La revue Soin, Sens et Santé – An International Journal of the Health Humanities est la première revue française d’humanités médicales et en santé. Elle publie, en français et en anglais, des textes scientifiques de recherche originaux, dans une approche uni ou pluridisciplinaire. Les articles sont évalués selon un processus anonymisé d’évaluation par les pairs. La périodicité de la revue est annuelle.
Le projet de cette revue a été élaboré au sein du réseau international sur les humanités médicales soutenu par le CNRS entre 2017 et 2022, réunissant une dizaine de partenaires académiques dans le monde (irn-medical-humanities.org).
Soin, Sens et Santé est adossée à Université Sorbonne Nouvelle et hébergée par la pépinière de revues PREO.
Elle bénéficie également du soutien logistique et financier de l’Institut des humanités en médecine (IHM) de l’Université de Lausanne et du Centre hospitalier universitaire vaudois (CHUV) ainsi que du soutien de l’UMR7172 THALIM (Sorbonne Nouvelle, CNRS, ENS).
Premier éditorial de la revue
La revue Soin, Sens et Santé se propose d’offrir un espace de publication scientifique pour les travaux en humanités médicales et en santé. Elle vise plus particulièrement à mettre en dialogue les recherches qui s’inscrivent dans un champ dont les limites demeurent certes tout à la fois floues, contestées et mouvantes mais dont le dynamisme est évident, façonné au gré des transformations de la santé humaine et des multiples enjeux qui la touchent.
Si Soin, Sens et Santé ne part pas d’une définition figée des humanités médicales et en santé, ni ne cherche à en fournir une, elle souhaite néanmoins offrir une place de choix aux analyses pluridisciplinaires qui s’en réclament.
Et parce que la philosophie, les sciences sociales, l’anthropologie, l’histoire, le droit, l’économie, les sciences politiques, la géographie, l’écologie, ou encore les recherches sur la littérature et les arts abordent des questions liées au soin, aux pratiques médicales et de santé, dans le kaléidoscope de leurs aspects théoriques et problématiques, la revue entend leur proposer un lieu propice, de dialogue ouvert, bienveillant et créatif.
Ce n’est en fait qu’à la condition de la création d’un tel espace de publication, de mise en dialogue souple des disciplines – tant de leurs méthodes, fondements épistémologiques que des questionnements qui en surgissent – avec des pratiques plus ouvertement interdisciplinaires, que les humanités en santé pourront s’inscrire durablement dans le paysage scientifique francophone.
Un dernier qualificatif qui a son importance : Soin, Sens et Santé veut en effet aussi s’assurer qu’une recherche en humanités médicales puisse tout autant s’épanouir en français dans et au-delà de l’Hexagone. La revue entend en particulier offrir un vocabulaire et un appareillage conceptuel qui puisse enserrer sans étouffer ce champ de recherche en plein essor. C’est dans cette perspective d’ailleurs qu’elle souhaite faire une place de choix à la traduction de textes fondateurs ou récents publiés en anglais.
Soin, Sens et Santé se donne d’autres ambitions de défrichage et de construction.
L’observation fine et située de la rencontre clinique et de la pratique du soin, mais aussi des technologies de la santé, trouvera évidemment sa place dans les réflexions portées par la revue. On la voudra mise en perspective à la lumière, entre autres, de l’émergence des critical health humanities et, par ricochet, d’autres domaines de réflexion et approches : disability studies, décolonisation des savoirs et des pratiques de santé, santé globale , une seule santé (one health) et ses approches critiques. Les patientes et les patients, les usagères et usagers des systèmes de santé, les malades plus largement, verront leurs parcours, leurs vécus et ceux de leurs entourages mis en relief. On voudra également faire de la revue un lieu d’interrogations et de débats, qui pourront être à l’occasion vifs ou douloureux, sur les fonctions préventives et thérapeutiques des travaux en humanités médicales ou encore sur la nature et le degré d’engagement, voire d’activisme que ceux-ci sont susceptibles d’impliquer, en particulier face aux iniquités sanitaires et aux injustices sociales ainsi qu’aux défauts d’éthique en matière de recherche et de soin.
Au regard de ces aspirations, la revue se promet d’encourager la diffusion des travaux de jeunes chercheuses et chercheurs et de textes relevant de thématiques et de pratiques en essor (posthumanisme, écoféminisme, recherche-action, par exemple) et/ou se penchant sur des formats de diffusion de la recherche individuelle et collective (blogues, podcast, production graphique, exposition, etc.).
De nouvelles initiatives de formation et de recherche voient le jour dans les universités et institutions hospitalières, mais aussi en dehors de ces lieux, dans le monde francophone et au-delà. Elles élargissent le champ des humanités médicales et en santé et permettent la mise en place de collaborations entre des équipes médicales et soignantes et des équipes de sciences humaines et sociales mais aussi de santé publique, d’épidémiologie ou encore d’économie de la santé. Elles ouvrent de nouveaux espaces de réflexion, de création, de collaboration et de dissémination des savoirs autour desquels la revue aimerait susciter la réflexion.
La revue proposera régulièrement des numéros thématiques, portés par des éditeurs ou éditrices invitées. Elle accueillera des retours d’expérience en matière de recherche et de projets interdisciplinaires ou encore de transfert des connaissances, et d’abord de la recherche vers l’enseignement. Elle accueillera également des recensions d’ouvrages scientifiques mais aussi certains de ces formats alternatifs de diffusion du savoir évoqués plus haut. La médiation scientifique, dans les différentes formes qu’elle peut prendre, constitue en effet l’un des enjeux auxquels la revue souhaite s’intéresser de près.
Le programme de publication de la revue est à l’image de ce positionnement ouvert, sensible au débat et à la pluralité des regards. Son premier numéro adopte ainsi un angle littéraire, autour de la question du diagnostic comme fiction. Le second abordera, cette fois depuis une perspective résolument pluridisciplinaire, la question des liens entre alimentation et santé.