Sous la plume de Pierre-Don Giancardi, l'ouvrage Les auxiliaires être et avoir, étude comparée corse, français, acadien et corse a été publié par les éditions Les Presses Universitaires de Rennes (PUR) en 2011 ; il comprend 392 pages auxquelles s'ajoute la table des matières.
Dans l'avant-propos (pp. 7-11), l'auteur explique l'objet de son étude, c'est-à-dire la vérification des concepts de la Théorie des Opérations Énonciatives de Culioli et la vision scalaire des macro-rôles (Foley et Van Valin). Dans l'introduction de la page 13 à la page 28, l'auteur présente les données sur lesquelles il appuie son étude. Ce corpora comprend plus de 2 millions de mots prenant leurs sources à partir d'un corpus d'acadien traditionnel, d'un corpus trilingue français, corse, anglais et des corpus bilingues (français-corse, corse-français, français-anglais et anglais-français). Ces différents corpora sont extraits de divers supports discursifs qu'ils soient oraux ou écrits comme des contes, romans et pièces de théâtre.
Divisée en trois parties, cette étude sur l'auxiliarité est subdivisée en six parties suivies de la conclusion générale (pp. 361-363). La page 365 ouvre sur une annexe intitulée « Sources du corpus » et ferme en page 368. Les annexes (pp. 369-379) donnent des informations sur le sens de la traduction de certains termes, listent les abréviations utilisées et présentent une liste de verbes intransitifs essifs. La fin de l'ouvrage (pp. 381-392) est consacrée aux références bibliographiques puis de la page 393 à la page 398 figure la table des matières.
La première partie est titrée : « Des explications problématiques ». Le chapitre 1 (pp. 31-83) est consacré à « L'hypothèse inaccusative : inaccusatif (être)/inergatif (avoir) ». Ainsi que le souligne l'auteur : « L'approche par possibilité/impossibilité de pronominalisation par clitique partitif (en, en/’nn, ne/ni) n'est pas généralisable puisqu'elle exclut les langues dépourvues d'un tel clitique, tel l'anglais » (p. 82). L'auteur précise également que certains verbes jouent le rôle d'auxiliaire essif alors que pour la même occurrence ayant des « propriétés sémantiques jugées identiques », ce sera l'auxiliaire « avoir » qui sera privilégié. Il exemplifie avec l'unité lexicale courir en français standard : « il a couru » alors qu'en langue corse « corre » appelle l'essif comme auxiliaire. Le chapitre 2 (pp. 85-97) recouvre un article sur l'auxiliarité analysée à partir de la théorie Auxiliary Selection Hierarchy (Sorave, 2000) qui correspond à une étude sur « la répartition des auxiliaires dans les langues qui en possèdent deux ». Cette première partie se termine sur un résumé (pp. 99-100) des problématiques abordées.
La deuxième partie a pour titre : « Nos propositions d'explications de la répartition des auxiliaires au plus près de chacune des langues étudiées ». Le chapitre 3 : « avec les verbes simples » (pp. 103-202). L'auteur analyse les auxiliaires être et avoir dans les différents corpora de langue choisie et en relation avec les verbes simples. Cet auteur cite ainsi les verbes to go et to come précédés de l'essif ou de l'auxiliaire avoir et mentionne que l'émergence de l’auxiliaire être « comme la marque d'un repérage par rapport au paradigme zéro des coordonnées spatio-temporelles, et celle de avoir comme la marque d'un repérage par rapport à un paradigme en relation de différenciation avec le paradigme origine » (p. 103). Ce chapitre est suivi par un résumé (p. 203). Le chapitre 4 ouvre sur l'auxiliarité « avec les verbes pronominaux » (pp. 205-328) à travers une étude de différents exemples pris dans l'ensemble des langues du corpus. De la page 328 à la page 332, une synthèse des problématiques rencontrées y est présentée.
La troisième partie a pour titre : « Vers une explication unifiée ». Le chapitre 5 (pp. 335-342) ouvre sur une réflexion relative au « terme marqué/non marqué dans le cadre de l'auxiliation être/avoir » où « AVOIR est l'auxiliaire non-marqué et ÊTRE l'auxiliaire marqué » (p. 342). Le chapitre 6 (pp. 343-357) est dédié au « rapprochement entre monovalents essifs, pronominal (essif), et passif » dans les quatre corpora linguistiques. En page 359, l'auteur fait une synthèse des objets présentés dans cette partie.
Pour conclure, cet ouvrage est une étude particulièrement pointue et riche de l'auxiliarité des verbes être et avoir dans le cas des langues comme le corse, le français et l'acadien. Elle s'adresse à un lectorat spécialisé (linguistes, grammairiens, enseignants, etc.) et bien entendu, aux passionnés de l'univers des langues.