François Ferrette, La véritable histoire du Parti communiste français, Paris, Démopolis, 2011.

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Communisme

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On saura gré à François Ferrette de renouer avec un genre pensé par d’aucuns révolu, le récit partisan. Le titre dit tout : d’une plume militante l’auteur dévoile la véritable histoire du PCF. Celle occulte, refoulée, niée du Comité de la IIIe Internationale par qui, pour la « première fois dans l’histoire de la gauche française, le courant révolutionnaire réussit à être hégémonique » (p 75) . Soit, mais trop embrasse mal étreint. A lire François Ferrette, in fine, la nuit commence à Tours, ou à tout le moins en 1924, le PCF s’abîmant sous les feux de la stalinisation, d’un centrisme toujours prompt à ressurgir faute d’une véritable fondation. Il n’y aurait donc de communisme véritable que dans la filiation révolutionnaire du Comité pour la IIIe Internationale, bien que dans l’hétérogénéité militante de ses membres, François Ferrette traque les déviations, l’opportunisme, les rendez-vous ratés, les bifurcations… On ne sait finalement ce qu’il en est. Pour l’auteur,  l’Histoire est une : « série de leçons pour l’avenir » et « lieu où puisent les courants politiques pour légitimer leur action » (p 212). Sur la quatrième de couverture, le rappel de son itinéraire militant invite à relire l’ensemble au présent de la situation politique, notamment les pages consacrées au Front de gauche, « filiation sans honte du choix de Tours » (p 109) dans le contexte contemporain d’un mouvement communiste éclaté. Le retour critique sur l’expérience du comité de la IIIe Internationale vaut-il leçon pour l’avenir, pour peu que l’on aspire au mot d’ordre de front unique, tel qu’entendu avant la bolchevisation ?

En militant, l’usage de l’histoire par François Ferrette s’entend combat contre les signes d’un « reflux idéologique » dont l’ouvrage de Romain Ducoulombier serait d’autant plus symptôme qu’il fut, en « bonne guerre pour les socialistes » soutenu par l’OURS, la FJJ (Fondation Jean-Jaurès). « Le temps d’un rêve, l’OURS agit [là] pour l’annulation du Congrès de Tours » (p 142). Retiens la nuit serait-on tenté d’écrire.

(de bonne guerre)

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Vincent Chambarlhac, « François Ferrette, La véritable histoire du Parti communiste français, Paris, Démopolis, 2011. », Dissidences [En ligne], Juin 2012, Varia, publié le 26 mai 2012 et consulté le 29 mars 2024. URL : http://preo.u-bourgogne.fr/dissidences/index.php?id=634

Auteur

Vincent Chambarlhac

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