Roger Martelli, L'archipel communiste. Une histoire électorale du PCF, Paris, Éditions sociales, 2008, 271 p.

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Communisme

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La lecture de ce roboratif ouvrage est vivement recommandé à tous les commentateurs qui se sont extasiés des résultats du Front de gauche (PCF + Parti de Gauche de J.-L. Mélenchon) aux élections européennes de juin 2009, ainsi qu'aux régionales de 2010. Un peu de profondeur historique auquel s'adonne l'historien communiste critique Martelli permet justement de constater le désastre électoral du PCF sur la longue durée. Son livre compile et analyse tous les résultats électoraux du PCF depuis sa création. Le lecteur qui apprécie les chiffres, les statistiques et tableaux sera ravi car le livre en présente par centaines. Le premier chapitre –(1919-1946) dessine le portait de l'implantation électorale du PCF. C'est sur la base de ses ancrages locaux que va se déployer l'influence communiste dans les années d'expansion économique. Le pic électoral est extrêmement bref : il culmine dans les deux années qui suivent la seconde guerre mondiale. Ensuite, durant plusieurs décennies, le score communiste sera contingenté, à un haut niveau (pour aller vite, au-delà de 20 %). Avec la crise, à partir de 1978, c'est une chute permanente des résultats obtenus dans les élections. A partir de 1995, c'est la débâcle, avec le score final à la présidentielle de 2007, 900 000 voix et 1,93% des voix. Parallèlement à cette déconfiture, Martelli analyse aussi la lente désagrégation du communisme municipal et qui donne le titre au livre : celui d'un archipel de zones de résistance (jusqu'à quand ?) au milieu d'un océan désertique. En un coup de zoom, il se penche plus particulièrement sur le cas du 93, département symbole d'un bastion (perdu) du communisme. Mais Martelli ne se contente pas d'aligner des chiffres, tous plus désespérant les uns que les autres qui amènerait sans doute un autre observateur à pronostiquer un coma (largement) dépassé. En analyste et militant, il essaie de comprendre cette lente désagrégation pour saisir si des élans de reconquête sont permis. Selon lui les années 70, début de la pente descendante sont marquées par une triple crise : celle de la base sociologique du PCF, avec l'arrêt de l'expansion du groupe ouvrier. Une crise du soviétisme, cad du modèle soviétique, qui se traduit par la chute du mur. Enfin, l'apparition d'une concurrence à la gauche du PCG, sous la forme des organisations trotskystes (Laguiller, puis Besancenot).

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Georges Ubbiali, « Roger Martelli, L'archipel communiste. Une histoire électorale du PCF, Paris, Éditions sociales, 2008, 271 p. », Dissidences [En ligne], Communisme français, publié le 12 septembre 2012 et consulté le 28 mars 2024. URL : http://preo.u-bourgogne.fr/dissidences/index.php?id=470

Auteur

Georges Ubbiali

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