Fernando Ferrone, Le Front populaire en France à travers le discours des minorités de gauche (1934-1938), Master 1 d’histoire contemporaine, sous la direction de Serge Wolikow, Université de Bourgogne, 2005, 134 p.

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Mots-clés

Trotskysme, Anarchisme, Syndicalisme révolutionnaire, Historiographie

Texte

Ce mémoire constitue la première étape programmatique d’une recherche à développer. Son intérêt est évident pour les lecteurs de Dissidences, même s’il faudra patienter encore un peu pour lire de premiers résultats. Dans l’attente, six chapitres cernent le sujet, sur la base de la littérature existante, le septième développant un aperçu des résultats, à partir d’un dépouillement de la revue communiste oppositionnelle Que faire ? pour la seule année 1935. L’auteur, brésilien d’origine, ce qui l’amène à commencer son mémoire par une interrogation sur la nature actuelle du gouvernement PT de Lula (et à conclure par sa nature de Front populaire moderne), se propose donc d’étudier la manière dont quatre minorités révolutionnaires ont apprécié la dynamique du Front populaire. Ces quatre minorités sont le courant syndicaliste révolutionnaire regroupé autour de Pierre Monatte et de sa revue La révolution prolétarienne, les trotskystes avec La Vérité, les pivertistes de la Gauche révolutionnaire, puis du PSOP et les oppositionnels communistes regroupés autour de la revue Que faire ?. Si tous expriment une défiance envers la dynamique du Front populaire (FP), mettant l’accent sur le mouvement des masses au détriment des accords de sommets, seuls les deux premières composantes sont indépendantes des partis promoteurs du Front populaire. C’est d’ailleurs un riche aperçu des positions de la revue éditée par André Ferrat qui parachève ce travail. Autour de quatre thèmes, sur la seule année 1935, les problèmes politiques de la critiques du FP, de l’appréciation du tournant stratégique de l’Internationale communiste durant l’année 35, de la question du positionnement face à la guerre (thème qui suscite des positions très éclatées au sein du comité de rédaction), et enfin des rapports à entretenir avec les autres groupes, en particulier les trotskystes, sont abordés. Plusieurs sources documentaires (BDIC, Cedias, bibliothèque de sciences po, OURS), mais pas le CERMTRI, serviront à alimenter la poursuite du travail. On retiendra la précieuse bibliographie qui comporte plusieurs maîtrises anciennes et méconnues : celle de Thomas J.-J. sur l’histoire du groupe Que faire ?, Rennes, 1978 et celle de Labat D. sur la Gauche révolutionnaire, Paris X, 1974. Les quelques péchés véniels, erreur sur les nom (Treins au lieu de Treint, Krigel au lieu de Kriegel), une expression française qui aurait mérité relecture, seront vite oubliés si le plat de résistance à venir ressemble à ce qui est annoncé par cette première étape.

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Georges Ubbiali, « Fernando Ferrone, Le Front populaire en France à travers le discours des minorités de gauche (1934-1938), Master 1 d’histoire contemporaine, sous la direction de Serge Wolikow, Université de Bourgogne, 2005, 134 p. », Dissidences [En ligne], 2 | 2011, . URL : http://preo.u-bourgogne.fr/dissidences/index.php?id=167

Auteur

Georges Ubbiali

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