sens à ces photographies. Une belle initiative, graphiquement réussie, pour laisser une trace aux futurs salariés en lutte. De ce point de vue, comme l’envisage Eric Darras, cet ouvrage constitue bien un lieu de mémoire ouvrière, sur la base de l’excellent travail photographique d’Eric Cabanis, reporter-photographe.

Illustrations

References

Electronic reference

Georges Ubbiali, « Portrait d’une lutte. « Les Molex » pour mémoire. Photographies d’Éric Cabanis, Toulouse, Les éditions Arcane 17, 2010. », Dissidences [Online], Mai 2012, 12 May 2012 and connection on 14 October 2024. URL : http://preo.u-bourgogne.fr/dissidences/index.php?id=680

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Georges Ubbiali

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