Qui ne serait pas immédiatement attiré par une étude portant sur ce thème ? Hélas, le résultat n'est absolument pas à la hauteur des espoirs suscités. Si le jeune chercheur essaie de contextualiser les périodes électorales par l'activité sociale (grèves, mouvements protestataires, guerres et dimensions internationales), les points laissant à désirer dominent largement ce travail. Certes, on y trouve de belles cartes électorales (en couleur et en annexes), en particulier des résultats de LO, mais pas de travail sérieux d'analyse desdits résultats. La presse des organisations a été peu utilisée, au profit du Monde ou des différentes éditions de L'année politique, économique, social en France. On y trouve une collation a minima des résultats électoraux. Ainsi, le nom des candidats (pour ne rien dire de leur sociologie) ne figurent même pas dans le travail. La collation même des résultats est présentée a minima. Alors qu'on était en droit d'attendre de longs tableaux présentant l'ensemble des résultats par type d'élection, ces informations ne sont pas fournies, sauf exception pour telle ou telle élection. Quant ils le sont (par exemple pour l'élection municipale de 1967), les tableaux récapitulatifs sont faux ! L'idée d'une comparaison des résultats électoraux des différentes familles, à partir de l'entrée des cultures politiques, est absente. De surcroît les erreurs émaillent le texte, ainsi de l'usage de la notion d'entrisme, utilisée à tort et à travers (pour les partis, mais aussi pour les syndicats ou les associations). Le fait que les bulletins intérieurs soient réservés aux seuls dirigeants de LO (p. 61) ou que la CFDT intervient en 1956 (rappel : cette dernière est crée en 1964), le GRS comme groupe sympathisant de l'UCI (p. 107) sont d'autres illustrations de ce type d'erreurs. Enfin, les jugements à l'emporte pièce (échec définitif, confusion entre implantation électorale et implantation sociale) finissent par décrédibiliser ce travail portant sur un thème tout à fait novateur. En émerge quelques vagues repères sur un sujet qui reste à explorer.
Julien Sonesi, L'implantation électorale des mouvements trotskistes de 1945 à 2002, maîtrise d'histoire, Université de Bourgogne, ss. dir. Jean Vigreux, 2004, 182 p.
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Georges Ubbiali, « Julien Sonesi, L'implantation électorale des mouvements trotskistes de 1945 à 2002, maîtrise d'histoire, Université de Bourgogne, ss. dir. Jean Vigreux, 2004, 182 p. », Dissidences [En ligne], 2 | 2011, . URL : http://preo.u-bourgogne.fr/dissidences/index.php?id=203