Odysséen versus Humain. Quel rôle pour l’histoire de l'émigration italienne dans la réception de l'immigration à Lampedusa

Résumés

Les grands quotidiens italiens suivent depuis les années 1990 la migration à Lampedusa. Or, aucun des 1181 articles qu’y a consacrés La Repubblica entre 1992 et 2010 ne se réfère au grand siècle d’émigration italienne. Dans le récit de l’actualité, l’appréhension de l’immigration en Italie aujourd’hui ne semble guère compatible avec le souvenir de l’émigration des Italiens autrefois. Tout au plus, les migrants sont inscrits dans une dimension éternelle, à la lumière de l’humanité, dans la continuité des autres mouvements migratoires.

Italy’s main daily newspapers have been following migration to Lampedusa since the 1990s. And yet, none of the 1,181 articles dedicated to this topic in La Repubblica between 1992 and 2010 makes any reference to the great century of Italian emigration. In news reporting, the perception of immigration in today’s Italy hardly seems to integrate the memory of past Italian emigration. At best, migrants are presented in their eternal dimension, in the light of mankind’s history, as the continuators of previous migrations.

Plan

Texte

Depuis le début des années 1990, les envoyés spéciaux des grands quotidiens italiens suivent la migration à Lampedusa. Cette chronique s’est progressivement installée dans les pages des quotidiens italiens jusqu’à devenir un des sujets d’actualité quotidiens. Or, comme nous le savons, l’Italie est un pays riche d’une forte histoire migratoire. Aussi il semble légitime de se demander si l’actualité se lit à la lumière de cette histoire. Pour ce faire, souhaitant mesurer la part de l’expérience italienne dans l’appréhension du phénomène de Lampedusa, il nous a semblé pertinent de présenter un aperçu des représentations de l’immigration en Italie à l’époque immédiatement contemporaine à partir d’un recensement exhaustif des articles d’un des principaux quotidiens italiens tel quel La Repubblica. Ce journal généraliste, assez indépendant vis-à-vis du pouvoir économique et politique, de centre gauche, profite d’une diffusion nationale « homogène »1, la deuxième plus importante, un peu inférieure à celle du Corriere della Sera2, assurant aux informations et points de vue qui en émanent une forte capacité de pénétration dans l’opinion publique italienne. Sa rédaction installée à Rome maintient un ton mesuré, est reconnue pour son ouverture aux questions de société et montre une sensibilité assez grande aux questions du Sud du pays. Il compte plusieurs éditions régionales et offre en archive (numérique) l'intégralité des articles publiés depuis 1986. Nous avons interrogé cette base de données d’articles de 1992 à 2010, soit de l’apparition du phénomène aux prémices de la Révolution de Jasmin, sur le terme « Lampedusa ». Nous avons ainsi constitué un corpus de 1181 articles qui prend en compte toutes les éditions et toutes les rubriques du journal – sans en visualiser ni la mise en page ni les illustrations3 –, son analyse selon une double direction, statistique et sémantique, devant nous permettre de répondre à notre interrogation. Envisager la question de Lampedusa de son origine à la Révolution de Jasmin insérait cette question dans un cadre temporel cohérent d’un point de vue historique et permettait à notre analyse de recouvrir l’ensemble de la première période de cette crise migratoire, sans perdre de vue évidemment que cette question de Lampedusa demeure tout aussi vive aujourd’hui, toujours aussi dramatique et actuelle.

On ne peut se lancer dans une telle recherche sans connaître les axes de la politique migratoire italienne entre 1990 et 2010. Les contributions de Caroline Savi et Carolina Simoncini dans le présent volume donnent un aperçu exhaustif de la législation en la matière, de la loi Martelli (28/2/1990), qui prévoit la régularisation d’immigrés clandestins, à la loi cadre pour l’immigration (Turco-Napolitano), qui favorise l’immigration régulière et décourage l’immigration clandestine, jusqu’aux lois Fini-Bossi, nettement répressives (30/7/2002), et à la loi Maroni qui criminalise l’immigration, ceux qui la favorisent, et tente de développer des accords avec les autres pays méditerranéens pour endiguer les départs (07/2009).

L'immigration s'impose dans le débat public italien au début des années 1990, au moment où l'Italie ratifie les accords de Schengen, ce qui fait de ses frontières celles de l’UE. Aussitôt après, en 1991, la chute de la dictature albanaise précipite des dizaines de milliers d'Albanais vers les Pouilles, sur des bateaux de fortune. Ce débarquement massif pose aux autorités italiennes la question de l’accueil et du contrôle de ce flux d’immigrés.

Dès cette première confrontation avec l'immigration de masse, les journalistes optent pour un cadrage alarmiste. Ils focalisent leurs reportages sur « l'urgence immigration ». Les immigrants abandonnent l'image de malheureux en quête d’un avenir meilleur pour endosser les habits de l'irrégulier et du criminel4. D'ailleurs, les premiers faits divers en leur défaveur sont largement relayés et amplifiés.

Peu après, plus au sud, d'autres immigrés accostent discrètement, en Calabre et en Sicile, à Linosa et à Lampedusa, deux îlots rocailleux perdus à quelques encablures des rivages nord-africains. En 1992 ce flux devient régulier. Il sera, au fils des ans, de plus en plus important. Il ne constituera jamais le canal d'entrée principal des étrangers en Italie (moins d’un quart), mais il est tangible et permet de visualiser les arrivées5. C'est pourquoi il ne cessera plus de focaliser l’attention des médias. Une première observation du corpus montre, cependant, la lenteur avec laquelle ce phénomène s’insère dans la presse.

Le diagramme ci-dessous présente le nombre d’articles par années. Il met en évidence une nette distance entre l’apparition du phénomène historique, dès 1992, et son reflet médiatique, pas avant 1994, et de manière parcellaire pendant encore quelques années. Plus largement, lors des dix premières années, la traduction médiatique du phénomène est quasi nulle, malgré un frémissement en 1998. Il faut attendre 2002 pour que cette actualité s’impose dans La Repubblica.

Nombre d’articles par année

Nombre d’articles par année

On peut expliquer cela par le fait qu'à son commencement le phénomène n’est pas massif et que les Italiens sont focalisés sur l'arrivée des Albanais. Face à ceux-ci, la migration à Lampedusa semble anecdotique.

Le graphique présente plusieurs courbes, dont l’une (la verte) est la résultante des articles des pages nationales et des éditions régionales. Jusqu'en 2001, les articles sont presque exclusivement issus des pages nationales (les deux courbes, nationales et celle du cumul des deux éditions se superposent). Le phénomène est d'emblée porté à la connaissance de tous les lecteurs. A partir de 2002, à la suite des premières tragédies de cette migration, le nombre d'articles augmente dans les pages régionales. Elle traduit une sensibilité de proximité qui intervient à un double niveau : le voisinage géographique des catastrophes et la coexistence des populations du Sud du pays avec les immigrés. Généralement, le nombre d'articles publiés dans les pages nationales demeure presque systématiquement supérieur, et les deux courbes ne cessent de progresser lentement (en 2010 arrêt de l'interrogation en janvier ce qui explique la chute brutale).

Une deuxième observation repose sur la répartition des articles dans le temps, en fonction de la rubrique dans laquelle ils sont publiés.

Répartition des articles par rubrique

Répartition des articles par rubrique

Elle montre la part prépondérante des articles de Cronaca (Faits divers). Sa progression par pics indique une disposition à s’intéresser par à-coups à cette actualité, à partir des événements les plus sensibles. On note, c'est peut-être surprenant, la part importante des articles liés à la culture (Cultura) et, de façon plus attendue, de ceux liés à la politique intérieure italienne (Politica interna). L'augmentation des valeurs confirme l’impression d’une actualité sans cesse croissante.

On peut associer à cette répartition celle du moment de l'année où sont publiés les articles. Le résultat met en lumière la concomitance de la migration et des conditions de mer favorables, ce qui explique un regain de l’intérêt médiatique durant les mois d’été et au début de l’automne, au moment où l’île est une destination touristique6.

Répartition par mois

Répartition par mois

La répartition selon l'origine des articles, nationale ou régionale, montre que plus de la moitié des articles (56%) proviennent de l’édition nationale. Plus d’un tiers est issu des éditions régionales du Sud de l'Italie (Palermo + Bari, un tiers, soit 34%) ; l’édition sicilienne (Palermo) regroupe à elle seule plus d’un quart de l’ensemble des articles (28%). L’édition nationale augmentée du cahier palermitain, propose 84% des articles du corpus. On peut imaginer la proportion que ce phénomène revêt pour un lecteur sicilien de La Repubblica.

Fort de ces éléments, il nous a semblé pertinent d’approfondir l’analyse des contenus en nous fondant sur les rubriques de publication. Pour prendre en compte l’ensemble des articles du corpus, nous avons attribué des mots-rubriques à chaque article issu des cahiers régionaux7.

Répartition par mots-clés de tous les articles

Répartition par mots-clés de tous les articles

On retrouve la part importante des articles de Cronaca et, dans une moindre mesure, de ceux de politique intérieure et de culture.

Le nombre élevé d'articles de faits divers montre l'ancrage quotidien, factuel et alarmant, de ces nouvelles. L’analyse particulière de cette catégorie majoritaire fait apparaître dix sous-catégories que l’on peut répartir en quatre groupes selon leur importance numérique.

Répartition en sous-catégorie des articles de Cronaca

Répartition en sous-catégorie des articles de Cronaca

Le premier réunit Campo, Sbarco et Strage (camp, débarquement, tragédie). Chacun représente au moins un cinquième du total. Le deuxième concerne la seule sous-catégorie Immigrati, soit la perception des sujets de cette immigration, qui forme 15% du total. Le troisième regroupe des sous-catégories qui représentent chacune entre 5 et 7% du total. Les thématiques associées, Racconto, Ritratto, Traffico (récit, portrait, trafic), ont la caractéristique d'être assez descriptives et de donner lieu à des récits souvent circonstanciés. Le quatrième rassemble les questions du Rimpatrio (rapatriement), du Trasporto (transport) et des sujets inclassables qui tous apparaissent en proportion négligeable (1%).

Cette répartition permet d’affiner l’impression née précédemment et explique pourquoi les articles de la rubrique Cronaca8 donnent une représentation de cette immigration qui épouse surtout les teintes de toutes ses tragédies.

Ce que conforte leur ordre d’apparition, restitué par le diagramme suivant pour les sous-catégories des trois premiers groupes.

Evolution annuelle des articles de la rubrique Cronaca par sous-catégorie

Evolution annuelle des articles de la rubrique Cronaca par sous-catégorie

Ces courbes confirment le caractère émotif de la publication des articles dans la presse. Les courbes de Campo, Sbarco et Strage fonctionnent par pics, parfois complémentaires, auxquels s’additionnent les articles de Traffico, Ritratto et Racconto.

On retrouve le pic de 1998 ainsi que l’emballement postérieur à 2002. En 1998 le pic est dû à un triple phénomène en chaîne : arrivées importantes (Sbarco), nécessité d’accueillir (Campo) qui devient une urgence, et exigence de connaissance de ces immigrés (Ritratto). Puis, après ce premier feu médiatique, l’attention retombe.

En 2002, les tragédies de la migration (Strage) renouvellent l’attention portée à l’immigration sur l’îlot de Lampedusa. Ces catastrophes deviennent dès lors un des axes majeurs des articles. Le binôme Strage-Sbarco déclenche, avec un temps de retard, la préoccupation de l’accueil, regroupée autour de la problématique des camps (Campo). Cette question connaît un pic en 2005, au moment où les arrivées sont si nombreuses que les structures d’accueil semblent dépassées. Les questions relatives à la décence du premier accueil et aux conditions sanitaires de cet accueil s’imposent9. Enfin, on remarque la progression constante de la courbe Immigrati, qui atteste de l’importance portée aux immigrés dans la société italienne.

En outre, on peut noter que la taille moyenne des articles du corpus est de l’ordre de 518 mots, ce qui représente, en termes de pagination, un quart de page environ. Cette valeur a une certaine importance. Elle traduit le fait que chaque article publié est visible dans la page et que les questions liées à Lampedusa, même sans être lues, entrent dans l’ordre des préoccupations du lecteur de La Repubblica.

Fort de ces éléments nous pouvons restituer les éléments essentiels que révèle l’analyse sémantique des articles, en partant des thématiques les plus présentes, celles liées à la Cronaca.

1. De l’impression d’abordage au sentiment d’invasion (Sbarco).

La thématique du sbarco, les arrivées de migrants, apparaît la première. Elle scande toute la période d’une chronique sèche et itérative, fondée sur des éléments semblables : l’information de l’arrivée d’un nombre variable de migrants, sur un bateau délabré, les modalités de transfert des passagers sur la terre, l’état de santé des migrants, leur conduite vers le centre d’accueil10. Laconiques au début de la période, les articles sont plus détaillés en 2004/2005 avant de retrouver leur forme initiale. A partir de 2007, l’annonce des arrivées fait moins recette et le reflux des articles répondant à cette thématique est net. A cette date, la répétition des catastrophes impose la dimension dramatique du phénomène.

L’arrivée des migrants ne fait pas longtemps l’événement mais sa répétition crée une impression de continuité. Le terme s’ancre ainsi comme élément d’information11 et le lecteur n'est pas armé pour faire le décompte ou analyser ces arrivées. L’addition des articles, et les termes utilisés, renforcent l’impression d’un écoulement sans fin. Les journalistes utilisent des termes forts, propres à frapper l’imagination des lecteurs, faisant percevoir ce sbarco comme une menace ou comme une plaie éternelle12. Les expressions les plus récurrentes sont assalto13, puis invasione14. La force des termes explique qu’elles soient assez peu utilisées (respectivement 34 et 69 occurrences dans 30 et 58 articles de notre corpus), on relève cependant que le premier terme se retrouve de façon homogène au cours de la période, le deuxième est de plus en plus présent au fur et à mesure que l’on approche de 2010. Devant la récurrence du fait on commence à parler d’assedio15, d’ondata massiccia di immigrati clandestini16, de sbarchi senza sosta17 et, enfin, de sbarchi inarrestabili18.

Avec la première tragédie médiatisée, en 2002 (cf. infra), prend corps la dimension dramatique du phénomène. Lampedusa devient la frontiera del drama19. Les journalistes relèvent presque invariablement la présence des femmes et des enfants, ils ajoutent du pathos à l’horreur en signalant les fragilités, les infirmités20, les nouveau-nés21.

On remarque, pour expliquer le phénomène, le recours à des références empruntées aux textes anciens, en premier lieu la Bible et l'Odyssée. L’emploi récurrent du terme esodo22, ou de grande esodo23, particulièrement à la fin de notre période d’étude24, qui évolue après octobre 2004 en grande sbarco25, inscrit ces migrants dans une dimension éternelle. La terminologie, répétitive et peu évolutive, sinon pour magnifier le délabrement des embarcations26, donne au voyage une dimension homérique. Les journalistes insistent sur l’Odyssée que vivent ces hommes sur leurs embarcations de fortune.

2. Un cataclysme sans fin (Strage).

En 2002, dix ans après les premières arrivées, une première grande catastrophe (strage) accapare la Une et impose ce thème. Ces articles ont les honneurs de la première page. Ils sont assez longs, multiplient les points de vue sur les circonstances du drame et sa découverte, sur les conditions du départ et celles du voyage. Ils détaillent les conditions de mer. Ils dénombrent les cadavres. Ils offrent la parole aux témoins (forces de l’ordre, marins, sauveteurs), aux survivants, éventuellement à d’autres journalistes. Ils cherchent à établir les causes du drame, insistent sur le rôle des trafiquants, sur la fragilité des embarcations. Ils polémiquent sur le nombre réel des disparus et sur les conditions de l’intervention.

Les termes employés traduisent la stupeur, l’incompréhension devant de tels drames et, ici aussi, le pathos est renforcé lorsque figurent parmi les victimes des femmes, des enfants, voire des handicapés27. La représentation dominante est une vision de la « tragédie » dont l’énonciation fonctionne presque à elle seule comme la nouvelle. Ils parlent de strage28, de tragedia29, de tragico naufragio30 et évoquent, une autre fois, una piaga biblica31. Leur motif répétitif est la description de l’horreur : ils donnent à entendre quelle urla tra le onde32, ou les grida disperate33. Ils fixent des images funestes et sans espoir, resti umani nelle reti da pesca, et s’accordent sur le fait que c’è un cimitero sott’acqua34.

Les sujets de ces articles sur les catastrophes de l’émigration sont les poveri affamati in cerca di una vita migliore35. À la lumière de la catastrophe, l’image des immigrés devient positive. On les décrit comme les plus forts, les meilleurs. Le sort tragique qui leur est réservé incite à la compassion et inverse momentanément le regard porté sur eux.

Dès mars 2002, on a le sentiment d’avoir déjà tout lu : le plus macabre, le plus morbide, le plus sauvage et le moins humain. On trouvera, cependant, toujours pire, toujours plus inhumain pour susciter l’intérêt, l'émotion ou l’indignation. Il en ressort la froide indifférence de l’Occident alors que le Canal de Sicile est devenu le « Canal de la mort »36. À partir de septembre 2004, sans doute sous l’influence de la perception des migrants une fois à terre, dans les centres ou camps de premier accueil, comme pour juguler une image trop positive issue de la répétition des drames, filtre l’évocation du comportement "primitif" des immigrés37.

3. L’accueil malgré la réminiscence tragique du camp (Campo).

Le regroupement des immigrés dans des camps, dès leur arrivée, soulève vite de nombreuses questions. Les journalistes décrivent les conditions de ce premier accueil, mauvaises voire sordides. Ils insistent sur la promiscuité, le manque de biens de première nécessité et sur les conditions d’hygiène exécrables38, dont la cause ne tarde pas à être attribuée au mode de vie des immigrés.

Ces camps ne ressemblent pas aux projets initiaux, qui les voulaient points de passage et d’assistance (Centri di permanenza temporanea e assistenza). On les assimile vite à des prisons (quei campi sono come carceri39). Leur légalité fait débat, leur existence ravive la mémoire des espaces concentrationnaires40. Assez généralement, cette appréhension modifie celle des migrants. Elle les criminalise, fait d’eux des clandestins que l’on traque41.

Et, ici encore l'analogie aux textes anciens est récurrente, à travers notamment la Comédie et son Enfer, qui permet aux journalistes de donner à comprendre ce qu’ils découvrent. Dès 1998 et pendant plus de dix ans, la description du camp de Lampedusa passe par le recours à une visione dell’inferno où ce centre ne serait qu’une bolgia umana42. A la dimension biblique s’ajoute la réminiscence dantesque, forcément infernale. On comprend que si le voyage est une Odyssée, l’arrivée est un Enfer43.

L'appréhension du camp comme un enfer incite les journalistes à s’attarder, dès 2006, sur toutes les formes de criminalité qu’on y rencontre : racket, trafic de mineurs, liens avec les mafias, prostitution, trafic de drogue, violences sexuelles, etc.44. Le camp devient le lieu de toutes les pratiques délictuelles, de tous les fantasmes aussi.

Cette mauvaise image du camp alimente la perception négative des immigrés45. Mais sa réception à la lumière des grands mythes de notre civilisation la relativise et humanise le sort réservé aux migrants. A partir de 2008, cette représentation incite les journalistes à la compassion. Certains se font passer pour des clandestins, pour mieux en décrire les conditions de vie et les immigrés y gagneront un visage de damnés46.

4. Des étrangers en proie à la xénophobie (Immigrati).

Les premières années, très peu d'articles ont comme sujet principal les immigrés (trois articles entre 1998 et 2001)47, puis leur nombre augmente progressivement. Jusqu'à la fin de 2003, ces articles relatent les efforts entrepris pour favoriser l’intégration et insistent sur la nécessité d’appliquer la loi tout en questionnant son bien-fondé. A partir de 2004, le regard se crispe. L'alternance politique le nuance à peine (le retour de Prodi en 2005 adoucit une certaine appréhension, puis celui de Berlusconi en 2008 la renforce). On insiste sur les figures criminelles. La précarité des immigrés incite à les présenter comme des clandestins plus que comme des réfugiés dans l’attente d’une situation clarifiée48. Cela traduit la peur de l’invasion qui a saisi l'Italie49 et s'accompagne des premiers signes d’un racisme latent anti-immigrés de la société50. Peu présente jusqu'en 2006, la question du racisme et de la xénophobie devient omniprésente à partir de 2008. La stigmatisation des Roms rejaillit par ricochet sur la question de Lampedusa et sur tous les immigrés51.

Les articles sont généralement longs, détaillés et construits à partir d’un exemple particulier qui devient emblématique52. De nombreux articles sont issus du cahier régional Sicilien53 autour des échanges entre immigrés et Italiens. Ils donnent l'image d'un Sud qui intègre quand le Nord pointe les agressions et les larcins.

Enfin, sous cet angle apparaît ici aussi l’idée d’une odyssée inachevée. Le voyage maritime conclu, un autre commence vers l’intégration qui met en lumière la vie d’infinie errance de l’immigré, de migration physique d’abord puis de déplacement social ensuite, toutes deux aussi incertaines54.

5. Les portraits d’un trafic

A partir de 2002, lorsque cette immigration est devenue régulière, on trouve des enquêtes ou des commentaires. Ces articles (sous les rubriques Traffico-Racconto-Ritratto) sont longs et circonstanciés. Ils présentent de façon homogène les trafics et les trafiquants au point où l’on a l’impression de véritables séries d’articles cohérents sur un même sujet55. On est frappé par la fine documentation recueillie et la connaissance très précise des trafics : capacité d’adaptation des passeurs aux possibilités et aux contraintes, prix du passage, ports d’embarquements, leurs spécificités (type de population, coût, risques), les relais prévus. Les reporters dévoilent le nom des trafiquants, les systèmes familiaux - parfois mafieux56 - sur lesquels ces échanges reposent, les connivences en Italie57. A leur lecture on a une vision claire des figures de ces trafics : le boss, le trafiquant, le négrier, l’intermédiaire, le commerçant qui s’enrichit sur le dos des immigrés, le passeur, le rabatteur d’immigrés. Les commerces liés à ce business de l’émigration sauvage semblent inépuisables58. Et, en symétrie, ces enquêtes renvoient l'image des immigrés comme leurs victimes59.

Arrivés au terme de notre recherche, nous remarquons avec intérêt l’émergence et l’ancrage de ces paradigmes de la représentation de l’immigration en Italie à partir de Lampedusa. Nous constatons, avec étonnement, la quasi absence d’occurrences relatives à l'histoire migratoire des Italiens susceptibles de favoriser la réception de cette immigration.

La Repubblica permet de suivre la pénétration de ces thématiques de l’intérieur ; avec détachement tant que le phénomène reste marginal puis avec un effroi grandissant lorsqu’il devient quotidien et massif. La sensibilité humaniste du quotidien romain l’incite à se pencher sur ses aspects les plus dramatiques et à restituer cette question dans le temps long de la présence humaine sur terre, une présence qui est d’abord une histoire de déplacement, d’émigration justement. Les occurrences à la Bible et à l’Odyssée permettent d’appréhender le phénomène dans son ensemble, notamment ses aspects tragiques, et d’en avoir une approche mythique. Mais on peut s’étonner de l’absence de commentaires précis, historiques et sociaux, qui permettraient de lire cette immigration à la lumière de l’expérience migratoire italienne. Ni le voyage, ni les drames de la migration, ni les premières conditions d’accueil (les centres) ne donnent lieu à des renvois mémoriels entre la situation vécue hier par les Italiens et celle affrontée aujourd’hui par les immigrants en Italie. On ne trouve une évocation de la convergence entre les deux expériences migratoires qu’à travers les articles traitant des immigrés. La fragilité des conditions de vie y est décrite, notamment le problème du logement, ce qui inscrit les migrants de Lampedusa dans la longue durée du phénomène migratoire italien60. On y lit une incitation à faire preuve d’humanité, et l’on mesure à quel point les conditions de l’accueil ont pu être traumatisantes pour marquer à ce point la mémoire collective des Italiens. Mais cela reste presque anecdotique dans le flot de nouvelles qui s’accumulent.

En fait, seules les rubriques Commento et Cultura présentent quelques références récurrentes à cette histoire, nous y trouvons matière à conclusion. Les rares articles de Commentaires proposent une vision plus complète et plus problématisée de la migration. L’analyse prime, on a recours à la géopolitique et parfois à l’histoire. Celle de l'immigration italienne apparaît peu néanmoins, surtout de façon très générale, comme pour rappeler un point connu de tous dont l'évocation devrait suffire à déclencher un ensemble de réflexes. Outre ces occurrences, nous n’avons trouvé qu’un seul article, long, entièrement consacré à l'histoire de l’émigration italienne, qui portait, dans une sorte de reflet retour sur l'émigration des Italiens au Maghreb61.

Cette absence de références historiques construites incite à la réflexion. Une explication tient à la technique de l’écriture journalistique en vigueur à notre époque, précisément au recours systématique à la personnalisation et au storytelling qui impose de trouver un personnage, voire une situation (un angle), pour en restituer l’histoire, quitte à inventer, et à en faire la métaphore de l’actualité. Celle-ci nuit à l'appréhension d'ensemble du phénomène migratoire. Si bien qu'à travers ces récits, Lampedusa apparaît comme une fin en soi. D'ailleurs on ne trouve aucune enquête sur l’après Lampedusa62. A travers cette écriture, la figure de l’immigré intervient à deux niveaux : un premier, macroscopique, où elle est prise dans l’enjeu de la géopolitique et n’est qu’un chiffre, et un second, microscopique, où il est un ultimo63, victimisé ou criminalisé.

La thématique culturelle, enfin, propose de nombreux articles selon trois types : le compte rendu de spectacle ou de lecture, de taille moyenne ; le compte rendu ou l’annonce d’une manifestation à caractère culturel, souvent court ; et le commentaire d’une personnalité en vue du monde de la culture, article souvent long. La grande quantité d'articles doit être relativisée puisque de nombreuses chroniques culturelles (présentations de livres64, de films et documentaires65, de pièces de théâtre66, de festivals67), même lorsqu’elles n’entretiennent qu’un lien distant avec Lampedusa, donnent lieu à un jeu de démultiplication entre les pages nationales et les pages régionales (et les cahiers régionaux à des dates différentes).

Ils présentent l’émigration à Lampedusa avec un certain recul, à travers la longue et la courte durée, à la lumière de l’histoire de l’humanité, dans la continuité des autres mouvements migratoires humains. Cependant, curieusement, la Méditerranée apparaît comme une frontière plus que le lieu du passage et de l’échange. C’est peut-être ici que l'histoire migratoire italienne intervient de la façon la plus visible, quelques initiatives humanitaires en direction des immigrés y puisent leur inspiration. Dans ces articles, cette histoire est rappelée dans ses grandes lignes, permettant à la migration à Lampedusa d'apparaître en miroir de celle des Italiens même si cette dernière n'est rappelée que dans ses généralités, alors que, nous l'avons vu, les angles choisis par les journalistes favorisent la personnification au point où Lampedusa devient une figure, le personnage central de ce drame de l’humanité.

Ces récits sont néanmoins essentiels : ils sortent le lecteur de la chronique et placent l'histoire migratoire italienne comme un point de repère utile à sa compréhension. La migration apparaît pour ce qu’elle est : une ou plutôt des histoires d’Hommes en marche qui quittent leur terre pour vivre mieux, ou simplement vivre. L’aspect humain devient essentiel et ces articles culturels font d'ailleurs, notamment dans les cahiers régionaux, une large place aux échanges culinaires ou musicaux entre locaux et immigrés qui révèlent, en contrepoint des catastrophes et de l'alarmisme, la construction d’une société multiethnique.

Nous pouvons relever l’absence, dans cette rubrique qui semblait pourtant prédestinée à les enregistrer, des références à l’Odyssée et aux mythes littéraires. Il y a là comme l’affirmation d’une quête collective d’un sujet en devenir, la société, quand l’obsession d’Ulysse pour le voyage est avant tout une quête de soi. En somme, dans le récit de l’actualité, l’appréhension de l’immigration en Italie aujourd’hui ne semble guère compatible avec le souvenir de l’émigration des Italiens autrefois. L’immigration, du point de vue italien est une question liée à l’accueil, où prime l’impression qu’un flot odysséen se déverse sans fin quand le rappel de l’une pourrait aider à l’appréhension de l’autre, et permettrait de restituer le phénomène actuel dans un cadre plus juste et plus humain. Se servir de cette histoire migratoire pour affronter les flux contemporains, permettrait aux Italiens d’être les tenants d’une expérience et d’une connaissance rare, leur permettant de penser la question migratoire à l’époque contemporaine, voire de proposer un modèle pour un phénomène aujourd’hui planétaire.

Bibliographie

Corpus 

Banque de donnée des articles de La Repubblica (accessible par abonnement ; ne comprenant pas les illustrations) pour la période allant de 1992 à 2011.

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Notes

1 Cf. la présentation de la diffusion du journal sur www.gruppoespresso.it/it/attivita/la-repubblica.htm Retour au texte

2 Nous proposons ci-après un tableau de la diffusion payée en Italie de La Repubblica pour les années qui intéressent notre recherche. Ces données issues de l’ADS (Accertamenti Diffusione Stampa) montrent une diffusion qui suit le mouvement général à la baisse de la presse quotidienne transalpine, tout en présentant la caractéristique de résister mieux que nombre de quotidiens à cette baisse, et demeure inférieure de 45.000 ex en moyenne par rapport au Corriere della Sera voir http://www.adsnotizie.it/file/60-95/audipress/Ads%20Notizie%20nr.%20100%20Certificazioni%202000.pdf, p. 19. Retour au texte

AnnéeDiffusion AnnéeDiffusion AnnéeDiffusion1994540 000 2000566 811 2006588 2751995567 538 2001574 717 2007580 9661996575 447 2002579 269 2008518 9071997594 213 2003581 102 2009481 0011998562 857 2004586 419 2010449 2381999562 494 2005587 268 2011438 695

3 Les principales étant : actualité politique nationale, actualité internationale, économie, faits divers, sport, culture et spectacles. Retour au texte

4 Cf. Mansoubi, Mahmoud, Noi stranieri d’Italia: immigrazione e mass-media, Lucca : Pacini Fazzi, 1990, p. 123. Retour au texte

5 Dès ces années de très nombreuses photographies des bateaux d’immigrés nourrissent les représentations collectives. Retour au texte

6 Ce que Emmanuele Crialese montre, des années après, dans son film Terraferma (2011). Retour au texte

7 Cela devait entraîner la disparition de la mention de la publication de certains articles en première page pour nos critères de tri. Nous retrouvons cette mention, importante émotionnellement, grâce à l’enregistrement de la page de publication des articles dans notre base de données. Retour au texte

8 Ce qui explique la proportion quasi égale entre les deux tris. Notre catégorie reprend la catégorisation par la rubrique du quotidien. Retour au texte

9 On remarque le faible niveau d’articles en 2007, qui correspond au premier résultat des accords bilatéraux signés avec la Tunisie et la Libye. Retour au texte

10 A partir des années 2000 on note que lorsque l’article est situé en p. 1, l’article à connotation sbarco [débarquement] (nous faisons figurer entre crochets nos traductions), contient des informations concises et brutes sur l’arrivée, et qu’il est suivi en page intérieure d’un développement ayant une autre tonalité : strage [catastrophe], inchiesta [enquête], racconto [récits], immigrati [immigrés], etc. Dans une moindre mesure une place est faite aux polémiques politiques suscitées par ce flux ininterrompu et aux dispositions prises par le gouvernement. Retour au texte

11 Au singulier ou au pluriel le terme apparaît 693 fois à travers notre corpus, soit dans plus de 40% des articles. Retour au texte

12 Parfois les articles manient deux, voire trois, de ces typologies, lorsqu’on ajoute occasionnellement celle de l’espérance. Retour au texte

13 Viviano, Francesco, « Assalto alle coste italiane » [assaut sur les côtes italiennes], in : La Repubblica, 9/9/1994, p. 17. Retour au texte

14 « E a Lampedusa un'altra invasione » [encore une invasion à Lampedusa], in : La Repubblica, 20/7/1998, p. 6 réutilisé deux jours plus tard par Sergi Pantaleoni, « L'invasione di Lampedusa in mille pronti allo sbarco » [L’invasion de Lampedusa: mille migrants prêts à débarquer], in : La Repubblica, 22/7/1998, p. 7. Le terme toujours utilisé six ans plus tard sans que les journalistes ne cherchent à la confirmer ou à l’infirmer, cf. «L'invasione di Lampedusa sbarcano più di trecento» [L’invasion de Lampedusa: plus de trois cents migrants débarquent], in : La Repubblica, 17/8/2004, p. 4, Palermo. Retour au texte

15 On retrouve 14 fois ce terme [siège], dont 5 fois en titre, en début (4 fois en 1998) et en fin de période (6 fois à partir de 2010). Retour au texte

16 [vague massive d’immigrés clandestins] « Duecento sbarchi, Trapani non ha più posto » [Débarquement de deux cents migrants, plus de place à Trapani], in : La Repubblica, 16/6/2002, p. 6, Palermo. Retour au texte

17 [débarquements incessants]. «le tappe» [les étapes], in : La Repubblica, 14/5/2005, p. 16. Retour au texte

18 [débarquements incontrôlables]. Polchi, Vladimiro, « Turismo in rotta, questa è un'invasione il sindaco contro il Vaticano: ospitateli voi » in La Repubblica, 1/8/2008, p. 11. Retour au texte

19 Salvo Palazzolo, « Clandestini, emergenza sbarchi in Sicilia » in La Repubblica, 10/9/2006, p. 18. Retour au texte

20 « I precedenti » in La Repubblica, 12/8/2004, p. 10 : « una donna cieca », [une femme aveugle]. Retour au texte

21 « Lampedusa, emergenza clandestini », in La Repubblica, 17/8/2004, p. 1 sezione Palermo : « un neonato » [un nouveau-né] ; cela reprend ce que l’on trouve le même jour dans l’édition nationale : « L'ammiraglio Sicurezza: Il contrasto? Non esiste » in La Repubblica, 17/8/2004, p. 8 : « un bambino di due mesi attaccato al seno della madre » [un enfant de deux mois accroché au sein de sa mère] (vision primordiale quasiment ungarettienne). Retour au texte

22 Viviano, Francesco, « Assalto alle isole siciliane » in La Repubblica, 9/9/1994, p. 17 ; Castellaneta, Domenico, « E ora in Puglia si teme lo sbarco di 5000 curdi » in La Repubblica, 4/11/1997, p. 4 ; [exode]. Retour au texte

23 « Sbarchi, 800 clandestini in 24 ore » in La Repubblica, 30/10/2003, p. 9 ; [le grand exode]. Cette expression reste plutôt rare, on ne la retrouvera qu’en mars 2011, au moment où les répercussions de la révolution de Jasmin se profilent. Retour au texte

24 On trouve 77 occurrences du terme dont 46 à partir du déclenchement de la révolution de Jasmin. Retour au texte

25 Bellavia, Enrico, « Clandestini, il grande sbarco » in La Repubblica, 01/10/2004, p. 33 ; [grand débarquement]. Retour au texte

26 Celles-ci sont successivement des : barca, barchetta, barchetta di vetroresina, barcone, barcone di legno, barcone fatiscente, battello, carretta del mare, gommone, gozzo, guscio sgangherato, imbarcazione, motobarca, motopeschereccio, motoscafoveloce, naviglio, peschereccio, scafo, vecchia imbarcazione, vecchio peschereccio, vecchio scafo, zattera fantasma, zattera in legno ; Soit respectivement : [barque], [petite barque], [petite barque de fibre de verre], [grosse barque], [grosse barque de bois], [grosse barque délabrée], [canot], [rafiot], [canot pneumatique], [bateau de pêche], [coque croulante], [embarcation], [canot à moteur], [chalutier], [canot à moteur rapide], [bateau], [bateau de pêche], [canot], [vieille embarcation], [vieux bateau de pêche], [vieux canot], [radeau], [radeau en bois]. Et les migrants viennent de trente pays différents, nord africains, africains du centre, de l’Est et du Sud, des moyen-orientaux, et également du sous-continent indien, voire de quelques régions européennes en difficultés (toujours l’Albanie ou le Kosovo) : Afghanistan, Albanie, Algérie, Bangladesh, Bengale, Chine, Côte d’Ivoire, Kurdistan, Egypte, Erythrée, Ethiopie, Ghana, inde, Iraq, Iran, Kossovo, Liban, Liberia, Maroc, Nigeria, Pakistan, Palestine, Sierra Leone, Somalie, Soudan, Tunisie, Ouganda, Zaïre. Retour au texte

27 Bellavia, Enrico, « Lampedusa, strage di clandestini » in La Repubblica, 8/3/2002, p. 13 ; « il cieco annegato », [l’aveugle noyé]. Retour au texte

28 Littéralement le [massacre], de manière figurée un [désastre]. cf. Viviano, Francesco, « Strage nel mare di Lampedusa » in La Repubblica, 26/4/1996, p. 3. Retour au texte

29 La [tragédie], cf. Bellavia, Enrico, « Lampedusa, strage di clandestini » in La Repubblica, 8/3/2002, p. 13. Retour au texte

30 Le [naufrage tragique], cf. Ziniti, Alessandra, « Bimbi clandestini, tragico naufragio » in La Repubblica, 18/10/2003, p. 11. Retour au texte

31 La [plaie biblique], cf. Bocca, Giorgio, « Impotenti di fronte a una piaga biblica » in La Repubblica, 21/10/2003, p. 1. Retour au texte

32 Bolzoni, Attilio, « Quelle urla tra le onde » in La Repubblica, 9/3/2002, p. 1 ; [ces cris parmi les vagues]. Retour au texte

33 Ibidem ; [cris de désespoir]. Retour au texte

34 Ziniti, Alessandra, « Resti umani nelle reti da pesca. ‘C’è un cimitero sott’acqua’ » in La Repubblica, 17/8/2004, p. 4, Palermo ; [des restes humains dans les filets de pêche], [il y a un cimetière sous l'eau]. Retour au texte

35 Viviano, Francesco, « Strage nel mare di Lampedusa » in La Repubblica, 26/4/1996, p. 3 ; [pauvres affamés en quête d'une vie meilleure]. Retour au texte

36 Viviano, Francesco, « Gettati in mare dagli scafisti » in La Repubblica, 25/3/2005, p. 8. Retour au texte

37 « Una donna sudanese al sesto mese di gravidanza è annegata a una decina di miglia da Lampedusa dopo essere stata gettata in mare dagli altri undici clandestini con cui cercava di arrivare in Italia », cf. « Donna incinta gettata in mare vendetta contro il marito scafista » in La Repubblica, 1/9/2004, p. 22 ; [Une femme soudanaise enceinte de six mois s'est noyée à une dizaine de milles de Lampedusa après avoir été jetée à la mer par les onze autres clandestins avec lesquels elle cherchait à rejoindre l'Italie]. Retour au texte

38 « Un fetore insopportabile e carenza d'acqua », cf. Russello, Fabio, « Vietato filmare gli immigrati » in La Repubblica, 3/12/2002, p. 6, Palermo ; [une puanteur insupportable et le manque d'eau]. Retour au texte

39 Pantaleone, Sergi, « Chiudete quei campi sono come carceri » in La Repubblica, 5/8/1998, p. 13 ; [ces camps sont comme des prisons] ; p. ex., Gullo, Tano, « La prigione dei clandestini » in La Repubblica, 28/6/2001, p. 4, Palermo : «  Un muro grigio alto tre metri e mezzo rende la grigia struttura diversa dalle vicine fabbriche e la fa somigliare a una prigione. Da qui non si esce. Ogni tanto, semmai si evade » [Un mur gris haut de trois mètres et demi rend la structure grise différente des usines voisines et la fait ressembler à une prison. D'ici l'on ne sort pas. De temps en temps, par contre, on s'évade]. Ou encore : « si tratta in realtà di luoghi di vera e propria reclusione, circondati da alte mura e filo spinato, con telecamere, polizia e cancelli sbarrati » [il s'agit en réalité de lieux de véritable réclusion, entourés de hauts murs et de fils barbelés, avec caméras de surveillance, police et portails de fer], cf. Ciotti, Luigi, « La vergogna dimenticata dei Centro per gli immigrati » in La Repubblica, 30/11/2002, p. 17. Retour au texte

40 Le journaliste explique que cette dénomination que l’on retrouve par la suite régulièrement dans La Repubblica est d’abord le fait des jeunes des Centres sociaux, cf. ibidem. Ou, quelques années plus tard, « Chiamati per numero come i deportati i radicali denunciano il campo-lager in Sicilia » [Appelés par leur numéro comme les déportés : les radicaux dénoncent le camp-lager en Sicile], cf. Custodero, Alberto, « Chiamati per numero come i deportati i radicali denunciano il campo-lager in Sicilia » in La Repubblica, 24/9/2008, p. 8. Retour au texte

41 Voir p. ex. Pantaleone, Sergi, « Sicilia, caccia al clandestino » in La Repubblica, 30/7/1998, p. 8. Cette expression « caccia al clandestino » [Chasse au clandestin] est très récurrente. Retour au texte

42 Viviano, Francesco, « Clandestini, nuova emergenza mille sbarchi a Lampedusa » in La Repubblica, 12/5/2005, p. 14 ; [vision de l'enfer], [bolge humaine]. Retour au texte

43 Viviano, Francesco, « A Lampedusa tra i disperati sopravvissuti al mare » in La Repubblica, 22/1/2009, p. 1. Retour au texte

44 Cf. Viviano, Francesco, « Minori, racket nei centri d’accoglienza » in La Repubblica, 2/12/2006, p. 43, et Savino, Francesca, « Violenza sessuale nel centro per immigrati » in La Repubblica, 29/8/2008, p. 7, Bari. Retour au texte

45 « È l'ulteriore indizio di quanto certe semplificazioni [...] nell'informazione in questi anni abbiano contribuito a demonizzare le persone immigrate, così sedimentandone l'immaginario sociale l'equazione che le vede come criminali, più o meno potenziali », [c'est une nouvelle preuve de combien certains raccourcis [...] dans l'information ces dernières années ont contribué à diaboliser les immigrées, sédimentant ainsi dans l'imaginaire social l'équation qui les assimile à des criminels, plus ou moins potentiels]. cf. Ciotti, Luigi, « La vergogna dimenticata dei Centri per gli immigrati » in La Repubblica, 30/11/2002, p. 17. Retour au texte

46 Cf. Viviano, Francesco, « Dalla prigione l’appello dei dannati. Ci trattano come bestie, salvateci » in La Repubblica, 11/5/2009, p. 7. On peut lire également le récit de Fabrizio Gatti, Bilal. Il mio viaggio da infiltrato nel mercato dei nuovi schiavi, Milano : Rizzoli, 2007 [version française : Sur la route des clandestins, Paris :Liana Levi, 2010]. Retour au texte

47 Entre ces deux bornes nous n’en recensons que deux de plus. Retour au texte

48 Cf. p. ex. « Lecce, sit-in di immigrati in Prefettura », in La Repubblica, 15/1/2003, p. 7 sezione Lecce ; Lugli, Massimo, « A Roma i clandestini di Lampedusa » in La Repubblica, 17/7/2008, p. 1, Roma. Retour au texte

49 Cf. Fusani, Claudia, « Immigrati, emergenza dell’estate in arrivo 2 milioni di clandestini » in La Repubblica, 12/6/2003, p. 30. Retour au texte

50 Curieusement notre corpus ne révèle pas la même évolution que celle observée par Maurizio Corte, Noi e gli altri. L'immagine dell’immigrazione e degli immigrati sui mass-media italiani, http://www.oltreloccidente.org/sito_oltre/scuola/migrazioni/08media_corte-articolo-univr.pdf (consulté le 10 décembre 2015, à 17h), qui montre que les médias qu’il prend en considération associent massivement immigration et criminalité jusqu’en 1999 puis beaucoup moins par la suite. Retour au texte

51 A partir de 2008, les Roms accaparent toute la xénophobie et des stéréotypes racistes apparaissent sur certaines nationalités de migrants. C’est particulièrement le cas des Nigérians d’abord stigmatisés pour leurs supposés rites Voodoo (cf. p. ex. de Arcangelis, Irene, « Dieci nigeriani per rapire una bambina » in La Repubblica, 26/5/2009, p. 3, Napoli), puis pour leurs femmes filon de la prostitution (ibidem et, toujours p. ex. Pleuteri, Lorenza, « Precious non doveva nascere » in La Repubblica, 07/06/2009, p. 10, Torino). Retour au texte

52 Cf. p. ex. Polchi, Vladimiro, « Immigrati in alberghi, uffici e ospedali il governo a caccia di nuovi ricoveri » in La Repubblica, 26/7/2008, p. 2. Retour au texte

53 Dans une très moindre mesure d’autres éditions du Sud comme Bari ou Napoli et de manière anecdotique provenant des éditions du centre ou du nord comme Firenze, Bologna, Roma ou Torino, Milano. Retour au texte

54 Ce double déplacement est aussi un des fondements de la réflexion de Baru, cf. Violle, Nicolas, « I racconti d’integrazione di Baru », in Terzo Millennio, iii / 2, Terme Vigliatore (Me), Italia, 2011, p. 52-61. Retour au texte

55 Cf. p. ex. les articles de septembre 2002 ou de juin 2003, souvent signés Attilio Bolzoni et Francesco Viviano. Retour au texte

56 Cf. Bolzoni, Attilio, « Migliaia in attesa nel lager tunisino ma senza l’ok del clan non si parte » in La Repubblica, 17/9/2002, p. 4. Retour au texte

57 Cf. Russello, Fabio, « Clandestini, basisti a Lampedusa » in La Repubblica, 18/9/2002, p. 6, Palermo. Retour au texte

58 Ce que relève Francesco Viviano in : « Non potrete fermare l'esodo cambieranno soltanto le rotte » in : La Repubblica, 12/5/2009, p. 8, Cronaca. Retour au texte

59 Cf. Bolzoni, Attilio, « Migliaia in attesa nel lager tunisino ma senza l’ok dei clan non si parte » in La Repubblica, 17/9/2002, p. 4, Cronaca ; c’est aussi, au même moment, ce qu’explique l’Eglise, cf. Russello, Fabio, « Clandestini, basisti a Lampedusa » in La Repubblica, 18/9/2002, p. 6, Palermo. Retour au texte

60 Comment ne pas songer à Ungaretti et plus largement, à travers lui, à la grande migration des Italiens, cf. Ungaretti, Giuseppe, “In memoria” in : L’allegria, Vita d’un uomo. Tutte le poesie, Milano : Mondadori, 1992, p. 21; précisément à travers notre corpus, p. ex.: Massari, Antonio, « Da mesi aspettano la Commissione per ottenere lo status di rifugiati » in La Repubblica 15/10/2003 et Li Veli, Gino / Strippoli, Sara, « Dateci un posto per dormire » in La Repubblica, 28/10/2005, p. 7, Torino. Retour au texte

61 Cf. p. ex. Spataro, Agostino, « I clandestini siciliani sbarcano in Tunisia » in La Repubblica, 28/6/2003, p. 1, Palermo. Par la question de l’émigration l’Italie apparaît comme un grand pays européen, comparable de ce point de vue avec la France ou l’Allemagne. Il s’agit d’une transformation majeure alors qu’encore récemment des milliers d’Italiens quittaient la péninsule pour l’un ou l’autre de ces deux pays. Retour au texte

62 Faut-il y voir l’application médiatique à la mort sociale du migrant prévue par la loi qui en fait un clandestin ? Cf. supra Politica Interna et Spataro, Agostino, « Immigrati, Lampedusa emblema della nostra ipocrisia » in La Repubblica, 21/9/2006, p. 16, Palermo. Retour au texte

63 Cf. Bolzoni, Attilio, « Il popolo degli ultimi » in La Repubblica, 8/1/2010, p. 1, Prima Pagina. Retour au texte

64 Ottieri, Maria Pace, Quando sei nato non puoi più nasconderti; Milano : Nottetempo, 2003 ; Turco, Livia, I nuovi italiani : l'immigrazione, i pregiudizi, la convivenza, Milano : Mondadori, 2005 ; Valentina Loiero, Sale nero. Storie clandestine, Roma : Donzelli, 2007 ; del Grande, Gabriele, Mamadou va a morire. La strage dei clandestini nel Mediterraneo, Modena : Infinito, 2007 ; Collura, Matteo, L’isola senza ponte, Milano : TEA, 2007 ; Santangelo, Evelina, Senza terra, Torino : Einaudi, 2008 ; Rabito, Vincenzo, Terramatta, a c. di Santangelo, Evelina / Ricci, Luca, Torino : Einaudi, 2007; Catania, Giusto, Mondo Bastardo. Globalizzati e meticci: quale futuro stiamo costruendo?, Palermo : Duepunti, 2009. Retour au texte

65 Catalano, Fabrizio, Il paese dei neri; Italia, 2002 ; Correale, Nello, Oltremare-Non è l’America, 1998 ; De Seta, Vittorio, Lettere del Sahara, 2006 ; Crialese, Emanuele, Respiro, 2002, Nuovomondo, 2007, Terraferma, 2011 ; Segre, Andrea, A sud di Lampedusa, 2006 ; La Marca, Nello, La Terramare, 2008 ; Gatti, Filippo, Sulla via di Agadez, 2009 ; Mencherini, Stefano, Mare nostrum, 2003 ; Di Bernardo, Giuseppe, Viaggio a Lampedusa, 2010 ; Bucci, Flavio, Lettere al vento, 2003 ; Taviani, Giovanna, Fughe e approdi, 2010 ; Yimer, Dagnawi, Come un uomo sulla terra, 2008, Soltanto il mare, 2010 ; Amoroso, Carmine, Cover Boy, 2006. Retour au texte

66 Lampedusa Beach de Lina Prosa ; La porta della vita de Maria Elena Vittorietti (d’après les chroniques de Francesco Viviano) ; La nave fantasma de Giovanni Maria Bellu. Retour au texte

67 C’est surtout le cas pour le Festival O’ Scià proposé pour la première fois en septembre 2003 par Claudio Baglioni. Depuis, chaque année, il rappelle la nécessité d’accueillir et pour ce faire il transforme l’île en théâtre de musique, lui donnant par là même une autre actualité dans la presse (Cf. p.ex. « Voce e pianoforte Baglioni a Lampedusa » in La Repubblica, 09/09/2003, p. 8, Palermo. O’ Scià : façon dont on appelle dans l’île de manière affectueuse ses plus chers amis, cette expression représente alors le plus vif esprit d’hospitalité ; et « Baglioni : Con Khaled e Cocciante parlo d’immigrati a Lampedusa » in La Repubblica, 16/09/2006, p. 58, Spettacoli). Retour au texte

Illustrations

Citer cet article

Référence électronique

Nicolas Violle, « Odysséen versus Humain. Quel rôle pour l’histoire de l'émigration italienne dans la réception de l'immigration à Lampedusa », Textes et contextes [En ligne], 12-1 | 2017, publié le 06 octobre 2017 et consulté le 19 avril 2024. Droits d'auteur : Licence CC BY 4.0. URL : http://preo.u-bourgogne.fr/textesetcontextes/index.php?id=483

Auteur

Nicolas Violle

Maître de conférences, Université Clermont Auvergne/Célis

Droits d'auteur

Licence CC BY 4.0