Les Cent Contes drolatiques d’Honoré de Balzac : une écriture des limites

DOI : 10.58335/shc.184

Texte

Les Cent Contes drolatiques d’Honoré de Balzac est une œuvre méconnue qui parut entre 1832 et 18371. Sur les cent contes envisagés, Balzac n’en écrivit que trente, répartis en trois dizains. Cette œuvre fut conçue comme le second pilier de l’édifice balzacien, face à La Comédie humaine2. Il s’agit de contes s’inscrivant dans la tradition des fabliaux du Moyen Âge et rédigés dans une langue du XVIe siècle réinventée. La facture archaïsante, anachronique de cette œuvre rendit la réception impossible, heurta la critique, surprit et découragea le public. Cette réception demeure aujourd’hui problématique, la familiarité avec la graphie et la syntaxe médiévales étant réservée à une élite de lecteurs.

En raison de cette gageure, les Contes drolatiques ont paru correspondre tout à fait au thème de la revue : « Limite(s) ». L’écriture balzacienne, dans ces contes, est bien une écriture de la limite à plus d’un titre. Balzac s’y livre à un quadruple décentrement, par rapport aux attentes des lecteurs de 1830 : les contes sont pour la plupart situés au sein d’une Touraine géographiquement et topographiquement extrêmement bien délimitée, à une époque où la province n’a rien de « romanesque »3. Les intrigues se déroulent au cours d'un Moyen Âge aux bornes indécises, qui s’étend des croisades du XIIIe siècle4 aux troubles religieux du XVIe siècle5. Ils ont pour thème principal les aléas d’une sexualité grivoise : il y est question de jeunes filles que leur pucelage châtouille, de vieux châtelains impuissants et cocus, de jeunes « coquebins » entreprenants, de moines paillards, et de bâtards…

Balzac joue aussi avec les limites de l’Histoire. Il prétend faire oeuvre d’historien en multipliant les déclarations d’authenticité mais la chronologie est lâche et les anachronismes nombreux. La limite est également objet même du récit puisque la géographie politique tient une grande place dans certaines intrigues : il y est souvent question de fief, de terres à gagner ou de limites à transgresser, de rapports féodaux, de guerres et de territoires, etc.

Limites enfin car il s’agit bien de transgression avec les drolatiques : sexuelle d’abord, puisqu’un érotisme débridé se donne libre cours dans ces histoires; politique ensuite car les contes dépeignent une Restauration ratée et la perte de l’éros comme mode de relation au réel sous la dynastie des Bourbons.

Notre réflexion se déroulera en trois points : nous étudierons les limites de la langue et du projet drolatique, les limites historiques qu’interrogent les nombreux anachronismes. Enfin nous verrons en quoi la limite érotique est à lire comme une transgression d’ordre politique.

La recréation d’une langue archaïsante constitue une première limite à la réception des Contes drolatiques. Le projet balzacien d’écrire, en plein milieu des années 1830, des contes dans la tradition des fabliaux du Moyen Âge, était pour le moins original. En février 1830, Balzac est journaliste et dénonce dans les colonnes du journal La Mode les ennemis du rire, se moque de la nouvelle école romantique, repère de « pleurards qui veulent se noyer à tout propos en vers et en prose, qui font les malades en odes, en sonnets, en méditations6 ». Contre ces pleurnicheries, Balzac appelle de ses vœux une réaction, prône un bon « conte à rire7 ». La révolution annoncée a bel et bien lieu : en avril 1832 paraît le Premier dixain des Contes drolatiques qui annonce quatre-vingt-dix autres contes, un Décaméron du XIXe siècle ! Mais l’accueil est glacial. On dénie au « conteur en titre des cabinets de lecture et des femmes oisives8 » le droit d’écrire les Contes drolatiques. On attaque son prétendu savoir : Balzac ignorerait tout du XVIe siècle, et de sa langue a fortiori. La Revue encyclopédique dénonce le passéisme de Balzac : « […] n’est-ce pas méconnaître l’esprit de l’époque où nous vivons que de consacrer tout un volume à des excès de cynisme et à une contrefaçon monotone et fatigante du style ancien9 ? » L’obscénité est unanimement condamnée. Le journaliste du Figaro qualifie les drolatiques de « contes obscénico-drolatiques10 » tandis que la Revue des deux Mondes les accuse de montrer une « débauche réfléchie, froide et calculée qui n’a rien de libertin11 ».

Malgré leur mauvaise réception, les Contes drolatiques n’en appartiennent pas moins à leur époque. Ils coïncident tout d’abord avec la résurrection littéraire de Rabelais. On compte en effet cinq éditions ou réimpressions des Cinq livres entre 1820 et 1830, au moment de la gestation du premier dizain. Au XVIIIe siècle déjà, on recense une quinzaine d’éditions de ses oeuvres12. Avec l’engouement pour Rabelais et sa langue savoureuse, pleine d’archaïsmes et de néologismes, naissent des tentatives de recréation d’une langue du Moyen Âge. Mais ces essais se heurtent aux contraintes de l’énonciation moderne, d’écriture et de réception et n’égaleront jamais la radicalité du projet balzacien qui se distingue par sa créativité13 . Wayne Conner14 a tenté d’évaluer les connaissances qu'avait Balzac de cette langue du XVIe, la part des termes inventés et de ceux empruntés à Rabelais ou d’autres écrivains médiévaux. Le grand modèle pour Balzac est Rabelais et son « omnilanguaige15 ». On trouve le même entassement d’éléments les plus divers : mots savants (latinismes), étrangers et populaires, néologismes et archaïsmes, termes techniques, dialectaux et burlesques. Balzac lui emprunte un nombre considérable de mots et d’expressions, mais pour la terminologie érotique, en revanche, il emprunte plus volontiers à Béroalde de Verville16. On comprend son amertume contre ceux qui l’accusèrent de pastiche. Malgré tous les efforts de Balzac, W.Conner conclut que son orthographe archaïsante est sinon arbitraire, du moins capricieuse.

Pourtant, l’engouement de Balzac pour le Moyen Âge était bien dans l’esprit du temps. Au XIXe siècle, cette période a fait l’objet de débats passionnés. Cet intérêt existait déjà aux siècles précédents17. Néanmoins, la Révolution, avec les troubles et les réformes qu’elle a suscités, a eu une grande importance dans la connaissance que le XIXe siècle eut du Moyen Âge. Au cours des mouvements populaires, de nombreux documents et monuments furent perdus ou endommagés. Mais la mise à disposition des biens nationaux, la vente des biens du clergé et la confiscation ou vente d’une multitude de collections privées, permirent de regrouper et de rendre accessibles des témoignages de l’art et de la vie civile, militaire, populaire, d’un Moyen Âge qui devient dès lors plus familier. À Paris et en province se multiplient les créations d’institutions de conservations, de sociétés savantes. L’intérêt scientifique et culturel pour le Moyen Âge devient bientôt un enjeu véritablement politique. Dans le passé, les contemporains ont cherché les clés de compréhension des troubles politiques dont ils étaient les témoins enthousiastes ou désabusés. Dès lors, l’étude du Moyen Âge, comme sa mise en fiction romanesque, vont faire l’objet d’espoirs de renouvellement, de nostalgie ou de rejet. L’entreprise archaïsante des Contes drolatiques s’inscrivait donc dans cette volonté d’explorer les possibilités romanesques et poétiques du Moyen Âge.

La deuxième limite des drolatiques est d’ordre chronologique, historique : le Moyen Âge rêvé par Balzac pour ses Contes drolatiques est une période aux bornes assez lâches. En effet, Le Péché vesniel se situe en 1270 au retour des croisades, tandis que La Chière Nuictée d’amour fait allusion au Tumulte d’Amboise, sous Catherine de Médicis, en 1560. Les anachronismes, confusions, approximations, volontaires ou non, sont assez nombreux et se retrouvent à plusieurs niveaux.

La situation d’énonciation drolatique d’abord est problématique18. Dans le Prologue du deuxième dizain, le conteur affirme :

« Ces Contes droslaticques sont escripts, suyvant toute authorité, durant le temps où la royne Catherine, de la mayson des Médicis, fust en piedz, bon tronson de règne, vu qu’elle se mesla toujours des affaires publicques à l’advantaige de nostre saincte religion.19»

Le conteur vit à la cour de Catherine de Médicis, qui régna de 1547 à 1559. Or, de nombreux éléments viennent contredire cette datation. Le conteur drolatique en effet, tout au long des trente contes, ne cesse de marquer la distance entre le présent de son énonciation et le passé qu’il raconte. L’ambiguïté du dispositif scénographique est bien visible dans le début du conte intitulé Les Bons Propous des relligieuses de Poissy. Le conteur assure avoir trouvé l’histoire, qu’il se charge de retranscrire, dans « […] ung vieulx cartulaire de l’abbaye de Turpenay près Chinon, qui, par ces darreniers maulvais temps, avoyt trouvé azyle en la bibliothèque d’Azay où bien le receust le chastelain d’aujourd’huy […]20 ». On note le rapprochement entre « ces darreniers maulvais temps » et « aujourd’huy » d’où est censé s’énoncer le texte qui va suivre. Cet « aujourd’huy » renvoie-t-il au XVIe siècle de Catherine de Médicis, d’où l’allusion à « ces darreniers maulvais temps »21 ? On peut aussi se demander si l’allusion n’est pas plus radicale et ne fait pas surgir le XIXe siècle dans le chronotope drolatique. Pour un lecteur contemporain, l’allusion, au début du Succube, aux documents d’un « Archeveschez, dont les bibliothecques furent ung peu secouées en ung moment où ung chascun de nous ne scavoyt le soir si sa teste luy demoureroyt l’endemain22 » devait être tout à fait transparente. Ces événements peuvent se rapporter aux guerres de religion mais aussi à la Révolution française, ou même au récent sac de l’Archevêché, qui eut lieu en février 1831. L’Épilogue du Premier dixain émet d’ailleurs l’hypothèse que, tout à son enthousiasme, « la Muse drolatique » est peut-être allée « pluz loing que le prezent23 ».

La structure du recueil elle-même est par ailleurs anachronique. Comme dans La Comédie humaine, Balzac tente de lier les contes entre eux par le biais des personnages reparaissants. Par exemple, le personnage de la courtisane italienne Impéria qu'on trouve à l’ouverture du premier dizain clôt également le troisième dizain avec La Belle Impéria mariée. De même, dans le conte L’Apostrophe, il est question d’une lavandière qui se marie avec un riche bourgeois de Tours, Taschereau. L’histoire se situe au XVIe siècle. La « Tascherette » est courtisée par le compère du bonhomme, Carandas, un soupirant bossu auquel elle joue mille tours. Dans le troisième dizain, Balzac revient à ce personnage féminin, dans le conte Comment La Belle Fille de Portillon quinaulda son juge, qui raconte les aventures de la buandière avant son mariage bourgeois. Mais Balzac rattache cette histoire à la geste de Louis XI, soit au XVe siècle, entre 1461 et 1483. Négligence ? Oubli ? Il est bien difficile d’en décider.

Enfin, les anachronismes sont nombreux au sein des contes qui comportent, en proportion variable, des personnages et situations historiques. L’anachronisme est pratiqué dès le premier conte, La Belle Impéria. Pourtant, Balzac au début de son œuvre, ne manque pas de temps et s’est beaucoup documenté24. Ce conte se situe en 1415, pendant le concile de Constance qui doit procéder à l’élection d’un nouveau pape. La ville allemande accueille des milliers de dignitaires religieux. Parmi eux, un jeune prêtre de Tours, Philippe de Mala, tombe amoureux d’une courtisane romaine, Impéria, très demandée par les plus hauts membres du clergé. C’est Philippe qui, grâce à sa malice, parviendra à obtenir un tête-à-tête avec la belle courtisane, après avoir éliminé deux évêques. Or, la célèbre courtisane Impéria est née en 1480 à Ferrare, soit bien après la période pendant laquelle Balzac situe l’action. Balzac ne pouvait ignorer cet anachronisme, qu’il conserve sciemment. Dans Le Jeusne de François premier, il est question de la captivité de François Ier en Espagne, au cours de l’année 1526 et du jeûne érotique qui s’en suivit. Au détour d’une phrase, Balzac évoque « madame Catherine, la Daulphine »25. Or, Catherine de Médicis épousa le duc d’Orléans, second fils de François Ier et futur Henri II, en 1533. Elle ne fut dauphine qu’en 1536. L’anachronisme est sérieux mais semble involontaire. Voici la réponse embarrassée de Balzac à Madame Hanska qui lui a fait part de ses observations après avoir lu le second dizain :

« […] je n’ai pas le temps de vérifier, elle fut dauphine en 1536 je crois. Oui la bataille de Pavie est de 1525, tu as raison. […] Merci, mon amour ; éclaire-moi bien, et autant de fautes tu trouveras, autant de remerciements bien tendres. Néanmoins, dans ces contes, il faut des inexactitudes, c’est de costume ; mais il n’y faut pas de bourdes26. »

On voit ici que Balzac, bien loin de l’exigence historienne, fait de l’erreur un élément constitutif du genre drolatique.

La dernière limite à laquelle les Contes drolatiques s'affrontent est d’ordre érotique. Beaucoup de lecteurs furent choqués par l’obscénité de certaines intrigues. Certaines relèvent simplement de la tradition des fabliaux - la jeune fille mariée à un vieil impuissant, le noble qui débauche la bourgeoise maligne - mais d’autres proposent des issues moins comiques et mettent en oeuvre de véritables violences envers les femmes. Dans La Belle Impéria, la courtisane doit subir les assauts et violences psychologiques et physiques de deux évêques. Les femmes ou jeunes filles sont assez souvent victimes de viols dans les Contes drolatiques, la plupart du temps sur le mode comique. Dans Le Curé d’Azay-le-rideau, le curé éponyme prend en croupe, au cours d'une promenade à cheval, une jeune fille de Touraine et finit par s’arrêter dans un bois pour la catéchiser plus ou moins contre son gré. La jeune lavandière de Portillon dans Comment La Jeune Fille de Portillon quinaulda son juge est elle aussi violée par un notable auquel elle apporte son linge et doit ensuite prouver le viol au juge qui remet sa parole en doute et la soupçonne de séduction. Dans le conte D’Ung paouvre qui avoyt nom le Vieulx-par-chemins, une jeune vachère est violée pendant sa sieste par un vagabond de quatre-vingts ans. Mais le forfait est tourné en gageure par le duc de Rouen qui promet la grâce au violeur s’il parvient à prouver sa vitalité sexuelle au pied de l’échafaud. D’autres femmes n’ont pas la même chance : la femme du Curé d’Azay-le-Rideau par exemple, ayant plaisanté son compagnon sur l’incapacité des hommes à saillir une femme comme le font les étalons à leurs juments, se voit brusquement violée et tuée sous la rudesse de l’assaut :

« Le bon mary la gecta de cholère sur le lict ; et, de son poinçon, l’estamppa si rude qu’elle s’esclatta sur le coup, toutes escharbottée ; puis mourut, sans que ni chirurgiens, ni physiciens ayent eu cognoissance de la fasson dont se firent les solutions de continuité, tant furent violemment desjointées les charnières et cloisons médianes27. »

Le langage employé pour décrire ces grivoiseries est assez coloré. La métaphore animale par exemple, parce qu’elle amène la caricature et le comique, est un moyen privilégié pour décrire les désirs érotiques des personnages. Pour désigner l’organe sexuel, l’avocat Ferron du conte La Mye du roi parle du « poil de la beste28 », le seigneur de Valesnes, dans La Pucelle de Thilhouze évoque « la petiste beste29 ». La misogynie domine avec la diabolisation du sexe féminin : le moine Amador, dans le conte Du Moyne Amador qui fust ung glorieulx abbé de Turpenay connaît les désirs exigeants de « la forge femelle30 ». La continence sexuelle, paradoxalement, trouve aussi à se dire par la métaphore animale : la Godegrand (au nom équivoque) dans Les Joyeulsetez du roy Loys le unziesme, est « vierge comme un mulett31 », Anseau, l'orfèvre de Perseuerance d'amour, est « demouré garson comme une huistre32 ». Pour parler de sexualité en déjouant la sévérité monastique, les coquines religieuses de Poissy33 évoquent une riche série de « puces » qui s’aventurent dans les endroits du corps les plus intimes. Même le sérieux se dit par la sexualité animale : pour gagner les écus de Louis XI, il faut demeurer « sérieulx comme une mousche qui ha violé sa voisine34 ». Mais pour dire l’acte sexuel, l’image du cheval domine toute comparaison : « chaque beste trouve une escurie35 » est le proverbe qui ouvre le conte La Pucelle de Thilhouze, maxime pratiquée en Sicile par le roi Leufroid qui prouve son goût pour les femmes en s’occupant à « plasser son cheval en leurs escuyries36 ». Plus rare enfin, la métaphore du chien, partagée par Montsoreau - qui se promet de séduire la reine : « à ceste fin que la boeste feut digne […] ie la quenouillerai à chiens renfermez37 » - et par le Vieulx-par-chemins, qui explique après le viol de la vachère « quelle poine ha ung homme sur le coup de midi de tennir son chien en laisse38 »!

Mais on ne saurait réduire les Contes drolatiques à de comiques fabliaux grivois, dans lesquels Balzac aurait déversé ses humeurs égrillardes et ses fantasmes érotiques que les récits de La Comédie humaine ne pouvaient assouvir… Derrière cet érotisme paré des couleurs de la féodalité se dessine un discours, ou une réflexion historique sur la politique française. Il faut comprendre les contes comme la rêverie nostalgique d’un temps durant lequel politique et érotique étaient liés.

Ces contes, en effet, multiplient les détails archéologiques à propos des monuments parisiens ou tourangeaux, les allusions historiques -personnages ou événements-, les clins d’œil politiques… La conjonction de ces personnages et de ces lieux « historiques » invitent à y lire l’expérimentation souterraine d’une pensée politique ou du moins la persistance d’une obsession, d’une interrogation sur l’archéologie du pouvoir politique en France. Par exemple, la querelle des Armagnacs et des Bourguignons, sans être jamais traitée véritablement de façon « historique » par Balzac, constitue l’arrière-plan de nombreux contes. Cette querelle des Armagnacs et des Bourguignons s’ouvre en 1407 avec l’assassinat du duc d’Orléans par les hommes de Jean sans Peur, duc de Bourgogne. On en retrouve des indices dans quatre contes : La Belle Impéria, L’Héritier du dyable, La Connestable et La Faulse Courtizanne. Dans La Belle Impéria, on ne trouve que la date, 1415, qui fasse sens, le concile qui doit élire un nouveau pape, se tenant en Allemagne. 1415, c’est aussi, en France, la date de la bataille d’Azincourt, qui voit la déroute de l’armée française face aux Anglais alliés aux Bourguignons. Cette querelle est la manifestation de l’opposition entre deux groupes géographiques et économiques : d’une part les États bourguignons, qui sont en conflit ouvert de succession avec la Couronne de France et alliés aux Flandres et à l’Angleterre, et d’autre part, le reste de la France. Cette lutte prend place dans le contexte déjà problématique du schisme catholique, évoqué dans La Belle Impéria. En outre, le roi de France Charles VI, est sujet à des crises de folie qui laissent le pouvoir vacant, à disposition de sa femme, la Reine Isabeau, et au frère du roi, le duc d’Orléans. À la mort de Philippe le Hardi, duc de Bourgogne, en 1404, son fils Jean sans Peur le remplace auprès du roi et de la reine et obtient la garde du dauphin. Mais en 1407, le duc d’Orléans est assassiné rue Vieille du Temple à Paris. Cet assassinat est le signal déclencheur d’une lutte qui couvait depuis longtemps. On accuse les Bourguignons, dirigés par Jean sans Peur d’avoir commandité ce meurtre. Les Anglais, ses alliés, débarquent en Cotentin. Le royaume de France est livré au chaos pendant plusieurs années.

L’Héritier du dyable est le deuxième conte qui se situe autour de cette période troublée. L’intrigue raconte les aventures du jeune berger naïf Chicon qui élimine ses deux cousins pour obtenir l’héritage convoité d'un oncle chanoine de Notre-Dame, un brin satanique. Bien qu’historiquement imprécise, l’intrigue est jalonnée d’indices. Au début du conte, le nom de la maréchale Des Querdes apparaît. Il s’agit de la femme de Philippe de Crèvecoeur, seigneur Des Querdes et de Lannoy. Ce militaire fut d’abord au service de Charles le Téméraire, duc de Bourgogne. De même, le conte évoque des troubles que sèment des troupes mercenaires sans foi ni loi auxquelles Cochegrue, un des héros du conte, semble appartenir, discrète allusion aux assauts successifs des deux partis rivaux. Ce Cochegrue est en effet « […] capittaine d’une compaignie de grandes lances et fort aymé du duc de Bourgoygne, lequel s’enquéroyt peu de ce que faysoient alias ses soudards39. » Lors de la dispute de Cochegrue avec sa maîtresse la Pasquerette, les bourgeois effrayés d’abord par le bruit et les cris racontent avoir cru que « les Armignacs dévalloyent par la ville40 ». Les combats à Paris eurent lieu au plus fort de la querelle, dans les années 1415-1420. En outre, un discret indice archéologique concernant la statue de Saint Christophe, qui doit être élevée à Notre-Dame, constituerait une autre allusion au contexte troublé de 1415. C’est la mention du tas de pierres sur lequel les neveux font tomber le vieillard nuitamment, dans l’espoir de le tuer : ils « […] l’avoyent faict, par inadvertence, trebuchier dans ung bon tas de pierres amassées pour élever la statue de saint Christophe41. » Or, la construction de ladite statue avait été ordonnée par Antoine des Essarts, conseiller et chambellan du roi Charles VI, en 1413.

Le contexte de la querelle se précise dans le conte La Connestable. Beaucoup d’indices et d’événements historiques y apparaissent clairement. Il semble donc que Balzac choisisse d’opérer un retour à l’origine de la guerre civile avec une intrigue datée de 1406. Le conte s’ouvre sur le mariage du connétable d'Armagnac avec la comtesse Bonne de Berry, en 1393. L’intrigue se déroule sous le règne de Charles VI. Vers la fin du conte, la folie du roi apparaît implicitement : « ayant mal traité le roy Charles, un jour où le paouvre homme estoyt dans son bon sens42 ». La guerre civile, ce mal qui s’empare des sujets est en quelque sorte indirectement imputable à la folie du souverain. La querelle des Armagnacs et des Bourguignons est directement évoquée au détour d’une phrase : « Ung mattin que monsieur d’Armignac avoyt ung morceau de bon tems à prendre par la fuyte du duc de Bourgoigne, lequel quittoyt Lagny43 ». Après la bataille d’Azincourt, le duc de Bourgogne Jean sans Peur reste deux mois et demi à Lagny, tandis que le connétable d’Armagnac est maître de Paris. La rivalité des deux hommes est mentionnée : « ce bon capittaine poislu, qui faisoyt de si grosses guerres au duc Jean sans peur44 ». On est donc cette fois en pleine querelle des Armagnacs et des Bourguignons, dont les principales étapes ont été posées : la folie du roi qui laisse place à une crise de succession, la mention de Lagny en 1415 et le titre de connétable reçu en 1415, enfin, le nom de Jean sans Peur… Il n’y a pas de doute possible, cette querelle intéresse Balzac et c’est dans ce conte qu’il s’interroge à son sujet.

Dans La Faulse Courtizanne, autre conte parisien, Balzac annonce dans l’incipit vouloir remonter aux origines de la querelle : « Ce que aulcuns ne sçavent point, est la vérité touchant le trespassement du duc d’Orléans, frère du roi Charles sixiesme, meurtre qui advint par bon nombre de causes, dont une sera le subject de ce compte45. » L’intrigue raconte comment le duc d’Orléans, ne parvenant pas à violer la femme de son ami Raoul d’Hoquetonville, enferme celle-ci dans une chambre à côté de laquelle il organise une orgie. Alors que Raoul est ivre, il l’invite à coucher avec une mystérieuse courtisane enfermée dans la pièce adjacente. Raoul couche avec sa propre femme sans la reconnaître. Celle-ci meurt de chagrin suite à cette humiliation. La querelle des Armagnacs et des Bourguignons est sans cesse rappelée : Raoul d’Hocquetonville est au service du duc d’Orléans, ennemi du duc de Bourgogne Charles le Téméraire, qui a la charge de l’éducation du dauphin. Or, la femme de Raoul est bourguignonne. Il « print pour femme, au futur estrif du prince, une demoyselle alliée de la mayson de Bourgoigne, riche en domaines46 ». Cette alliance, « sa parentez bourguignotte47 » sont sans cesse mentionnées comme une tare. La fin du conte mentionne le changement de camp de Raoul : « Raoul d’Hoquetonville, qui avoyt quitté le service du duc pour celuy de Jehan de Bourgoygne […]48 ». Balzac remonte enfin à l’événement qui déclenche les combats entre les deux camps, l’assassinat, « en la vieille rüe du Temple49» à Paris, du duc d’Orléans. Cet assassinat, dont les circonstances n’ont jamais été clairement établies par les historiens, est selon le conteur un acte de vengeance, pour laver le déshonneur de Madame d’Hocquetonville. Le meurtre a lieu « ung an après50 » la scène humiliante51.

1415 semble donc l’année de toutes les fissures, de toutes les vacances du pouvoir : religieux (le schisme catholique), politique (Armagnacs versus Bourguignons), humain (folie du roi). C’est cette défaillance de tous les pouvoirs qu’a voulu dire Balzac, à un moment où lui-même, après la chute de la Restauration, jette un regard rétrospectif sur la période politique écoulée et essaie d’en formuler les échecs et les erreurs. Il a vu dans cette guerre civile l’image du chaos de la société, celui de la Révolution française -qu’il n’a pas connue mais dont il voyait tous les jours les conséquences politiques et idéologiques immédiates- celui de la Restauration pendant laquelle, en fait, les idées révolutionnaires avaient continué d’avancer tandis que l’aristocratie restait figée dans un passé féodal sans lendemain…

La réflexion politique de Balzac s’exprime aussi en termes de limites territoriales, la violence sexuelle étant souvent la métaphore de violences politiques.

La chambre de la courtisane Impéria est par exemple le lieu de transactions. À Philippe de Mala qui a réussi à séduire Impéria, le jaloux cardinal de Raguse propose : « Ainsy, choisis : de te marier avecque une abbaye pour le demourant de tes jours ; ou avec madame […]52 » Dès ce conte, c’est le corps de la femme qui est l’objet du désir et le lieu de la violence, sexuelle ou morale. La femme est l’objet de négociations, de transactions de pouvoirs et de territoires. La Faulse courtizanne se déroule « en l’hostel Sainct-Paul53 ». Il n’y a guère de précisions topographiques puisque le conte se passe à huis clos. En revanche, le caractère « royal » des lieux est souligné : la femme d’Hocquetonville obtient « une charge en la mayson de la Royne54 », le duc organise son orgie « dedans les chambres de la Royne55 »; il poursuit la femme de Raoul « iusques en la belle salle qui est à l’hostel Sainct-Paul avant la chambre où couchioit la Royne56. » Cette insistance, liée au fantasme de viol du duc d’Orléans est l’indice d’un autre fantasme de pénétration, plus politique celui-là. Le fantasme du duc d’Orléans serait lié à un double défi territorial : coucher avec la dame d’Hocquetonville, d’origine bourguignonne, dans la chambre de la reine serait à la fois faire une intrusion dans le territoire du duc de Bourgogne, par l’atteinte à un de ses serviteurs, et faire une intrusion dans le domaine du roi, le frère aîné, que le destin a fait roi de France malgré sa folie.

Ainsi, la clé de ses contes semble bien être le corps féminin, métaphore d’un espace de désirs, espace à violer, à voler, dans lequel il faut entrer ou sortir pour dominer l’espace politique. Ici se mêlent fantasme, histoire et représentation du territoire.

Les Contes drolatiques de Balzac constituent bien une œuvre « limite ». Par le risque pris de la non-réception du texte, en raison d’une langue archaïsante, d’une obscénité doublée d’un contexte historique parfois très vague. Mais ces choix provocateurs sont à lire comme une transgression. À travers la mise en œuvre d’une sexualité débridée, Balzac propose une réflexion sur la relation érotique du pouvoir au réel, relation aujourd’hui perdue, dans une France « révolutionnée57 ». Les allusions historiques nombreuses, même anachroniques, proposent une réflexion sur les origines des troubles révolutionnaires et du désordre politique vécu au XIXe siècle. La querelle des Armagnacs et des Bourguignons, frères ennemis qui symbolisent le chaos et la destruction, le problème autour de la légitimité de la monarchie sont autant de troubles que Balzac abhorre et qu’il tient pour responsables des désordres dont il fut le témoin. Les allusions à la guerre civile des Armagnacs et des Bourguignons est comme le travail préparatoire à la mise en récit d’un épisode ultérieur de l’Histoire de France et dans lequel Balzac a vu les origines même de la Révolution : les guerres de religion entre catholiques et protestants, sujet sur lequel il n’aura de cesse de revenir tout au long de sa vie, y compris dans des contes drolatiques écrits ultérieurement, en particulier dans le troisième dizain. Enfin, ces contes révèlent une représentation des origines des pouvoirs, par un ancrage topographique dans des lieux symboliques de la royauté et de l’Eglise. L’espace géographique est à tel point symbolique qu’il en devient enjeu de toutes les intrigues, qu’il s’agisse d’héritage ou de sexualité. C’est le corps féminin surtout qui sert de point de contact entre ces obsessions : violer une femme revient à violer un territoire, tandis que la chambre devient le nouveau champ de bataille, la sexualité, le nouveau mode de combat. C’est bien, en substance et sur le mode drolatique, la leçon que donnera Madame de Bauséant à Eugène de Rastignac dans Le Père Goriot.

Bibliographie

Les Textes :

Chollet Roland et Mozet Nicole, Édition critique des Contes drolatiques, dans Œuvres diverses (Tome I), Paris, Gallimard, « Bibliothèque de La Pléiade », Tome I (1990), Tome II (1996).

Pierrot Roger (édition de) : Lettres à Madame Hanska, Paris, Robert Laffont, « Bouquins », 2 vol, 1990.

Sur la langue des Contes drolatiques et le rapport avec Rabelais :

Conner Wayne, The Vocabulary of Balzac’s « Contes drolatiques », Princeton, (thèse), 1948.

Massant Raymond, « Le Rabelais de M. de Balzac ». Balzac à Saché, n°3, 1953.

Lecuyer Maurice, Balzac et Rabelais, Paris, Les Belles Lettres, 1956.

Bar Francis, « Archaïsme et originalité dans les Contes drolatiques », L’Année balzacienne, pp. 189-203, 1971.

Chollet Roland, « La jouvence de l’archaïsme » L’Année balzacienne n°16, pp. 135-150, 1995.

Études critiques sur les Contes drolatiques :

Massant Raymond, « Réalités et fictions dans La Belle Impéria », R.S.H. pp. 49-69, janv-juin 1950.

Chollet Roland, « Le Second dixain des Contes drolatiques », L’Année balzacienne, pp. 85-126, 1966.

Le Yaouanc Moïse, « Le Plaisir dans les récits balzaciens », L’Année balzacienne, pp. 275-308, 1972 .

Valentin Eberhard, « Le Frère d’armes, examen de l’archaïsme d’un conte drolatique », L’Année balzacienne, pp. 69-90, 1974.

« Étude drolatique de femmes. Figures et fonction de la féminité dans les Contes drolatiques », L’Année balzacienne, pp. 265-284, 1985.

Gerstenkorn Jacques, « Du légitimisme drolatique : Le Prosne du ioyeulx curé de Meudon », L’Année balzacienne, pp. 291-303, 1988.

Bordas Éric, « L’ordre du temps drolatique », in Balzac dans l’Histoire. Nicole Mozet et Paule Petitier éd., SEDES, 2001.

Sur la représentation de l’histoire dans l’œuvre de Balzac

Nicole Cazauran, Catherine de Médicis et son temps dans « La Comédie Humaine », Lille, 1977.

Laforgue Pierre, « La Fille aux yeux d’or, ou érotique, histoire et politique », in L’Éros romantique. Représentations de l’amour en 1830, Paris, PUF, 1998.

Laforgue Pierre, « Le Lys dans la vallée, ou oedipe et royauté », in L’Œdipe romantique, Paris, 2002.

Laforgue Pierre, « Recommencer le Moyen Âge, ou politique et érotique de la Restauration dans Le Lys dans la vallée », in Une liberté orageuse. Balzac-Stendhal. Moyen Âge, Renaissance, Réforme. Eurédit, Cazaubon , 2004.

Bordas Éric, « Chronotopes balzaciens. Énonciation topographique de l’Histoire dans les Contes drolatiques ». Poétique n°121, février 2000.

Balzac et le temps. Littérature, histoire, psychanalyse, Christian Pirot éditeur, Saint-Cyr-sur-Loire, 2005.

Sur la représentation de l’histoire au XIXe siècle

Petitier Paule, Littérature et idées politiques au XIXe siècle. 1800-1870, Paris, Nathan Université. Collection 128, 1996.

Petitier Paule et Mozet Nicole, Balzac dans l’Histoire, Saint-Cyr-sur-Loire, Christian Pirot éditeur, 2001.

Balzac et le temps. Littérature, histoire et psychanalyse, Saint-Cyr-sur-Loire, Christian Pirot éditeur, 2005.

Notes

1 Le Premier Dixain est paru chez Gosselin en avril 1832, le deuxième chez le même éditeur en juillet 1833 et le troisième chez Werdet en décembre 1837. Retour au texte

2 Balzac écrit à Madame Hanska : « Et sur les bases de ce palais, moi, enfant et rieur, j’aurai tracé l’immense arabesque des Cent Contes drolatiques. » Lettres à Mme Hanska, dans les Oeuvres complètes de Balzac, Les Bibliophiles de l'originale, t.1, p.270. Retour au texte

3 Sur ce point, voir la thèse de Nicole Mozet, La Ville de province dans l’œuvre de Balzac. L’espace romanesque : fantasme et idéologie, Genève, Slatkine Reprints, 1998 [1982] Retour au texte

4 Voir Le Péché Vesniel, dont l’intrigue se situe en l’année 1270. Retour au texte

5 Voir la conjuration d’Amboise, qui constitue le fond de l’intrigue de La Chière Nuictée d’amour. Retour au texte

6 Physiologie du mariage, t.XI, p.917. Retour au texte

7 Ibid. Retour au texte

8 Revue des Deux Mondes, 1831, t. IV, p.316. Retour au texte

9 Numéro de mars 1832, t. LIII, p.687. Retour au texte

10 Le Figaro, 13 avril 1832. Retour au texte

11 Revue des Deux Mondes, avril 1832, p.254. Retour au texte

12 Onze entre 1789 et 1850, avec une concentration importante entre 1820 et 1830 où l’on en dénombre six. Retour au texte

13 Le bilan de ses tentatives a été établi par Nicole Mozet dans la Notice des Contes drolatiques, collection de la Pléiade, Balzac, Oeuvres diverses, t.I. Retour au texte

14 Conner J.Wayne, The Vocabulary of Balzac’s « Contes drolatiques », thèse, Princeton, 1948. Repris sous forme de glossaire dans l'éd. de la Pléiade, in Balzac, Oeuvres diverses, t.I. Retour au texte

15 Contes drolatiques, p.251. Retour au texte

16 Auteur du Moyen de parvenir. Retour au texte

17 Je renvoie, pour l’analyse de ce retour au Moyen Âge au monumental bilan dressé dans La Fabrique du Moyen Âge. Simone Bernard-Griffiths, Pierre Glaudes, Bertrand Vibert, Odile Parsis-Barubé, La Fabrique du Moyen Âge au XIXe siècle : Représentation du Moyen Âge dans la culture et la littérature française du XIXe siècle. Honoré Champion, 2006. Retour au texte

18 Voir l’article d’Éric Bordas, « L’ordre du temps drolatique », Balzac dans l’histoire, Sedes, 2001. Retour au texte

19 Toutes les références paginées aux Contes drolatiques renvoient au texte édité par Roland Chollet et Nicole Mozet, in H. de Balzac, Oeuvres diverses, éd. Pierre-Georges Castex, Paris, Gallimard, coll. « Bibl. De la Pléiade », 1990, t.I, p.160. Retour au texte

20 Ibid., p.181. Retour au texte

21 C'est l'hypothèse de R.Chollet et de N.Mozet, Oeuvres diverses, t.I, p. 1239. Retour au texte

22 Oeuvres diverses, éd. De R.Chollet et N.Mozet, Gallimard, « Bibliothèque de la Pléiade », t.I (1990), p. 252. Retour au texte

23 Ibid., p.153. Retour au texte

24 On connaît avec certitude le livre qui lui a servi de base puisqu’il le cite très précisément en note lors de l’édition préoriginale dans La Revue de Paris du 7 juin 1831 : il s’agit de la page 51 de l’Histoire du concile de Constance de Jacques Lenfant, tirée principalement d’auteurs qui ont assisté au concile (Humbert, Amsterdam, 1714, 2 vol. in-4°). Retour au texte

25 Oeuvres diverses, t.I., op.cit., p.175. Retour au texte

26 Lettres à Mme Hanska, dans les Oeuvres complètes de Balzac, Les Bibliophiles de l'originale, t.I, p.95. Retour au texte

27 O.D, op.cit., pp. 139-140. Retour au texte

28 Ibid., p.61. Retour au texte

29 Ibid., p.117. Retour au texte

30 Ibid., p.361. Retour au texte

31 Ibid., p.98. Retour au texte

32 Ibid., p.319. Retour au texte

33 Les Bons Propous des relligieuses de Poissy. Retour au texte

34 O.D, op.cit., p.91. Retour au texte

35 Ibid., p.116. Retour au texte

36 Cy est desmonstré que la fortune est touiours femelle, ibid., p.403. Retour au texte

37 Cy est desmonstré que la fortune est touiours femelle, ibid., p.406. Retour au texte

38 D'ung paoure qui avoit nom le Vieulx-par-chemins, ibid., p.418. Retour au texte

39 Ibid., p.73. Retour au texte

40 Ibid., p.82. Retour au texte

41 Ibid., p.72. Retour au texte

42 Ibid., p.115. Retour au texte

43 Ibid., p.103. Retour au texte

44 Ibid., p.105. Retour au texte

45 Ibid., p.208. Retour au texte

46 Ibid., p.209. Retour au texte

47 Ibid., p.209. Retour au texte

48 Ibid., p.217. Retour au texte

49 Ibid., p.217. Retour au texte

50 Ibid., p.217. Retour au texte

51 C’est le 23 novembre 1407 que Louis, duc d’Orléans, est assassiné par les hommes de Jean sans Peur, duc de Bourgogne. Retour au texte

52 Ibid., p.20. Retour au texte

53 Ibid., p.210. Retour au texte

54 Ibid., p.210. Retour au texte

55 Ibid., p.210. Retour au texte

56 Ibid., p.210. Retour au texte

57 L'expression est de Charles Nodier. Sur ce point, voir Pierre Barbéris, en particulier Le Monde de Balzac, p.485-508 et Balzac. Une mythologie réaliste, Larousse, « Thèmes et textes », 1971, p.110-111. Retour au texte

Citer cet article

Référence électronique

Caroline Delville, « Les Cent Contes drolatiques d’Honoré de Balzac : une écriture des limites », Sciences humaines combinées [En ligne], 5 | 2010, publié le 01 mars 2010 et consulté le 24 novembre 2024. DOI : 10.58335/shc.184. URL : http://preo.u-bourgogne.fr/shc/index.php?id=184

Auteur

Caroline Delville

Doctorante en Littérature, Centre Jacques Petit - EA 3187 - UFC