Le colloque international organisé conjointement par le Centre de recherches Interlangues de l’UFR Langues et Communication de l’université de Bourgogne, le College of the Holy Cross (Mass., USA), et l’université Paris-Diderot s’est déroulé du 24 au 26 juin dernier sur le campus de l’université à Dijon. Il a rassemblé des chercheurs venus du monde entier, du Japon aux Etats-Unis en passant par la Pologne et la Russie, pour débattre des enjeux des rapports texte/image dans un monde en mutation. Parmi eux, des spécialistes internationaux de ces questions, comme Liliane Louvel ou John Dixon Hunt, qui ont présenté certaines de leurs recherches fines sur l’ekphrasis, ainsi que de jeunes chercheurs qui ont pu s’exprimer lors de deux sessions de doctoriales. Ce colloque était organisé à la mémoire de Michel Baridon, décédé l’an passé, initiateur de ces rencontres et de la revue Interfaces. Les articles sélectionnés par le comité scientifique seront publiés dans le prochain numéro de la revue. Ils contiendront des bibliographies représentant les apports récents de la recherche dans les différents domaines abordés, de manière à ce que ce numéro constitue un ouvrage de référence théorique et bibliographique.
Les chercheurs venus de toutes les disciplines de sciences humaines, études anglophones, lettres, histoire, histoire de l’art, et histoire des idées principalement, ont eu des débats fructueux sur la sémiotique et la multimodalité dans le domaine de l’illustration de livres, de l’art moderne, du cinéma et de la bande dessinée. A noter la participation d’amis de Michel Baridon, sur l’histoire des jardins et le dix-huitième siècle français ou anglais, qui ont été touchés par la cérémonie d’inauguration du bosquet planté devant le bâtiment droit-lettres à sa mémoire.
Les théoriciens ont besoin pour étoffer leurs réflexions des œuvres artistiques, et c’est pourquoi ce colloque a aussi été l’affaire des artistes, des partenariats d’importance avec les musées dijonnais ayant permis aux participants de visiter expositions et musées : le musée Magnin a accueilli dans le cadre exceptionnel de son hôtel particulier une soirée dédiée à la représentation des paysages ; l'artiste britannique Simon Morley en résidence au Musée des Beaux Arts, dans le Palais des Ducs de Bourgogne, a participé aux travaux du colloque et a présenté, avec la commissaire de l'exposition, ses œuvres en rapport avec les peintures médiévales du musée ; et enfin la Bibliothèque universitaire a généreusement ouvert ses portes pour montrer une exposition d'objets-livres réalisés dans l'Atelier des Grames (Gigondas) par Anik Vinay, en présence de l’artiste elle-même. Une artiste russe, Olessia Koudriavtseva-Velmans, a fait passer son film inspiré de la mort du médecin du dernier Tsar. Ce colloque reviendra tous les trois ans à Dijon, se tenant alternativement annuellement en Bourgogne, à Paris et aux Etats-Unis sur des thèmes évolutifs. Rendez-vous est donc pris pour l’an prochain.