Après une préface assez laborieuse à lire de Michel Legris, Jean-Luc Debry, plutôt connu jusqu'à présent pour ses écrits autour de Communards, tente ici une analyse de la catégorie sociale à laquelle il appartient lui-même, celle des insaisissables classes moyennes. Partant du recul de la conscience de classe de la classe ouvrière, mise en lumière en particulier avec les travaux de Stéphane Beaud et Michel Pialoux, l'auteur se livre ensuite à une dissertation philosophique qui souffre d'une certaine tendance à la théorisation, sans beaucoup d'exemples concrets. On y apprend que selon lui, cette classe centrale, plus idéologique que sociale au vu de son hétérogénéité (le fameux secteur tertiaire), déterminante, impose ses codes à la société toute entière : un individualisme forcené, qui entretient la confusion entre besoin et désir ; un conformisme dénué de toute réflexion, adepte de la modération et du juste milieu, et qui s'étourdit de son statut rêvé ou acquis de propriétaire ; un infantilisme obsédé par la sécurité et l'hygiène, qui n'en est finalement, dans sa vision la plus extrême, qu'une déclinaison. Des réflexions personnelles, donc, un rien nombrilistes, et dont certains développements frisent par trop l'excès (les considérations sur les « non-lieux » que seraient l'autoroute ou la rue piétonne, par exemple).
Jean-Luc Debry, Tous propriétaires ! Du triomphe des classes moyennes, Paris, Éditions Homnisphères, 2008, 176 p. (Expression directe).
Article publié le 10 décembre 2012.
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Jean-Guillaume Lanuque, « Jean-Luc Debry, Tous propriétaires ! Du triomphe des classes moyennes, Paris, Éditions Homnisphères, 2008, 176 p. (Expression directe). », Dissidences [En ligne], Politique et société en France, publié le 10 décembre 2012 et consulté le 21 novembre 2024. URL : http://preo.u-bourgogne.fr/dissidences/index.php?id=570