Éclats https://preo.u-bourgogne.fr/eclats Émanation de l’école doctorale 592 LECLA – lettres, communication, langues, art – Éclats est une revue scientifique francophone portée par les doctorantes et doctorants et fondée en 2021. fr Éditorial : Humanités médicales et de santé du Moyen Âge au xxie siècle https://preo.u-bourgogne.fr/eclats/index.php?id=348 Les premières années de la décennie 2020 ont malheureusement contribué à faire de la question sanitaire l’objet central des discours publics, culturels et scientifiques. L’intérêt des chercheurs et chercheuses en LSHS pour la question n’est pas pour autant un phénomène récent. Cet intérêt s’est concrétisé par l’émergence et la diffusion de perspectives de recherche interdisciplinaires, à l’intersection de la médecine, de la philosophie, des sciences humaines et sociales, des lettres et des arts, regroupées sous la dénomination d'humanités médicales et de santé. Ces recherches novatrices visent à établir des dialogues entre ces disciplines pour explorer, outre les conséquences socio-culturelles de certains problèmes sanitaires, les perspectives de certains individus ou groupes affectés par la maladie, tout en apportant un regard inédit sur le développement de certains savoirs et de pratiques médicales ou de santé. Comme le souligne Claire Crignon, faire de la recherche en humanités médicales et de santé nécessite de « plaider pour une approche interdisciplinaire des questions de santé en montrant comment le croisement de ces approches contribue à l’acquisition d’une culture qui peut être partagée par les soignants, les chercheurs en sciences biomédicales, les spécialistes de lettres et de sciences humaines et sociales1 ». Que ce dialogue prenne la forme d’études sur les savoirs médicaux, ou celle de collaborations avec les acteurs du monde de la santé, il est nécessaire d’in ven., 15 déc. 2023 00:00:00 +0100 https://preo.u-bourgogne.fr/eclats/index.php?id=348 Impuissant ou vérolé : écrire la défaillance masculine dans la poésie française à la première personne (xive-xvie siècle) https://preo.u-bourgogne.fr/eclats/index.php?id=350 Cet article examine la question de la santé sexuelle masculine dans des formes poétiques à la première personne composées entre la seconde moitié du xive siècle et le xvie siècle. Si le découpage séculaire des études littéraires empêche souvent de considérer ces corpus ensemble, la présente étude compare les textes sur l’impuissance et ceux sur la maladie vénérienne appelée la grosse vérole ou la syphilis et observe la proximité des discours en matière de défaillances masculines. L’article révèle ainsi comment la posture du mâle infirme permet aux poètes d’afficher une verve inventive qui, à l’inverse de la langue plus sérieuse des médecins, parvient à amuser et prévenir une communauté masculine clairement ciblée comme public de prédilection de ces poèmes obscènes et volontiers misogynes. This article examines the issue of male sexual health in first-person poems written between the second half of the 14th century and the 16th century. While the usual chronological division of literary studies often prevents these texts from being considered together, the study compares literary texts on impotence with those on the venereal disease known as the great pox or syphilis, and examines the proximities of these discourses on male failures. The article thus reveals how the ethos of the disabled male allows the poets to display an inventive eloquence which, contrary to the more serious language of physicians, manages to amuse and warn a male community clearly targeted as the audience of these obscene and misogynistic poems. ven., 15 déc. 2023 00:00:00 +0100 https://preo.u-bourgogne.fr/eclats/index.php?id=350 Une dissection morale de l’homme : L’Anatomie du petit monde de Joseph du Chesne (1584) https://preo.u-bourgogne.fr/eclats/index.php?id=371 Dans L’Anatomie du petit monde (1584), le poète et médecin Joseph du Chesne utilise le modèle de la dissection pour exposer et condamner les vices humains. Cette dissection n’est pas qu’une métaphore : le poète, sa plume-scalpel en main, en offre une scénographie qui expose le cadavre au lecteur, invité à s’y regarder en miroir. Ce dispositif original fait de ce poème une leçon dans laquelle le parcours des organes malades de l’homme pécheur appelle à la piété. In L’Anatomie du petit monde (1584), the poet and physician Joseph du Chesne uses the model of dissection to expose and condemn human vices. This dissection is not just a metaphor: the poet, with his pen-scalpel, offers a scenography that exposes the body to the reader, who is invited to look at it like in a mirror. This mechanism makes this poem a lesson in which the journey through the diseased organs of the sinful man calls for piety. ven., 15 déc. 2023 00:00:00 +0100 https://preo.u-bourgogne.fr/eclats/index.php?id=371 Médecine et transhumanisme dans la littérature contemporaine : limites d’un genre et d’une pratique https://preo.u-bourgogne.fr/eclats/index.php?id=383 Cet article étudie le traitement des pratiques médicales et de leur évolution dans la littérature du posthumain. Olga Lossky, dans Risque zéro (2019), et Mireille Gagné, dans Le Lièvre d’Amérique (2020), accordent une place centrale à la question du dépassement de l’humain. Cette question est, comme nous le montrent ces deux romans, indissociable de celle de la métamorphose – voire de la disparition ‒ de la médecine moderne. This paper mainly explores the treatment of medical practices and their evolution in the posthuman literature. Olga Lossky, in Risque zéro (2019), and Mireille Gagné, in Le Lièvre d’Amérique (2020), give a central place to the question of the exceeding of the human. As these two novels show us, this question is inseparable from the metamorphosis – even the disappearance – of modern medicine. ven., 15 déc. 2023 00:00:00 +0100 https://preo.u-bourgogne.fr/eclats/index.php?id=383 Albums de fiction et compétences psychosociales : des interactions à valoriser https://preo.u-bourgogne.fr/eclats/index.php?id=395 La lecture à voix haute d’albums peut permettre de repérer des interactions entre œuvres de fiction pour la jeunesse et questions d’éducation à la santé énoncées par de jeunes élèves. A partir de l’étude de deux albums, j’ai analysé leurs modes de réception et leurs appréhensions de thèmes en lien avec la santé. En utilisant une méthodologie spécifique, j’ai vérifié que la littérature pour la jeunesse facilite l’interrogation intime et l’expression collective au sujet des questions de santé. Reading albums aloud can help identify interactions between works of fiction for young people and questions of health education expressed by young pupils. From the study of two albums, I analyzed their modes of reception and their apprehensions of themes related to health. By using a specific methodology, I verified that children's literature facilitates intimate questioning and collective expression on this subject. ven., 15 déc. 2023 00:00:00 +0100 https://preo.u-bourgogne.fr/eclats/index.php?id=395 Lorsque la traduction entraîne des déviations référentielles : l’exemple d’une stratégie vulgarisatrice à forts enjeux https://preo.u-bourgogne.fr/eclats/index.php?id=405 Dans un contexte d’asymétrie des savoirs et des savoir-dire, la vulgarisation intervient comme un procédé d’accroissement de la densité informative. Cette opération peut prendre, dans la relation médecin/patient, la forme d’une traduction à forts enjeux où tout écart traductionnel est susceptible de déboucher sur des conséquences graves. Guidée par une démarche descriptive qui s’inscrit dans la sociolinguistique variationniste et fondée sur une étude ethnographique, cette contribution vise à repérer les signes d’imperfection de la pratique vulgarisatrice entreprise par les médecins dans le contexte hospitalier marocain. Elle entend montrer que les produits terminologiques issus de la traduction des termes médicaux français vers l’arabe standard réalisent des glissements ou des déperditions du sens. Ces produits laissent apparaître un substrat hermétique attaché à l’énoncé de départ et qui ne déclenche, par conséquent, aucune représentation mentale chez le patient. In an asymmetric epistemological context, medical vulgarization is a process of increasing the density of information. In the doctor-patient relationship, this operation can take the form of a high-stakes translations where any translational deviation is likely to have serious consequences. Guided by a descriptive approach, ethnographic methods, and theoretical background from variationist sociolinguistics, this study aims to identify the signs of imperfection in the vulgarizing practice undertaken by doctors in a Moroccan hospital context. It will show that the terminological products resulting from the translation of French medical terms into standard Arabic involve shifts or losses of meaning. These products reveal a hermetic substratum attached to the original statement, which consequently does not trigger any mental representation in the patient. ven., 15 déc. 2023 00:00:00 +0100 https://preo.u-bourgogne.fr/eclats/index.php?id=405 À la rencontre de Thierry Combe et de son spectacle Jean Pierre, lui, moi https://preo.u-bourgogne.fr/eclats/index.php?id=418 Illustration 1 : Affiche du spectacle Jean Pierre, lui, moi. © Thierry Combe. Loli Jean-Baptiste et Meiyun Xu (ECLATS) : Tout d’abord, peux-tu nous présenter ton travail et ton parcours ?  Thierry Combe (TC) : Je suis Thierry Combe, auteur, acteur, comédien et metteur en scène de prise de parole. Ma particularité est d’évoluer seul sur scène tout en interprétant plusieurs personnages. Mon parcours a débuté par l’obtention d’un diplôme en génie civil. Malgré mon désir d’être comédien, je trouvais cet univers assez éloigné de moi et pensais que cela serait compliqué à réaliser. D’autant plus, que mes parents, tous deux fonctionnaires, avaient déjà à gérer le handicap de mon frère, je ne voulais pas les charger davantage en choisissant une carrière de comédien qui n’offrait pas la même stabilité d’emploi.Après avoir étudié un an en Angleterre, j’ai commencé à travailler en tant que professeur dans un centre de formation professionnelle au Burkina Faso, spécialisé dans le bâtiment, pendant deux ans. De retour en France, j’ai choisi de m’installer dans le Jura, attiré par son côté rural. Pendant cinq ans, j’ai travaillé au sein d’une association, Habitat et Développement, qui aidait les gens à améliorer leurs conditions de logement. Cependant, je ressentais que cette activité mettait moins l’accent sur l’aspect social qui m’était cher. J’ai entrepris un bilan de compétences, qui m’a révélé que cinq métiers me correspondaient, dont celui de comédien, ce qui m’a encouragé à poursui ven., 15 déc. 2023 00:00:00 +0100 https://preo.u-bourgogne.fr/eclats/index.php?id=418 Entretien autour de la résidence Design et Santé au Centre François-Georges Leclerc https://preo.u-bourgogne.fr/eclats/index.php?id=420 Illustration 1 : Affiche de l'exposition Design et Santé. © Pôle Culture de l'Université de Bourgogne. Loli Jean-Baptiste et Manon Raffard (ECLATS) : Présentez-nous vos structures. Comment avez-vous abordé le projet en amont par rapport à vos préoccupations professionnelles et personnelles respectives en tant que designers ? En amont, avant d’arriver au Centre, quels étaient vos a priori et vos objectifs ? Avez-vous été surprises ou, au contraire, face à des problématiques très familières ? Marine Hunot (MHAD) : Je suis designer intégrée dans le projet ARCADE Design à la campagne depuis 2020. Avant ça, j’ai été bénévole et active au sein de l’association ARCADE Design, qui fait de la promotion et de la diffusion autour du design et des métiers d’arts. Je m’occupe de programmer chaque année les résidences des designers accueillis à ARCADE sur différentes temporalités. Pour ce qui est de la résidence ayant eu lieu au Centre Georges-François Leclerc de Dijon (CGFL), la première étape a été une discussion avec Baptiste Cottard de la mission culture scientifique de l’Université de Bourgogne car ARCADE Design leur avait demandé la permission d’emprunter des pièces pour une exposition ayant eu lieu en 2020. Nous nous sommes vite rendu compte que nous partagions des préoccupations similaires et un lexique commun entre sciences et design autour de l’objet « prototype ». C’est autour de cette notion que s’est créée initialement la résidence. Au cours de nos échanges sur les processus ven., 15 déc. 2023 00:00:00 +0100 https://preo.u-bourgogne.fr/eclats/index.php?id=420 Entretien avec Clémence Rougeot, chargée de recherche & développement à Foxar https://preo.u-bourgogne.fr/eclats/index.php?id=424 François-C. Rey (FCR) : Pouvez-vous nous présenter l’entreprise Foxar ? Clémence Rougeot (CR) : Foxar est une start-up qui produit des ressources en 3D et en réalité augmentée, principalement pour l’éducation scolaire, mais aussi pour la formation professionnelle et pour l’industrie. Ce sont des supports virtuels, sur tablettes et smartphones, qui permettent de mieux appréhender les notions abstraites du programme scolaire ; et ce sont des notions qui ne sont pas facilement gérables par certains élèves, quand elles sont en 2D sur papier parce qu’elles comportent des limites : par exemple on ne peut pas forcément voir les échelles de taille. Le fait de pouvoir visualiser les maquettes des notions en réalité augmentée, dans l’environnement réel où elles sont « ancrées » (voir illustration 1), permet de dépasser ces limites. Illustration 1 : Maquette 3D de Foxar ancrée sur une table. © Nicolas Caligiuri, Foxar. Foxar travaille en collaboration avec des professionnels de l’Éducation Nationale, notamment des enseignants, des acteurs de l’écosystème éducatif comme les DAN9 et les ERUN10 ; avec des chercheurs des laboratoires universitaires comme le laboratoire ADEF11 de Marseille ; et avec des partenaires regroupant des industriels comme l’UIMM Franche-Comté12. En plus de l’éducation qui est le cœur de notre activité, nous développons également des maquettes orientées prévention, formation professionnelle et industrie. Par exemple, en itération avec les formateurs, nous co-constru ven., 15 déc. 2023 00:00:00 +0100 https://preo.u-bourgogne.fr/eclats/index.php?id=424 Entretien avec Sabine El Moualy, gérante d’Aubépine https://preo.u-bourgogne.fr/eclats/index.php?id=434 François-C. Rey (FCR) : Dr. Sabine El Moualy, vous avez été formée à Rennes à l’accompagnement entrepreneurial ? Sabine El Moualy (SEM) : Oui, j’ai été formée à l’université de Rennes 2 où j’ai fait toutes mes études ; et, sur le côté entrepreneurial, j’avais déjà un petit bagage de gestion, puisque j’ai un BTS d’assistante de gestion que j’avais passé pour éviter de travailler en fast-food quand j’étais étudiante. Illustration 1 : Sabine El Moualy. © Emma Gourmelon, Ingénieur-doctorante, Aubépine. FCR : Voulez-vous vous présenter un peu plus en détail, ainsi que votre personnalité en quelques mots ? SEM : Je me présente comme géographe, mais j’ai suivi un parcours qui n’est pas très classique où j’ai fait du droit et de la gestion, et où j’ai été assez engagée dans le milieu associatif. Finalement je ne suis pas arrivée par l’environnement. C’est très différent par rapport à d’autres personnes qui choisissent l’environnement par amour de la nature. Je suis arrivé à l’environnement par la justice sociale : j’ai fait de l’urbanisme parce que je trouvais que l’on manquait de logements sociaux, et qu’il y avait dans les quartiers des problèmes qui n’étaient pas justifiés. Dans les années 2004-2005, au moment où j’ai fait des études d’urbanisme, tout ce qui était le développement durable commençait à émerger, bien avant la trame verte et bleue du Grenelle de l’environnement. C’est à ce moment-là que j’ai rencontré les fondateurs d’Aubépine, Pierre Bazin et Thomas Schmutz, qui av ven., 15 déc. 2023 00:00:00 +0100 https://preo.u-bourgogne.fr/eclats/index.php?id=434