Gilles Borrey, Besancenot de A à Z, Paris, City éditions, 2009, 224 p. (Document).

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Après la vague de parutions consacrée au NPA et à Besancenot aux mois d'avril et mai derniers, dont nous avons rendu compte en son temps, voici une nouvelle vaguelette constituée de deux ouvrages qui ont peut-être eu du mal à être terminés avant l'été. Outre celui de Renaud Dély ( Besancenot, l'idiot utile du sarkozysme ), il y a donc celui du journaliste Gilles Borrey, conçu sur le mode de l'abécédaire, repérant principalement des thèmes de lutte ou des figures emblématiques de l'histoire du courant auquel appartient Besancenot.

Le problème, c'est que dans les deux cas, le travail de l'auteur est contestable. Outre une relecture trop rapide (avec FO au lieu de LO dès l'introduction), qui se voit du fait de fréquentes fautes de syntaxe, on peut reprocher à Borrey d'osciller entre deux tendances. Soit il reproduit presque mot pour mot le discours de Besancenot et de la LCR devenu NPA, en usant un peu facilement du copier-coller (certains documents sont pratiquement reproduits in extenso ) et des citations sans aucune référence, demeurant donc platement descriptif. Soit il bascule à l'inverse dans une prose plus qu'incertaine, aux références historiques indigentes et très mal digérées1, voire rarement polémique (sur Action directe), reprenant tout de même un peu trop systématiquement la terminologie fourre-tout (et davantage policière ici) d'ultra-gauche. Plutôt que de lire ce livre tout juste meilleur que celui de Julien Beauhaire, mieux vaut se reporter à celui d'Eric Hacquemand (tous deux chroniqués sur notre site).

Notes

1 Plutôt que de nous lancer dans un long catalogue, nous préférons citer cet extrait digne de figurer dans une anthologie, tiré de l'entrée Lutte ouvrière : « Fondé en 1936 par un jeune militant trotskiste d'origine roumaine, David « Barta » Koner [sic], Lutte ouvrière est en fait une émanation de la SFIO. Une poignée de militants, jugeant l'organisation de gauche trop modérée en ces temps de lutte sociale violente, fait scission et lance le Parti ouvrier internationaliste. A cette époque, les dissensions dans l'extrême gauche sont violentes et les heurts entre staliniens et trotskistes (sans parler des marxistes, léninistes et autres sous-branches très actives) sont quasi quotidiennes [re-sic]. Le mouvement devient Voix ouvrière, juste après la guerre, et multiplie les actions d'éclat, notamment lors des grèves de Renault ou autres manifestations, qui dégénèrent souvent en pugilats. Pendant Mai 1968, Voix ouvrière prend les barricades et monte de nombreuses opérations coup-de-poing afin de déstabiliser le système [re-re-sic]. (…) Même si le parti a gardé du trotskisme un de ses points forts (l'entrisme, soit le fait d'entrer incognito chez l'ennemi afin d'en faire imploser le système), le parti veut prendre le pouvoir par les urnes. » (pages 111-112). N'en jetez plus ! Retour au texte

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Référence électronique

Jean-Guillaume Lanuque, « Gilles Borrey, Besancenot de A à Z, Paris, City éditions, 2009, 224 p. (Document). », Dissidences [En ligne], 2 | 2011, . URL : http://preo.u-bourgogne.fr/dissidences/index.php?id=156

Auteur

Jean-Guillaume Lanuque

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