Robert Wurtz est l’arbitre de deux finales de Coupe de France, en 1973 et 1976. Il est également l’arbitre français sélectionné lors de la Coupe du Monde 1978 en Argentine. Il arbitre la finale de la Coupe d’Europe des clubs champions en 1977 et participe aussi à la phase finale du Championnat d’Europe en 1980.
Alexandre Joly : Pouvez-vous me parler de vos caractéristiques en tant qu’arbitre ?
Robert Wurtz : On a toujours dit que j’étais un arbitre spécial, théâtral. Il est vrai, je ne le réfute pas. La raison, elle est simple, j’en ai parlé dans mon livre1 : mon père était musicien d’orchestre et ma mère chantait dans les chœurs. Elle, c’était une femme de théâtre, qui jouait à Strasbourg aussi. Elle aimait amuser les gens. Moi, je voulais faire du théâtre, mais mes parents ne voulaient pas. Si y’avait quelque chose de théâtral en moi, il fallait bien que cela s’exprimât un jour. Finalement, je l’ai exprimé dans l’arbitrage. Or, c’est le seul endroit où il ne faut pas faire de théâtre. Tout mon arbitrage, ça a été, l’amour du foot, de diriger des matchs, mais comme je ne suis pas au service de l’ordre, des policiers, gendarmes et tout, j’ai essayé d’arrondir tout ça. Ça mettait un peu de l’ambiance. C’était le règlement avant tout, mais personnalisé dans ma manière d’être sur l’action. Un arbitre pas classique je vous l’accorde.
Alexandre Joly : Mais vous étiez aussi un arbitre avec de grandes capacités physiques non ?
Robert Wurtz : Oui, ce qui est intéressant dans cette affaire-là, c’était une deuxième motivation de ma part. Quand j’étais petit, jeune, j’étais un gros, assez gros. Mes plus mauvaises notes étaient en gymnastique. Notamment le grimper de corde où je n’étais pas bon. J’étais dans les quatre, cinq gros. À l’âge de 13 ans, j’ai commencé à maigrir et je me suis mis en tête de ne plus jamais être gros. Après avoir joué au foot au Racing Club de Strasbourg, je suis arrivé à l’arbitrage jeune, à l’âge de 21 ans. Je me suis dit : « comme je suis très jeune, et la plupart des joueurs sont plus âgés, comment vont-ils penser que je dis et que je vois juste ? ». Je me suis alors dit que j’allais toujours essayer d’être près du ballon. Or, le fait d’être près du ballon me force à m’entraîner, et donc à garder la forme. Dans mon arbitrage, il y avait le théâtre, mais surtout la présence. Y’a des joueurs qui disaient : « avec Wurtz, tu ne peux pas prendre le public à témoin, il est à côté ». J’essayais aussi de mettre le public dans ma poche, mais ça c’est une autre affaire.
Alexandre Joly : Vous avez été influencé par Paul Frantz à ce sujet ?
Robert Wurtz : Oui, Paul Frantz, tout simplement, car Pierre Schwinté connaissait les pros de Strasbourg. Paul Frantz en avait été entraîneur au début des années 1960. Il connaissait donc Paul Frantz, en tant qu’entraîneur du Racing, mais aussi ex-professeur du CREPS. Paul Frantz nous a fait des causeries à l’INS pour les arbitres. En cours de route, j’ai aussi rencontré un coureur de 110 mètres haies, qui était journaliste. Là, où je m’entrainais, dans ce club, entre midi et deux, il y était aussi et il m’a appris des démarrages, l’interval training, la musculation, car c’était un athlète. Donc souvent je m’entrainais avec lui, parfois seul aussi. Souvent, plus tard, avec Konrath. C’était un très bon collègue d’entraînement. Il en a été reconnaissant je pense. Même parfois, j’ai trouvé des trucs incroyables. On s’entraînait au stade La Meinau entre midi et deux, quand y’avait personne. Les jours où il pleuvait fortement, on allait dans les vestiaires et on faisait quinze rounds de boxe. Je peux vous dire que 15 x 3 minutes en sautillant, c’était pire qu’un sauna. Parfois en hiver, on prenait la voiture, on allait s’entraîner dans les bois, puis on revenait sur Strasbourg. Tout ça, ça permettait d’être en forme.
Alexandre Joly : Pierre Schwinté était votre mentor c’est ça ?
Robert Wurtz : Oui, lui il était dans les contributions indirectes, donc plutôt un bureaucrate. Mais il m’a beaucoup apporté dans l’arbitrage. Notamment concernant les lois du jeu, l’importance de ces dernières. Par contre, ma manière de faire n’était pas la sienne. Lui, il devait s’entraîner une fois par semaine. Je le voyais, quand je jouais au Racing, quand je ne savais pas encore que je deviendrais arbitre. Son entraînement, c’était un footing autour du stade. Mais à l’époque, ça suffisait. Le football était moins rapide. Il m’a par contre appris la philosophie de l’arbitrage et tous les aspects techniques.
Alexandre Joly : Vous souvenez-vous de votre accession au titre d’arbitre de la Fédération ?
Robert Wurtz : Oui y’avait tout d’abord la théorie et ensuite la pratique. Pour la théorie c’était un questionnaire et ensuite un oral. C’était des questions-réponses. Je me rappelle, donc en 1967, d’une personne du Nord, qui s’appelait Monsieur Delasalle, un vieux style. À l’INS, une fois, j’étais en finette ou torse nu. Il me l’avait fait comprendre. Mais pour l’oral, c’était du vieux style, les Delasalle, Faucheux. Déjà à l’époque, alors imaginez aujourd’hui. Ils étaient très centrés sur la discipline. Après, en soi l’oral, ça ne me faisait pas peur car je côtoyais des profs de fac. J’avais quand même l’habitude.
Alexandre Joly : Et concernant la pratique ?
Robert Wurtz : Pour la pratique, y’avait trois matchs et pour devenir tout de suite « pré-fédéral », il fallait sur les trois matchs, une moyenne de 15. Les notes étaient cachetées. Premier match, Amiens contre Beauvais, derby, 2 500 spectateurs. J’y suis vu par monsieur Masson. Robert Masson, qui était notre représentant à la FIFA, pas forcément sportif, mais membre du FIFA Board2. Je fais mon match, il m’a mis un 16,5 sur ce match. Deuxième match, Malakoff contre Rouen, toujours en amateur. Match où j’étais vu par Fauquembergue, Louis Fauquembergue, un ancien arbitre que j’avais vu arbitrer en tant que jeune supporter du Racing. Sur ce match, il me met 16 sur 20. Donc 32,5 sur les deux matchs. Il me fallait plus que 12,5 sur mon dernier match pour passer directement « pré-fédéral » l’année d’après, au lieu « d’interrégional ». Troisième match, Montélimar-Chambéry, vu par le Président de la CCA, monsieur Eymery. Match normal, rien à dire. Peut-être un peu trop de ce qu’il n’aime pas trop voir, en termes de théâtre, probablement. Note : 12 sur 20. Donc j’arrivais à 44.5, il m’avait donné pour juste que je puisse passer « interrégional », mais pas « pré-fédéral ». Ce qui n’est pas grave, car cela m’a permis d’apprendre plus longtemps avant d’être lancé dans la Division 2 nationale. Au stage des arbitres à l’INS, champagne pour les nommés, j’étais tout de même major. Au champagne, je vois Robert Masson et Louis Fauquembergue, l’un dit à l’autre : « Nous, nous étions d’accord sur ce candidat. » L’histoire avec Eymery est toujours un peu restée. Ensuite, plus tard, il essayait d’avantager ceux d’en bas, de la Ligue du Sud-Est. Je peux vous les citer, Kitabdjian et tout. Car il était de Marseille. Eymery était un fabuleux connaisseur des lois, fabuleux. Je pense néanmoins qu’il avait une revanche à prendre sur Schwinté. Schwinté était un cas spécial, un fouteur de merde, contestataire, quand il était arbitre. Eymery ne lui a jamais pardonné. Donc Eymery m’en a voulu via ce Schwinté. Comme en plus, j’étais d’un style qui ne lui plaisait pas, c’était toujours un peu difficile. Disons que ce n’était pas trop mon ami.
Alexandre Joly : La Commission Centrale des Arbitres, c’était quoi les consignes à l’époque sur la manière d’être ?
Robert Wurtz : Il fallait rester sobre. C’était donc l’opposé de ce que je faisais : « Ne faites pas du théâtre, ne vous faites pas remarquer. »
Alexandre Joly : Vous considériez que vous étiez un arbitre autoritaire ?
Robert Wurtz : Oui, on me l’a parfois reproché, « l’autoritaire Monsieur Wurtz ». Je ne le prenais pas trop mal, car je voulais aussi montrer que ce n’était pas une autorité de policier. Mais c’est vrai que j’étais autoritaire.
Alexandre Joly : Pouvez-vous me parler de vos stages d’été que vous aviez chaque année ?
Robert Wurtz : Oui c’était chaque année à l’INS, l’Institut National des Sports à Vincennes. Nous avons fait trois ou quatre années à Vichy aussi au milieu des années 1970. Puis nous sommes revenus à l’INS. Puis, dans les années 1980, y’avait aussi un point à la mi-saison. Le rendez-vous de l’été servait à faire le test de Cooper, qu’on faisait sur les pistes de l’INS en juillet de chaque année.
Alexandre Joly : Durant ces stages estivaux, au niveau théorique, quel était le contenu des conférences ?
Robert Wurtz : Chaque membre de CCA parlait d’un sujet, chacun avait son « dada ». C’était un bilan de la saison avant les vacances sportives.
Alexandre Joly : Vous parlez de « dada », est-ce que vous vous souvenez de certains dadas de membres de la CCA ?
Robert Wurtz : Oui je me rappelle de l’un de Robert Masson, en 1978. J’ai un match Paris FC contre Nantes. À ce moment-là, on était vu à peu près sept fois durant la saison. Ça a été quatre, puis sept, puis dix. Je savais que Robert Masson ne m’avait pas encore vu. Schwinté m’avait dit que Masson serait à mon match. Je fais ce match en pensant que Masson était dans les tribunes. Or, le « dada » de ce Robert Masson, c’était l’exécution des pénaltys. Si un joueur rentre trop tôt et que le but est marqué, c’est à refaire. Donc, dans ce match, je donne un pénalty pour Nantes. Nantes marque. Moi, j’ai en tête que Masson est là. Un joueur de Nantes était rentré trop tôt dans la surface. Je donne pénalty à refaire, pensant à Masson, à deux minutes de la fin, alors qu’il y avait 0.0. But marqué et Nantes gagne 1.0. Le lendemain, j’arrive en gare de Strasbourg et y’a des types qui disent : « Wurtz aide Nantes », car Nantes était en concurrence avec Strasbourg pour le titre. Après coup, vous savez ce que j’apprends, c’est que le jour du match, Masson était déjà mort. Il était mort alors que moi je croyais qu’il était là et j’ai redonné un pénalty à refaire pensant qu’il m’observait.
Alexandre Joly : Quelle perception aviez-vous des médias durant votre carrière ?
Robert Wurtz : Bonne. Je pense pouvoir dire que j’ai eu de bonnes relations avec les journalistes. Lorsqu’il y avait des critiques, j’essayais de m’améliorer pour l’avenir. J’ai toujours accepté leurs critiques, quand elles étaient mauvaises. Lorsque c’était bon, Thierry Rolland ou Robert Vergne, ils mettaient la gomme. Donc j’étais aimé par les journalistes. Vous savez, pour la première finale de Coupe de France que j’ai faite, je n’ai pas vu la main de Bernard Lacombe, le match était gâché par ça. Dans France Football, j’ai ensuite avoué que je m’étais trompé et Jacques Ferran avait écrit dans France Football : « Robert Wurtz : je me suis trompé. » Il a dit dans son article que c’était tout à mon honneur d’avoir reconnu que je m’étais trompé.
Alexandre Joly : Vous lisiez L’Équipe et France Football ?
Robert Wurtz : Oui je lisais. J’étais intéressé par ce qu’ils disaient. Ça c’était issu de mon père. Quand j’allais à l’École à Strasbourg, je rentrais avec le tram B et je devais toujours lui acheter le lundi L’Équipe et le mardi France Foot. Apparemment, dans le tram B, je disais à mes copains à haute voix les résultats du week-end. Je les lisais, donc ça au début des années 1950. Ensuite, naturellement, en tant qu’arbitre, je voulais aussi voir ce qu’on écrivait de moi.
Alexandre Joly : Est-ce que vous aviez des consignes de la CCA sur le fait de parler ou non aux médias ?
Robert Wurtz : Oui, normalement, nous ne devions accorder aucune interview aux journalistes après un match. En dehors des matchs, je ne pense pas que nous ayons eu des consignes. Les membres de la CCA n’aimaient pas trop ça, d’autant plus qu’eux-mêmes n’étaient plus tellement sollicités. Une fois, je venais d’être nommé « fédéral » en 1969 et y’avait un match télévisé en direct. Ce qui était très rare à l’époque avec l’ORTF. C’était Saint-Étienne-Nîmes. Un journaliste était venu à la mi-temps, c’était Michel Drhey, je l’ai accepté. J’ai parlé, y’a eu des commentaires défavorables, mais ça m’a permis qu’on me connaisse mieux. À l’époque, il était rare que l’on se fasse connaître via la télé, vu qu’il n’y avait pas beaucoup de matchs retransmis.
Alexandre Joly : Quelle différence faisiez-vous entre les matchs internationaux et les matchs en France ?
Robert Wurtz : Dans un sens, c’était plus facile à l’international car les joueurs qui jouaient étaient soumis à des règlements durs avec l’UEFA. L’arbitre était plus maître du débat, plus respecté. En France, on se connaissait plus avec les joueurs, alors que les matchs internationaux, ils ne nous connaissaient pas.
Alexandre Joly : Est-ce que vous avez mis des choses de côté pour l’arbitrage ?
Robert Wurtz : Oh oui. Beh déjà, j’ai changé sept fois de profession pour arbitrer. J’ai fait huit métiers. J’ai dû arranger ma vie professionnelle pour l’arbitrage, qui était une passion importante. Car on n’était pas payé grand-chose, on avait des matchs la semaine. Il fallait se débrouiller pour le boulot.
Alexandre Joly : Si vous avez changé de métiers autant de fois, c’est que vous ne trouviez pas assez d’aménagements par rapport à l’arbitrage ?
Robert Wurtz : Oui, c’est la raison principale.
Alexandre Joly : Comment ont évolué les indemnités ?
Robert Wurtz : C’est passé de 40 francs à 180 francs, puis à 600, puis à 1 000. En 1969, c’est sûr que c’était encore 40 francs. En 1972 c’est passé à 180. Puis vers 1975-1976, 600. Puis on est arrivé à 1 000 vers 19803. Et c’est à partir du moment où on a été à 600 que les impôts sont venus.
Alexandre Joly : Ça ressemblait à quoi une de vos semaines en tant qu’arbitre ?
Robert Wurtz : On va prendre un cahier et voir ensemble (il m’explique tout en feuilletant le cahier). En 1974, je travaillais dans un laboratoire d’analyse de sang de Strasbourg, technicien de labo. Mois de mars, c’était très chargé. Je travaille le vendredi 1er mars. Samedi 2 mars : Nantes-Nîmes, 16e de finale Coupe de France aller. Je fais Strasbourg-Nantes en aller-retour par le chemin de fer du coup, via Paris. Je rentre du match, laboratoire le lundi. Mercredi 6 : match de D1 à Lille, chemin de fer, partir le matin 6 heures, revenir le soir après le match. Jeudi labo. Dimanche 10 : Bordeaux Coupe de France contre Toulouse. Strasbourg-Bordeaux via Paris en chemin de fer, 1 000 kilomètres. Laboratoire le lundi. Mercredi 13 : Bastia-Lens, match que personne ne voulait faire. J’y vais en avion. Retour, laboratoire le lendemain. Samedi 16 : Lyon-Metz. Train de nuit au retour. Laboratoire toute la semaine. Le 23 : Nancy-Rennes. Mercredi 27 : Saint-Etienne-Nice. Samedi 30 : Toulouse. Donc j’avais fait huit matchs durant le mois. Et entre tout ça, j’allais au laboratoire. Une précision quand même, j’étais encore célibataire. C’est l’année où après, je suis parti au Brésil faire ma tournée. Et c’est grâce au football, ou à cause, que j’ai fait huit métiers, mais vous comprenez pourquoi.
Alexandre Joly : Et il se passait quoi juste avant le match ?
Robert Wurtz : Beh y’avait les consignes aux juges de touche. Mais sinon le plus souvent, je m’enfermais dans le vestiaire et je me concentrais sur le match. À mon époque, il n’était pas de mode à ce que les arbitres s’échauffent sur le terrain. Mon échauffement, je le faisais dans le couloir des vestiaires. À la fin, je me suis amusé à sortir quelques fois pour faire le « guignol », c’était le cinéma et pour en mettre quelques-uns dans ma poche. Y’avait la feuille de match aussi dont il fallait s’occuper. L’heure d’avant, je me mettais dans le match. L’exemple inverse, quand je lui ai fait la touche, c’était Vautrot. Il discutait encore avec dix journalistes dix minutes avant d’entrer sur le terrain. Il me rendait fou. Il avait une tout autre façon de faire. Moi, je me mettais en petit short, avec de la crème et le Synthol qui sentait fort. Après, y’avait aussi les consignes aux capitaines.
Alexandre Joly : Quelle vision vous aviez d’un Michel Vautrot à l’époque ?
Robert Wurtz : Michel Vautrot, c’est quelque chose de fantastique, il ne sait pas jouer au foot. Et il a quand même fait deux Coupes du Monde. C’était un très bon arbitre. La taille a aidé. C’était un type intelligent. Il a su régir les joueurs, la taille aidant beaucoup. Psychologiquement il avait tout compris. Il écrivait à l’époque dans le journal de Besançon. Il a réussi à faire un très bon arbitre sans jouer au foot. C’est un type intelligent. Aujourd’hui, c’est un plaisir de se revoir et de se rappeler les anecdotes.
Alexandre Joly : Aujourd’hui, pas avant ?
Robert Wurtz : Beh nous avons aussi été rivaux quand même. C’était alimenté en plus. Schwinté me disait : « Vautrot a fait ça, Vautrot a fait ci ». Le docteur Barde était plus pour lui et moi Schwinté de mon côté.
Alexandre Joly : Et Joël Quiniou ?
Robert Wurtz : Quiniou c’est encore une autre génération. Vautrot a quatre ans de moins que moi et Quiniou huit. Quiniou vient plus vers la fin de ma carrière. Rivalité aussi. Il a fait trois Coupes du Monde. Quiniou avait un avantage sur nous, politique, c’est qu’il habitait Paris. Il était plus proche, mais c’est un sympathique garçon. Donc oui, le souvenir des arbitres de cette époque, c’est souvent Quiniou, Vautrot, Wurtz. Pas forcément Georges Konrath, mais il le sait. Après, lui il a fait une longue carrière derrière à la Commission centrale des arbitres (CCA) de la Fédération française de football (FFF) et à l’Union des associations européennes de football (UEFA). Alors que moi j’étais à l’émission Intervilles, mais ça c’est une autre histoire.
Alexandre Joly : Pourquoi n’avez-vous pas continué après à la CCA ou en tant que contrôleur ?
Robert Wurtz : Parce que j’étais catégorisé : « cas spécial ». Après, je me suis fait une raison et me suis dit que ce n’était pas fait pour moi. Après, c’est vrai qu’on ne m’a jamais demandé. Ça dérange un arbitre connu à la CCA. Regardez Quiniou et Vautrot, les deux ils ont eu des problèmes aussi. Il ne faut pas être trop connu quand on est arbitre, sinon ça dérange. Mais au vu de mon style d’arbitrage, je n’ai même pas pensé au fait de faire partie de la Commission des Arbitres.
Alexandre Joly : Finalement, qu’est-ce que l’arbitrage vous a apporté ?
Robert Wurtz : Si je devais résumer, l’arbitrage m’a quand même beaucoup apporté. Il m’a surtout appris à connaître les hommes, dans les bonnes comme dans les mauvaises situations. Je pense que j’ai beaucoup appris à vivre grâce au football et à l’arbitrage4.