Le présent volume rassemble des contributions issues des réflexions menées lors du 47e congrès de l’Association des Germanistes de l’Enseignement supérieur (AGES) qui s’est tenu à Dijon du 22 au 24 mai 2014 autour de la thématique « Circulations – Interactions ». Tant par sa position géographique au carrefour de multiples influences que par son histoire culturelle et politique, l’espace germanique paraissait en effet constituer un cadre privilégié pour étudier les relations dynamiques entre circulations et interactions dans leurs différentes formes. Un regard à la fois diachronique et pluridisciplinaire sur cette problématique semblait par ailleurs d’autant plus pertinent à une époque où la circulation physique n’apparaît plus comme une condition nécessaire à celle des idées et où nouveaux médias et réseaux sociaux ont fait exploser les cadres et les modalités de cette dynamique.
Les sept articles réunis dans ce premier volume ont pour point de commun de proposer une approche historique et sociologique de différents exemples d’interactions culturelles qui ont pu se produire dans l’histoire allemande contemporaine, et notamment – à travers quatre contributions – dans un cadre franco-allemand: interactions volontaires (échanges universitaires durant l’entre-deux-guerres) ou subies (exil germanophone en Bolivie), émanant d’initiatives individuelles (les voyages de Carl Goerdeler à l’étranger durant les années 1937-39) ou d’une volonté étatique (accords culturels entre la France et la Grèce et l’Allemagne et la Grèce en 1938), issues d’une circulation physique des personnes ou au contraire passant par le prisme d’un média (article consacré à la circulation du cinéma allemand contemporain en France). L’analyse des rapports qui s’établissent entre les groupes et les individus concernés – domination, affrontement, concurrence (comme par exemple dans les colonies allemande et française du Togo et du Dahomey), coopération, assimilation, voire non-interaction – et des réactions individuelles et collectives face à ces phénomènes (voir par exemple les réflexions de W. Brepohl dans les années 1920 sur l’impact négatif des migrations sur l’identité de la Westphalie) est au centre des différentes contributions.