Le récit d’esclave africain-américain : réflexions sur une appellation générique

Résumés

On se propose dans cet article d’interroger une appellation générique bien connue des spécialistes de littérature américaine : le « récit d’esclave » (slave narrative). Il s’agit de voir, dans une perspective historiographique, comment cette étiquette s’est généralisée dans les études littéraires africaines-américaines, de quelle façon elle est utilisée, et quels textes elle désigne exactement. On montrera que son usage peut être problématique pour l’appréciation de la variété du corpus ; on suggérera quelques pistes d’analyse (notamment via l’histoire du livre) qui permettent d’en renouveler l’étude.

What do we talk about when we talk about ‘slave narratives?’ African American slave narratives have been a staple of American literary studies over the past decades. The narratives of Frederick Douglass, Harriet Jacobs and other ex-slaves have been recovered, anthologized and discussed by eminent critics such as Marion Wilson Starling, Henry Louis Gates Jr., Frances Smith Foster and William L. Andrews. For all its ubiquity, however, the generic label ‘slave narrative’ has been used in many different ways by specialists of African American literature. In this essay I argue that the systematic and sometimes uncritical use of the label has led to generalizations that limit our understanding of the literary form of the antebellum slave narrative and its many variations.

Plan

Texte

Que lit-on quand on lit un récit d’esclave ? Telle est une des questions posées par l’historien John Ernest dans son ouvrage Chaotic Justice1, question qu’on reprendra ici à notre compte en en modifiant quelque peu les termes : que lit la critique littéraire américaine quand elle lit des récits d’esclaves ? Les récits d’esclaves africains-américains ont fait l’objet, au cours des dernières décennies, d’une intense activité critique, et il est aujourd’hui impossible de parler de ces récits sans citer les noms de Marion Wilson Starling, Henry Louis Gates Jr., Frances Smith Foster ou William L. Andrews. On se propose ici de s’interroger, dans une perspective historiographique, sur ce que recouvre précisément l’étiquette de ‘récit d’esclave’ telle qu’elle a été forgée, définie, maniée et remaniée par les exégètes du genre. Derrière l’apparente cohérence de cette appellation générique se cache en vérité un flou, qui n’est pas sans conséquence sur notre appréhension de la forme littéraire du récit d’esclave dans son ensemble. C’est cette plasticité du terme qui sera notre fil conducteur.

1. Une étiquette incertaine

« récit d’esclave. – Relation écrite par un ou une esclave, libéré-e ou en fuite, de ses années d’esclavage2. » L’existence même d’une telle entrée dans un dictionnaire littéraire de référence, l’Oxford Dictionary of Literary Terms, signale le caractère aujourd’hui figé de l’étiquette ‘récit d’esclave’. Depuis les années 1960, la critique littéraire américaine s’est couramment référée à cet objet qu’elle nomme le ‘récit d’esclave’, terme qui n’avait pas (ou peu) cours dans l’Amérique d’avant la guerre de Sécession et qui est donc essentiellement une construction générique a posteriori ; on le trouve ainsi en couverture de l’anthologie de William L. Andrews et Henry Louis Gates Jr. – sobrement intitulée Slave Narratives – publiée en 2000 par la prestigieuse Library of America. L’ubiquité de cette appellation générique, sa vocation à désigner et à rassembler un certain nombre de textes, pourrait faire croire à l’existence d’un corpus nettement borné et d’une forme aux frontières clairement définies. Ce n’est pas tout à fait le cas. Tel qu’il a été décrit et commenté par les spécialistes d’histoire et de littérature africaine-américaine, le récit d’esclave apparaît avant tout comme une forme plastique. En dépit du thème commun qui les rassemble – celui du difficile passage de la servitude à la liberté –, les très nombreux textes étiquetés ‘récits d’esclaves’ ne répondent en effet à aucune définition formelle spécifique. Les trois titres suivants, par exemple, apparaissent dans les bibliographies établies par Marion Wilson Starling et/ou William L. Andrews, malgré des différences évidentes de format ou de mode de narration et des écarts chronologiques importants : ‘Adam Negro’s Tryall’ (début du xviiie siècle), titre à la réalité textuelle complexe puisqu’il s’agit d’un assemblage de documents épars (dépositions auprès de tribunaux, entrées de journal intime, poèmes) à partir desquels il a été possible de reconstituer une partie de la vie de l’esclave Adam (dont on n’entend cependant jamais la voix)3 ; ‘Narrative of James Curry, a Fugitive Slave’, texte à la première personne, retranscrit par l’abolitionniste blanche Elizabeth Buffum Chace, et publié à la une du journal antiesclavagiste The Liberator le 10 janvier 1840 ; My Bondage and My Freedom (1855), la seconde des trois autobiographies de Frederick Douglass, épais volume de plus de 450 pages rédigé par Douglass lui-même. Sont également classés parmi les récits d’esclaves les comptes rendus d’entretiens menés auprès d’anciens esclaves dans les années 1930 par des agents de la Works Progress Administration (WPA)4. Marion Wilson Starling estime à plus de 6 000 le nombre total de récits d’esclaves, textes courts ou longs, publiés dans des périodiques, en volumes séparés, ou sous toute autre forme, écrits par les esclaves eux-mêmes ou retranscrits par quelque intermédiaire, à la première ou à la troisième personne, sur une période allant du début du xviiie siècle au milieu du xxe siècle (1988 : 1)5. C’est cette plasticité du terme qui a permis à certains chercheurs d’étendre celui-ci à des formes plus inattendues encore : on pense ici à David Waldstreicher, qui voit dans les annonces d’esclaves en fuite (runaway advertisements) une première manifestation du récit d’esclave (1999 : 247). Le propos est évidemment provocateur, dans la mesure où l’on a fait du récit d’esclave le lieu par excellence d’expression de l’esclave, là où ce type d’annonce participe à l’inverse d’un mouvement de répression ; mais il a pour intérêt de montrer que toute forme, même minimale, de narrativisation de la vie de tel ou tel esclave peut a priori rentrer dans la catégorie ‘récit d’esclave’. On peut formuler cette idée autrement en affirmant que le terme slave narrative est utilisé tantôt de façon lâche, pour désigner un texte, quel qu’il soit, dans lequel est évoquée la servitude d’un esclave, tantôt de façon stricte, en tant qu’appellation générique d’extension plus ou moins large. La critique se situe le plus souvent dans une zone indéterminée entre les deux acceptions, ce qui explique l’incertitude qui caractérise ce terme.

2. Naissance d’un genre

La critique américaine n’a pas pour autant accordé une égale importance aux multiples incarnations du récit d’esclave. Dans le sillage de Marion Wilson Starling, les grandes études sur le récit d’esclave se sont focalisées sur un corpus chronologiquement, thématiquement et formellement restreint. En ce qui concerne la chronologie, la période retenue s’étend le plus souvent de la seconde moitié du xviiie siècle (le récit de Briton Hammon, publié en 1760, fait alors figure de point de départ) à la guerre de Sécession6 ; les récits postérieurs à 1865 sont généralement considérés comme appartenant à un autre moment de l’histoire du récit d’esclave, selon l’idée que les anciens esclaves ne peuvent plus décrire leur condition de la même façon une fois l’institution esclavagiste abolie (Davis et Gates Jr. 1985 : xxii). Au sein de cette large période, on distingue deux phases chronologiques : les dernières décennies du xviiie siècle, d’une part, et celles qui précédèrent la guerre de Sécession, d’autre part (période dite antebellum) ; Frances Smith Foster propose comme dates charnières les années 1760-1807 et 1831-1865 (1994 : xi)7, en mettant l’accent, comme beaucoup d’autres après elle, sur la seconde période. Ce resserrement chronologique sur la seconde période tient en partie à la dimension thématique évoquée précédemment : les récits publiés avant la guerre de Sécession sont davantage centrés sur le fonctionnement de l’institution esclavagiste américaine, le monde de la plantation, et la vie dans le Nord une fois la liberté obtenue. Fortement ancrés dans un contexte géographique et culturel américain, ils sont également moins fluides d’un point de vue générique, tandis que les récits du xviiie siècle se nourrissent volontiers d’autres traditions littéraires telles que le récit de captivité ou le roman picaresque (Gould 2007 : 13). Pour ce qui est de la dimension formelle, enfin, on constate un tropisme assez net vers les récits publiés séparément, sous forme de fascicule (pamphlet) et plus encore de livre, par opposition aux récits publiés dans des périodiques (on a cité plus haut le récit de James Curry, publié à la une du Liberator) ou des anthologies8. Deux raisons expliquent ce phénomène. D’abord, on peut supposer que les récits publiés séparément, de par leur forme, ont été retrouvés avec plus de facilité dans les fonds d’archives et sont de fait plus visibles dans les catalogues de bibliothèque ; ils se prêtent davantage à des éditions critiques, dont la multiplication perpétue leur meilleure visibilité. Ensuite, le livre en tant qu’objet culturel est doté d’une aura particulière, ou de ce que Joseph Rezek, dans un article consacré aux usages de l’imprimé chez Ignatius Sancho et Phillis Wheatley, désigne par le terme heft, dont la polysémie (à la fois ‘consistance’, ‘solidité’, et, métaphoriquement, ‘influence’, ‘autorité’) n’est malheureusement pas transposable en français (2012 : 23). Forts de cette aura qui les entoure, les récits d’esclaves publiés sous forme de livre ont pris le pas sur d’autres récits plus courts et moins facilement repérables. Quelques noms sont rapidement venus occuper le devant de la scène, ceux de Frederick Douglass et (plus tardivement) de Harriet Jacobs en particulier, aujourd’hui considérés comme les deux figures emblématiques du récit d’esclave au masculin et au féminin – trop emblématiques, selon John Ernest, pour qui la seule lecture des récits de Douglass et Jacobs (telle qu’on peut la pratiquer dans les survey courses d’histoire littéraire américaine) offre une vue tronquée et dangereusement simplificatrice de l’institution esclavagiste (2007 : 229). Si le spectre est plus large dans les ouvrages spécialisés, l’appellation ‘récit d’esclave’, lorsqu’elle n’est assortie d’aucune précision supplémentaire, sert le plus souvent à désigner un corpus composé d’une trentaine de textes, délimité selon les trois critères évoqués précédemment. En dehors de Douglass et Jacobs, ce sont les mêmes noms qui reviennent d’un critique à l’autre, ceux de Moses Roper et William Wells Brown, Henry Bibb et Josiah Henson, Sojourner Truth et Solomon Northup, pour n’en citer que quelques-uns. Pour qui s’intéresse à l’histoire de l’esclavage aux États-Unis, ce sont le plus souvent ces quelques noms qui viennent à l’esprit lorsqu’on évoque le récit d’esclave.

3. Un carcan générique ?

La redécouverte et la canonisation des récits d’esclaves à partir des années 1960 n’auraient sans doute pas été possibles sans les phénomènes qui viennent d’être décrits : figement d’une appellation générique (cohérente au moins en apparence) et cristallisation d’un corpus (autour d’un nombre réduit de titres). Parce que le récit d’esclave est devenu un genre reconnaissable par tous, il a pu faire l’objet d’un discours critique.

Aux termes de figement et de cristallisation il faudrait toutefois ajouter un troisième terme : celui de normalisation. En abordant les récits d’esclaves dans leur ensemble, la critique littéraire a plus ou moins consciemment gommé les spécificités de chacun de ces récits. L’exemple le plus flagrant de ce processus de normalisation nous est donné par James Olney, qui dans un article de 1984 proposait une morphologie du récit d’esclave, dans l’esprit de ce que Vladimir Propp avait fait pour le conte, mais de manière beaucoup plus condensée. Olney y détaillait les passages obligés du récit d’esclave, arguant de leur extrême répétitivité, comme on peut le voir dans ce bref extrait :

1. Phrase d’ouverture commençant par l’expression « Je suis né… » suivie du lieu où est né l’esclave, qui ignore cependant sa date de naissance ;

2. Résumé approximatif de la généalogie de l’esclave, où figure la plupart du temps un père blanc ;

3. Description d’un maître, d’une maîtresse, ou d’un contremaître cruel, récit de la première fois où l’esclave a assisté à une scène de violence et récit des scènes de violence ultérieures, dont les victimes sont très souvent des femmes ;

4. Description d’un esclave particulièrement fort et travailleur – souvent un « Africain de pure race » – qui refuse d’être fouetté parce qu’il estime qu’il n’a rien fait pour mériter cette punition […].9

Tout en permettant de mieux saisir cet objet encore relativement peu étudié qu’était le récit d’esclave, une telle approche avait pour inconvénient de le réifier, ou – si l’on s’autorise la métaphore – de lui imposer un carcan semblable à celui qu’on faisait porter aux esclaves pour les empêcher de se déplacer10. Car il n’est pas aussi aisé de réduire le récit d’esclave à quelques motifs reproduits ici et là à l’identique ; s’il existe bien entendu des similarités entre les différents textes qu’on a baptisés récits d’esclaves, il importe de ne pas noyer ces textes dans une banale uniformité, et de reconnaître la variété des schémas narratifs mis en œuvre. C’est d’ailleurs cette variété qui met certains critiques mal à l’aise devant l’usage même de l’étiquette ‘récit d’esclave’. Un exemple parmi d’autres, celui de l’historienne Trish Loughran lorsqu’elle évoque le récit de Solomon Northup, Twelve Years a Slave, publié en 1853 :

L’ouvrage de Solomon Northup détonnait dans le paysage littéraire des années 1850 : l’histoire de Northup n’était pas celle d’un esclave fugitif en route pour le Nord mais celle d’un homme libre emmené de force au Sud. Twelve Years a Slave ne rentre que partiellement dans la catégorie du récit d’esclave, car, comme Northup n’a de cesse de le répéter, il n’a jamais « véritablement » été esclave.11

L’une des spécificités du récit de Northup est en effet qu’il ne raconte pas la vie d’un esclave qui s’est enfui des plantations du Sud pour rejoindre le Nord abolitionniste, mais celle d’un Noir libre du Nord, capturé, transporté de force en Louisiane, et réduit en esclavage – scénario qui échappe totalement à la grille conçue par James Olney, et que Trish Loughran résume en faisant de Twelve Years a Slave un « monstre » générique. Le cas de Solomon Northup est peut-être le plus évident, mais il traduit bien l’aspect problématique de l’appellation générique ‘récit d’esclave’.

Ce processus de normalisation, qui plus est, a entraîné un certain nombre d’inexactitudes en ce qui concerne les contextes de publication de ces récits ; on en vient ici à la façon dont l’histoire du livre peut permettre une meilleure compréhension du récit d’esclave et de sa diversité. Au prétexte que tous les récits d’esclaves pouvaient être rangés dans une même catégorie, la critique a tenu un discours très englobant sur la question de leur publication, de leur circulation et de leur réception dans l’Amérique antebellum : les récits d’esclaves, lit-on, furent publiés grâce à l’aide des sociétés antiesclavagistes ; ils rencontrèrent un succès considérable auprès de la classe moyenne blanche du Nord et furent tirés à des milliers d’exemplaires ; ils constituèrent rapidement un genre à part dans la production littéraire de l’époque12. Il s’agit là d’une véritable doxa qui, à ce jour, n’a pas été remise en cause. Il suffit pourtant d’étudier l’histoire éditoriale de quelques-uns de ces récits pour s’apercevoir que tous ne connurent pas un destin similaire. On comparera à titre d’exemple trois récits d’esclaves considérés comme classiques, ceux de James Williams, Frederick Douglass et Solomon Northup. Publié en 1838, le récit de James Williams fut le seul à être pleinement pris en charge par l’American Anti-Slavery Society, qui se donna d’énormes moyens pour le faire connaître : en imprimant le récit sous forme de prospectus (grande page pliée en quatre) et en envoyant par la poste des dizaines de milliers de ces prospectus à des destinataires répartis sur l’ensemble du territoire américain, l’American Anti-Slavery Society fut en mesure de toucher un public extrêmement large et diversifié, et notamment une part de la population du Sud. Ce ne fut que marginalement le cas de Frederick Douglass dont le récit, publié en 1845, fut diffusé selon une économie auctoriale tout à fait différente : Douglass distribua lui-même de nombreux exemplaires de son livre, de la main à la main, au gré des conférences abolitionnistes qu’il donna en Nouvelle-Angleterre et dans les îles Britanniques ; Douglass joua un rôle crucial dans l’histoire éditoriale de son récit, là où James Williams en avait été singulièrement absent. Le récit de Solomon Northup, enfin, fut le premier récit à être publié par une maison d’édition commerciale, Derby & Miller, à la suite du bestseller antiesclavagiste de Harriet Beecher Stowe, Uncle Tom’s Cabin (1852). Derby & Miller purent offrir à Twelve Years a Slave une visibilité dont les récits d’esclaves ne bénéficiaient pas d’ordinaire. Pour la première fois, un récit d’esclave circula dans les réseaux traditionnels du livre, et non plus de façon uniquement informelle ou au sein d’économies parallèles13.

On le voit, le récit d’esclave n’est pas ce monolithe édifié par les spécialistes de littérature africaine-américaine. Sans contester aucunement l’utilité de cette appellation générique, sans laquelle les textes de Williams, Douglass et Northup auraient peut-être demeuré dans l’oubli, on peut estimer qu’il serait salutaire de réexaminer la place et le statut des récits d’esclaves – plutôt que du récit d’esclave – dans la culture imprimée des décennies ayant précédé la guerre de Sécession. Les outils méthodologiques qu’offre l’histoire du livre semblent particulièrement adaptés. Ce serait en tout cas l’occasion de vaincre la lassitude qui point dans plusieurs ouvrages universitaires publiés ces dernières années vis-à-vis d’un genre auquel on aurait accordé trop d’attention (voir par exemple McHenry 2002 : 6 et Gardner 2009 : 10). Il y a encore bien des choses à découvrir sur les récits d’esclaves, pour peu qu’on sache les regarder autrement.

Bibliographie

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Notes

1 « In approaching any slave narrative, then, we face a deceptively simple question: […] What are we reading? » (Ernest 2009 : 81) Retour au texte

2 « slave narrative. – A written account by an escaped or freed slave of his or her experiences of slavery. » (Baldick 2008 : 310) Retour au texte

3 Il est vrai que l’inclusion de ce titre dans la catégorie du récit d’esclave fait débat. ‘Adam’s Negro Tryall’ est écarté par Andrews dans la mesure où rien, dans cet assemblage de documents, n’émane de la conscience de l’esclave lui-même (1986 : 19) ; Frances Smith Foster trouve « exagéré » de classer ‘Adam’s Negro Tryall’ parmi les récits d’esclaves, tout en reconnaissant qu’il faut y voir un précurseur du genre (1994 : 32). Il est en revanche considéré comme tel par Marion Wilson Starling. Retour au texte

4 C’est plus précisément le Federal Writers’ Project (FWP) qui encadre cette entreprise, mais on parle en général des WPA slave narratives. Retour au texte

5 Le chiffre de 6 000 récits d’esclaves a été abondamment repris par la suite, et il l’est encore aujourd’hui, parfois de manière imprécise (avec des confusions sur la chronologie notamment). Marion Wilson Starling n’explique pas comment elle parvient à ce chiffre, qui mériterait d’être reconsidéré. Retour au texte

6 Comme en témoigne le titre de la monographie de William L. Andrews. Retour au texte

7 Pour Marion Wilson Starling, il y a, plus simplement, un « avant » et un « après » 1836 (cf. chapitres 2 et 3 de son ouvrage, respectivement intitulés « The Slave Narrative before 1836 » et « The Slave Narrative after 1836 »). Retour au texte

8 Voir les ouvrages de William L. Andrews et Frances Smith Foster entre autres. Retour au texte

9 « 1. a first sentence beginning, ‘I was born . . .,’ then specifying a place but not a date of birth; 2. a sketchy account of parentage, often involving a white father; 3. description of a cruel master, mistress, or overseer, details of first observed whipping and numerous subsequent whippings, with women very frequently the victims; 4. an account of one extraordinarily strong, hardworking slave – often ‘pure African’ – who, because there is no reason for it, refuses to be whipped […]. » (Olney 1984 : 50-51) Retour au texte

10 Pour une autre critique de la grille de James Olney, voir Ernest (2009 : 77-79). Retour au texte

11 « Northup’s book was a freak of 1850s literary culture: his was not the tale of a fugitive slave gone north but of a freeman gone south, and to the degree that Twelve Years a Slave is a slave narrative, it only enters those precincts by proxy, for, as Northup reminds us repeatedly, he never ‘really’ was a slave. » (Loughran 2007 : 404) Retour au texte

12 Voir par exemple le premier chapitre de Frances Smith Foster (1994 : 3-23). Retour au texte

13 Pour une analyse plus détaillée de ces trois exemples, voir Roy (2014 : 29-41). Retour au texte

Citer cet article

Référence électronique

Michaël Roy, « Le récit d’esclave africain-américain : réflexions sur une appellation générique », Textes et contextes [En ligne], 9 | 2014, publié le 05 décembre 2017 et consulté le 28 mars 2024. Droits d'auteur : Licence CC BY 4.0. URL : http://preo.u-bourgogne.fr/textesetcontextes/index.php?id=1161

Auteur

Michaël Roy

Doctorant, CRIDAF (EA 453), Université Paris 13, 99 avenue Jean-Baptiste Clément 93430 Villetaneuse

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