Le titre de ce livre peut prêter à confusion. Il s'agit ici d'une tentative de réhabilitation du PCF - de son histoire et de sa pertinence actuelle -, bien plus que d'un essai sur la culture communiste. L'ouvrage rassemble une série d'articles (dont deux parus précédemment dans la revue ADEN), centrés surtout sur la période de l'entre-deux-guerres, sans que pour autant soient circonscrits les contours de la « culture » et du « communisme », objets de l'étude.
Les pages sur le recours différencié aux énoncés de « peuple », « classe » ou « nation », ainsi que le parallèle entre Paul Nizan et Paul Vaillant-Couturier sont intéressantes. Malheureusement, le livre souffre d'une quasi absence de mise en perspective historique et de raccourcis simplistes à propos du surréalisme, de la différence entre populisme et littérature prolétarienne, etc. Surtout, la défense partisane et trop systématique des choix politiques du PCF et le manque d'appréhension du stalinisme, la sous-estimation de son impact (rien par exemple sur la répression stalinienne durant la Guerre d'Espagne (page 180)), rendent la lecture pénible. Ainsi, « l'épisode stalinien » serait essentiellement du aux « manœuvres de l'adversaire social » (page 213), tandis que presque tous ceux qui ont - « à tort selon nous » - rompu avec le Parti sont pratiquement désavoués (pages 113-115). Enfin, contrepartie du manque d'analyse critique du patriotisme du PCF et de ses ambiguïtés (pour ne pas dire plus) envers les luttes anticoloniales (particulièrement lors de la Guerre d'Algérie), la rébellion d'Aimé Césaire est incomprise et disqualifiée.
Le ton subjectif de nombreuses pages et la prise à parti apparentent le livre au pamphlet plutôt qu'à l'étude historique. Au final, cet essai constitue donc une suite d'analyses disparates, de qualités inégales, qui semblent principalement destinés à défendre l'inventaire du PCF.