Bibliography
Anders, Günther, Et si je suis désespéré que voulez-vous que j’y fasse [1977], Paris : Allia, 2010.
Anders, Günther, L’Homme sans monde : écrits sur l’art et la littérature, Paris : Fario, 2015.
Bachelard, Gaston, L’Air et les songes. Essai sur l’imagination du mouvement [1943], Paris : biblio essais, Le Livre de Poche, 2010.
Barthes, Roland, La chambre claire, Paris : Seuil, 1980.
Beckett, Samuel, Le monde et le pantalon [1945-1946] suivi de Peintres de l’empêchement [1948], Paris : Éditions de Minuit, 2006.
Benjamin, Walter, « Petite histoire de la photographie », Œuvres II, Paris : Folio essais, Gallimard, 2000.
Bépoix Michel, Lusardy Martine, Varian Fry, Marseille 1940-1941, Paris : Passage Piétons/Halle Saint Pierre, 2007.
Blanchot, Maurice, « Le nom de Berlin », in : Lignes, 2000/03, n° 3.
Brecht, Bertolt, « Sur le sens du mot émigrant » [1937], in : Poèmes 1934-1941, t. 4, Paris : L’Arche, 1966.
Breton, André « Le Surréalisme et la peinture », in : La Révolution surréaliste, n°4, 15 juillet 1925.
Courthion, Pierre Courbet raconté par lui-même et par ses amis, t. 2, Genève : P. Cailler, coll. « Les grands artistes racontés par eux-mêmes et par leurs amis », 1950.
Deleuze, Gilles, Guattari Felix, Mille Plateaux, Paris : Minuit, 1980.
Deleuze, Gilles, Logique du sens, Paris : Minuit, 1969.
Dubuffet, Jean, « Routes et chaussées, mars 1956 », in : Prospectus et tous écrits suivants, t. II, Paris : Gallimard, 1986.
Frizot, Michel, Histoire de voir, t. 3, Paris : Centre national de la photographie, Photopoche, n°42, 1989.
Glozer, Laszlo, Wols photographe, Paris : Centre Georges Pompidou, 1978.
Haftmann Werner, Roché Henri-Pierre, Sartre Jean-Paul, Wols en personne/ aquarelles et dessins, Paris : Delpire, 1963.
Levinas, Emmanuel, Humanisme de l'autre homme, Montpellier : Fata Morgana, 1972.
Levy, Pierre, Des artistes et un collectionneur, Paris : Flammarion, 1976.
Michaux, Henri, Emergences, Résurgences, Genève : Skira, « les Sentiers de la création », 1972.
Reliquet Scarlett et Philippe, Henri-Pierre Roché, l’enchanteur, Paris : Ramsey, 1999.
Roché, Henri-Pierre, Ecrits sur l’art, Marseille : Dimanche, 1998.
Roché, Henri-Pierre, in : Wols, Paris : Galerie René Drouin, 1945, n. p.
Roth, Joseph, Lettres choisies (1911-1939), Paris : Le Seuil, 2007.
Sartre, Jean-Paul « Doigts et non-doigts », in : Aquarelles et Dessins de Wols, Paris : Delpire, 1963, in : Situations IV, Paris : Gallimard, 1964.
Schild, Erwin, The Very Narrow Bridge, Toronto : Malcolm Lester, 2001.
Suchon Sandrine, Résistance et La liberté. Dieulefit 1940-1944, Pug, 2010.
Van Damme, Claire Wols Biografische Documenten, Gent : 1985.
Wols, Les Aphorismes, Hans Joachim Petersen éd, Paris : Flammarion, 2010.
Top of page
Notes
Madame Jeanne Lanvin, présidente de la commission de la haute couture de l’exposition universelle, choisit Wols comme photographe, sur les recommandations de la fille de Jeanne Lanvin (?) ou bien par l’intermédiaire des connaissances de Grety Dabija, compagne de Wols. Cette commande lui assura des revenus et un certain succès ; ces photographies du pavillon de l’élégance sont publiées dans de nombreux magazines et vendues en cartes postales. Voir Laszlo Glozer (1978 : 45-55).
Cet acronyme qu’il adopte est dû à une erreur de transcription de son nom, réduction de son nom Wolfgang Schulze, sur un télégramme qui lui a été adressé par la secrétaire du directeur de la maison Lanvin. Cette décision atteste d’une volonté de se libérer de tout lien passé mais aussi de récupérer et d’intégrer accidents et contraintes à sa création.
Après la démission du gouvernement Blum en juin 1937, et les décrets-lois Daladier en mai 1938 qui facilitent les expulsions, les réfugiés subissent surveillance policière et tracas administratifs. Par exemple, le roman d’Erich Maria Remarque Les exilés (1939) relate la vie quotidienne des apatrides, des sans-papiers, leur difficulté à obtenir des permis de séjours ou à trouver du travail avant la Seconde Guerre mondiale.
De mai 1940 au 29 octobre 1940. Auparavant, Wols avait été interné au stade de Colombes en septembre 1939, puis dans différents centres jusqu’en décembre 1939 où il fut emprisonné au Camp de rassemblement des étrangers de Neuvy-sur-Barangeon.
Les aquarelles exécutées au camp des Milles possèdent des indices de son environnement quotidien, par exemple des murs de briques comme ceux du camp des Milles, des insectes, des bouteilles.
En septembre 1939, Wols qui a 26 ans, refuse de rentrer faire son service militaire en Allemagne et devient un émigré apatride (sans le statut Nansen comme ce fut le cas pour les opposants au nazisme). Wols est incarcéré dans différents camps d’internement à partir de septembre 1939 et fut libéré après son mariage (le 29 octobre 1940) avec Grety Dabija (d’origine roumaine), française après un premier mariage avec Jacques Baron. Dans la correspondance publiée par Claire Van Damme (1985 : 36), une fiche de recensement de 1945 datée du 17 juillet indique pour la nationalité du peintre : « refugié allemand », et dans une lettre (permis de voyage en faveur de Wols pour Cassis et Paris, accompagné d'une confirmation de sa loyauté envers la France, délivré par la mairie de Dieulefit) datée du 20 septembre 1945, il est écrit : « Nous, soussigné, (illisible) Maire de Dieulefit certifions que / Monsieur Schulze-Wols-Otto, apatride/doit se rendre à Cassis et à Paris/pour ses affaires. » (1985 : 38).
En novembre 1942 il s’installe à Dieulefit (Drôme provençale) puis il s’éloigne du centre en s’installant au lieu-dit Les Rouvières pour se cacher des autorités allemandes à partir de septembre 1943. Il retournera à Paris en décembre 1945.
Lettre de Jeanne Barnier, secrétaire de la Mairie de Dieulefit pendant la Seconde Guerre mondiale (Haftmann, Rocher, Sartre 1963 : 22). Jeanne Barnier a fourni de nombreux faux papiers, fausses cartes d’identité, fausses cartes d’alimentation, faux permis de conduire etc. aux réfugiés.
Sans oublier les restrictions, le papier devenant rare.
Roberto Matta, cité par Michel Bépoix et Martine Lusardy (2007 : 160).
Wols Aphorisme 46, 2010 : 24
Wols avait fait une demande de bourse au comité Varian Fry (l’attribution de cette bourse permettait aux intellectuels, aux artistes de fuir aux États-Unis), celle-ci n’aboutira pas. Cf. le Curriculum vitae manuscrit de Wols pour un visa d’entrée aux Etats-Unis, écrit en anglais entre 1940 et 1942, déposé auprès de l’Emergency Rescue Committee de Varian Fry à Marseille (Wols 2010 : 137-139). Cependant, en 1942, une exposition des dessins de l’artiste a lieu à la Betty Parsons Gallery de New York ; cette exposition a pu avoir lieu grâce à Kay Boyle (écrivaine et journaliste américaine et proche de Varian Fry) qui rentra aux Etats-Unis avec des dessins de Wols.
Cf. note 1.
Sans titre (Cassis, rochers et vagues), 1941-1942, tirage moderne, 10,4 x 7,5 cm, Paris, Galerie Natalie Seroussi.
Avec la série des Sols et terrains (1951-1952), puis la série des Texturologies (à partir de 1957), Dubuffet porte son attention sur la matière comme présence mentale (« pure chose mentale »).
Sans titre (Cassis, rochers),1941-1942, tirage moderne, 7,5 x 10cm, Paris, Galerie Natalie Seroussi.
Sans titre (reflets dans l’eau), c. 1941, tirage moderne 1976, 15,9 x 20,6 cm, The J. Paul Getty Museum, Los Angeles.
Autoportraits, novembre 1940-novembre 1942, tirage moderne, 16,6 x 16,2 cm, collection Hans-Joachim Petersen.
Yves Bonnefoy, cité dans Michel Frizot (1989 : 99).
Pierre Levy (1907-2002) est un industriel, mécène et collectionneur. Il fit un don important à la ville de Troyes ce qui a permis l'ouverture à Troyes du musée d’Art moderne.
Michaux 1972 : 35
Jusqu’au 9 septembre 1943, Dieulefit était sous occupation italienne.
Il ne récupéra du matériel photographique qu’en octobre 1945.
En novembre 1942.
Le philosophe Emmanuel Mounier a fondé la revue Esprit en 1932, frappée d’interdiction le 15 août 1941. Il arrive à Dieulefit à la fin de l’année 1942.
Ces informations proviennent de l’ouvrage de Sandrine Suchon (2010 : 73)
Entretien de Jeanne Barnier avec Sandrine Suchon (2010 : 120).
Henri-Pierre Roché fait la connaissance de Wols le 21 décembre 1941. Grâce à l’écrivain, Wols rencontrera le directeur de la galerie du même nom, René Drouin, en avril 1945.
Sur le sens du mot émigrant [1937] (Brecht 1966) : « J’ai toujours trouvé faux le nom qu’on nous donnait:/Emigrants/Le mot veut dire expatriés ; mais nous/Ne sommes pas partis de notre gré/Pour librement choisir une autre terre ;/Nous n’avons pas quitté notre pays pour vivre ailleurs, /Toujours s’il se pouvait/Au contraire nous avons fui. Nous sommes expulsés, /Nous sommes des proscrits/Et le pays qui nous reçut ne sera pas un foyer mais /L’exil. »
On se souvient de Gustave Courbet dans La rencontre ou Bonjour Monsieur Courbet (1854), où le peintre chemine bâton de pèlerin à la main, son attirail de peintre dans le dos, et offre une image d’un missionnaire fouriériste. L’artiste parcourt ainsi le monde s’affranchissant des conventions et des commanditaires : « (…) je viens donc de débuter dans la grande vie vagabonde et indépendante du bohémien », lettre de Courbet à son ami F. Wey (Courthion 1950 : 78).
Ossip Zadkine, Van Gogh marchant à travers champ, 1956, bronze patiné, 71 x 32 x 22 cm, Musée Zadkine, Paris.
Henri Pierre Roché relate certaines visites de Wols dans ses Carnets, par exemple celle du 22 janvier 1944 : « Wols vient me voir agité, inquiet, intéressant dans son genre, blessé et pansé au visage, tout rouge, tombé dans son escalier, vin et pipes. » (Reliquet 1999 : 233)
Henri-Pierre Roché ajoute : « Je ne l’ai jamais vu ivre, mais parfois il était vaseux, mécontent, excité, et il se répétait. » (1963 : 261). Si l’alcool donne la sensation d’accroitre certaines facultés, celles de la vision par exemple, il dérègle également les sensations.
Sans titre, 1943, encre de chine/ papier, 14,5 x 21,2 cm, coll. Hans-Joachim Petersen.
Sans titre (composition verte), c. 1942-1943, aquarelle, encre et grattage sur papier, 23, 2 x 28,1 cm, Fondation Karin et Uwe Hollweg, Brême.
La transcription de la ponctuation a été respectée.
Trois souches dans le vent (1944-1945), aquarelle et encre/papier, 15,4 x 10,4 cm, collection privée.
Sans titre (le bateau ivre ; la Maison), c. 1943, aquarelle, plume et encre de Chine /papier, 14,5 x 20,8 cm, Brême, Fondation Karin et Uwe Hollweg.
Féérie d’une ville (1944-1945), aquarelle, encre, blanc /papier, 15,8 x 21 cm, collection particulière. Sur le verso est écrit « 1945 ».
Jean Paul Sartre, « Doigts et non-doigts », préface aux Aquarelles et Dessins de Wols, Paris, Delpire, 1963 ; repris dans Situations IV, Paris, Gallimard, 1964, p. 421-422.
Top of page